Après la Pologne, la Roumanie, la Norvège et le Danemark, la France a, à son tour, été la cible de mystérieux survols par des drones. Selon des médias français, plusieurs engins non identifiés ont traversé, dans la nuit du 21 au 22 septembre, le ciel du camp militaire de Mourmelon-le-Grand, vaste de 10.000 hectares. L'information a été confirmée par la Délégation militaire départementale (DMD) de la Marne ainsi que par l'armée de Terre, qui ont évoqué un incident « exceptionnel ». La DMD a précisé qu'un « renforcement du dispositif de sécurité avait été mis en place » et une plainte a été déposée auprès de la gendarmerie. Le camp de Mourmelon n'est pas un site anodin : il abrite notamment le 501e Régiment de chars de combat, le 8e Régiment du matériel, le Centre d'appui et de préparation au combat interarmes / 51e RI, ainsi qu'un centre d'entraînement tactique… dédié aux drones. C'est également là qu'a été formée, en 2024, la brigade ukrainienne « Anne de Kiev ».
Ces intrusions interviennent dans un contexte tendu : plusieurs pays de l'OTAN ont signalé des incursions similaires ces dernières semaines. La Roumanie a affirmé avoir neutralisé un drone russe il y a deux semaines. Le Danemark a fermé temporairement plusieurs aéroports et une partie de son espace aérien après l'apparition d'engins suspects. La Pologne avait déjà fait état d'incidents comparables plus tôt ce mois-ci. Face à ces épisodes, l'Union européenne évoque désormais la mise en place d'un « mur anti-drones », devenu une priorité pour une dizaine d'Etats membres.
Les regards se tournent ainsi vers Moscou. Les chancelleries occidentales soupçonnent, sans fournir de preuves, la Russie d'être derrière ces opérations. Le Kremlin a, une nouvelle fois, fermement démenti. Vendredi 26 septembre 2025, son porte-parole Dmitri Peskov a dénoncé des accusations « irresponsables », rappelant qu'« aucune preuve n'a été présentée ». Il a également jugé « dangereuses » les déclarations récentes du président américain Donald Trump évoquant la possibilité d'abattre des avions russes en cas de violation de l'espace aérien de l'OTAN. Un détail intrigue cependant, malgré la multiplication de ces survols, décrits comme ayant duré des heures au-dessus des ciels européens très surveillés, aucune image claire n'a encore émergé. Dans une époque où chaque passager d'avion filme son hublot et chaque automobiliste possède une dashcam, l'absence quasi totale de photos ou de vidéos de ces mystérieux drones interroge.