La hausse du pétrole s'est accélérée mardi 23 septembre 2025 après le discours de Donald Trump à l'ONU, qui a visé Moscou et appelé les Européens à « arrêter immédiatement » d'acheter du brut russe. « Si la Russie ne conclut pas d'accord pour mettre fin à la guerre, les Etats-Unis sont prêts à riposter avec des droits de douane élevés. Mais pour que cela fonctionne, l'Europe doit suivre le mouvement et cesser tout achat d'énergie à la Russie », a asséné le président américain qui s'exprimait à la tribune des Nations unies.
Depuis le début de la guerre en Ukraine, les pays de l'Union européenne ont fortement réduit leur dépendance aux hydrocarbures russes, mais la Hongrie et la Slovaquie continuent d'importer près de 200.000 barils par jour de brut russe via un oléoduc. Or la manne pétrolière russe est ciblée par Washington pour pousser Moscou à négocier un accord avec l'Ukraine. Les déclarations de Donald Trump font donc peser un risque accru sur les revenus issus du pétrole de la Russie, deuxième exportateur mondial de brut. En conséquence, vers 15h45 GMT, le prix du baril de Brent de la mer du Nord, pour livraison en novembre, prenait 1,95% à 67,87 dollars. Son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate, pour livraison le même mois, dont c'est le premier jour d'utilisation comme contrat de référence, gagnait 2,20% à 63,65 dollars.
L'or noir profitait déjà de la révision en hausse de la croissance mondiale pour 2025 par l'OCDE, à 3,2% en 2025 contre 2,9% anticipés par l'OCDE lors de ses prévisions de juin. L'économie mondiale devrait mieux résister que prévu à la tempête des droits de douane, entrevoit l'organisation internationale basée à Paris. Néanmoins, ce coup de pouce sur le secteur pétrolier masque une tendance plutôt baissière. « Hier encore, quand aucune nouvelle géopolitique n'était à signaler, les prix du pétrole ont légèrement baissé », souligne Arne Lohmann Rasmussen, analyste chez Global Risk Management. Le marché pétrolier connaît une croissance de l'offre plus rapide que celle de la demande, notamment liée à la hausse de production de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole et ses alliés (Opep+) ces derniers mois. Sans mesure forte pour entraver les exportations de pétrole russe de la part des Etats-Unis et de l'UE, la hausse des prix pourrait donc être de courte durée.