Un programme a été mis en place par les Etats-Unis qui permet aux exportateurs et industriels tunisiens d'exporter aux Etats-Unis sans taxes douanières. Bien qu'ancien, ce programme a été rappelé et mis en évidence par M. Shaun Donnelly lors de sa visite de trois jours à Tunis. Si la question du libre échange avec les Etats-Unis n'est pas encore à l'ordre du jour (et ne le sera pas de sitôt vraisemblablement), il est intéressant (voire impératif) de profiter de ce programme qui ne bénéficie pas à plusieurs pays (comme la Chine par exemple) ce qui favorise nos produits sans pour autant menacer le marché local puisqu'il n'est réciproque. Le représentant adjoint américain pour le commerce extérieur avec l'Europe et le Moyen-Orient, M. Shaun Donnelly, était à Tunis pour une visite de travail de trois jours à l'occasion de la tenue de la 3ème Session du Conseil mixte pour le commerce et l'investissement tuniso-américain. A l'issue de cette visite, et juste avant de s'envoler pour le Maroc, il a tenu une conférence de presse au cours de laquelle il a parlé de l'éventualité des accords de libre-échanges entre la Tunisie et les Etats-Unis ainsi que de la nécessité d'augmenter le commerce et les investissements américains en Tunisie. Il a d'emblée exprimé sa grande satisfaction quant aux entretiens qu'il a eus dans le cadre de la promotion du partenariat entre les deux pays, avec les différents membres du gouvernement, notamment MM. Mohamed Ghannouchi, Premier ministre, Mohamed Nouri Jouini, ministre du Développement et de la Coopération internationale et Ridha Touiti, ministre du Commerce et de l'Artisanat. Il a cité également l'enrichissante visite qu'il a effectuée au CEPEX. L'ambassadeur américain a ajouté que sa visite en Tunisie à la tête d'une délégation d'experts américains a été l'occasion, à travers ces entretiens d'évoquer principalement les quatre points suivants afin de développer la coopération commerciale et améliorer les échanges bilatéraux : Les questions relatives à l'investissement, L'accès aux marchés, La propriété intellectuelle Le transport et l'exploitation des nouvelles technologies Les investisseurs privés tunisiens et américains ont un rôle important à jouer dans la réalisation des objectifs escomptés dans ces domaines en plus de la nécessité pour les gouvernements des deux pays d'adapter leurs cadres législatifs et institutionnels. M. Donnelly qui s'est dit confiant en l'avenir des échanges bilatéraux et investissements mixtes a quand même fait la précision que « les accords de « libre-échange » avec les Etats-Unis ne sont pas pour demain mais que nous allons nous y préparer ensemble. » Cela va prendre un certain temps parce qu'il y a tout un processus d'actions, de sensibilisation et d'évaluation à entreprendre préalablement. Un processus qui peut s'étaler sur une ou deux années, voire plus. L'ambassadeur américain a ajouté que la stabilité politique ainsi que les avancées économiques et sociales de la Tunisie ne sont pas du tout en cause et qu'au contraire, il a beaucoup de respect pour ces acquis, mais le programme préconisé par les Etats-Unis doit être réalisé dans sa globalité et d'une manière très détaillée. En réponse à l'une des questions posées par les représentants de la presse, il a répondu qu'il n'était pas question d'engager pas à pas le processus de mise au point des accords de libre-échanges parce qu'il y a des conventions bien précises entre l'exécutif et le législatif américains. C'est le Congrès qui en a décidé ainsi : tout ou rien. « Nous allons tous travailler ensemble pour préparer le terrain à ces accords, d'ailleurs les ministres du gouvernement tunisien et moi-même avons envisagé des démarches que je ne dévoilerai pas pour le moment à la presse qui nous place dans le cadre de l'optimisme. » Dans son intervention, M. Donnelly, tout en citant les exemples des accords de libre-échange conclus avec le Maroc, la Jordanie et Israël, n'a pas manqué de mentionner qu'il sera un fervent défenseur de la cause tunisienne, vu qu'il connait bien ce pays ainsi que ses formidables avancées. Il faut signaler qu'il y a vécu de 1967 et 1970 en tant que volontaire du corps de la paix et de 1989 à 1992 en tant que chargé d'affaires à l'Ambassade des Etats-Unis en Tunisie. Cela dit, il y a des points positifs dont nos exportateurs peuvent profiter immédiatement. M. Donnelly a ainsi précisé que suite à un programme longuement détaillé au CEPEX, l'Ambassade des Etats-Unis mettra incessamment à notre disposition la liste des 5000 produits que les Tunisiens pourront exporter aux Etats-Unis et qui seront exempts des taxes douanières. Une opportunité qui nous place en meilleure position par rapport aux produits similaires chinois et autres non éligibles à ce programme. « Il faut communiquer davantage sur ce programme et sur ses spécificités », nous dira pour sa part M. Mondher Ben Ayed, Président de la chambre de commerce tuniso-américaine. « Il est impératif que nos industriels et exportateurs le sachent pour profiter pleinement de cette offre », nous dit-il. Une offre qui n'est même pas réciproque, précisons le. En clair, les Tunisiens peuvent profiter de cette absence de taxe douanière en exportant leurs produits aux Etats-Unis, mais les Américains ne peuvent pas profiter et sont imposés en important leurs produits chez nous. En conclusion M. Donnelly a rappelé qu'il ya 70 compagnies américaines en Tunisie qui génèrent un chiffre d'affaires de 700 à 750 millions de dollars par an et qui emploient 18.000 Tunisiens et qu'il est possible de faire nettement davantage. Nous y reviendrons.