Dans un entretien accordé lundi 22 septembre 2025 à Sky News Arabia, Tom Barrack, envoyé spécial américain pour la Syrie, a lancé une déclaration choc : « Israël attaque la Syrie. Israël attaque le Liban. Israël attaque la Tunisie ». Cet aveu, formulé dans le cadre d'une analyse de la situation régionale et du rôle du Hezbollah au Liban, constitue la première mention publique d'attaques israéliennes visant directement la Tunisie.
Ces propos résonnent alors que l'actualité tunisienne reste marquée par les événements des 8 et 9 septembre 2025. Ces nuits-là, deux navires de la flottille Al Soumoud, au mouillage à Sidi Bou Saïd et destinés à Gaza, ont été la cible d'incidents mystérieux. Des objets lumineux, tombant à la verticale, ont provoqué des incendies à bord. Des témoins ont évoqué des projectiles lancés par drones. Le navire amiral Family fut touché la première nuit. Le lendemain, l'Alma, battant pavillon britannique et transportant neuf militants pro-palestiniens, subissait le même sort. Aucun blessé n'a été recensé, mais les organisateurs ont immédiatement dénoncé des « attaques » portant, selon eux, la signature d'Israël.
La Marine nationale tunisienne s'était rendue sur place sans fournir de détails. Le ministère de l'Intérieur avait d'abord tenté de minimiser le premier incendie en le qualifiant d'« accident banal » impliquant un mégot de cigarette. Mais, après le second incident, un communiqué officiel publié le 10 septembre a reconnu « un acte prémédité » et annoncé l'ouverture d'une enquête pour identifier les commanditaires. À aucun moment, Tunis n'a officiellement accusé Israël. Au Conseil de sécurité de l'ONU, le représentant du Panama a dénoncé ces attaques, y voyant une nouvelle manifestation de la spirale de violence qui secoue la région.
Parallèlement, la flottille Al Soumoud poursuit sa route. Depuis la mi-septembre, près d'une cinquantaine d'embarcations parties d'Espagne, de Tunisie et d'Italie voguent vers Gaza, embarquant des centaines d'activistes, d'humanitaires et d'élus. Leur objectif : briser le blocus imposé par Israël. Les risques restent omniprésents. Le 21 septembre, des drones de reconnaissance ont été signalés au-dessus de plusieurs navires de la flottille. Dans la soirée, l'incident a été rapporté par le Mali/Dir Yassine : trois drones non identifiés ont évolué dans son espace aérien immédiat, l'un d'eux s'approchant dangereusement du navire. L'équipage a appliqué les protocoles de sécurité, et les drones se sont finalement retirés. Les organisateurs ont rappelé que la sécurité des participants demeurait leur « priorité absolue », tout en assumant la portée hautement symbolique de cette initiative internationale inédite.
Dans le même temps, Israël a affirmé lundi 22 septembre 2025 qu'il ne permettrait pas à la flottille internationale en route vers Gaza, avec à son bord de l'aide humanitaire et des militants pro-palestiniens, de briser son blocus du territoire palestinien.