40% de parts de marché en Tunisie, une implantation à Tunis, une autre à Sfax et une dernière en France, un site en construction en Algérie, des visions sur toute l'Afrique du Nord et le Golfe, un chiffre d'affaires de 65 millions de dinars et 320 salariés. Le Groupe Altéa Packaging, que préside M. Hédi zeghal, ne cache pas ses ambitions : devenir leader de l'emballage souple en Afrique du Nord et au Moyen-Orient et un outsider crédible en Europe du Sud. Zoom sur un groupe qui vit pleinement sa mondialisation. « Le secteur de la publicité l'a perdu, celui du packaging l'a gagné ». C'est ainsi qu'a qualifié un magnat de la communication en Tunisie le jeune Slim Zeghal qui a quitté la Tunisie pour diriger une filiale du groupe familial, Altéa Packaging, au Nord de la France. Ancien de Havas (Paris)et de Cérès (Tunis), Slim Zeghal a préféré finalement quitter le domaine pour s'occuper désormais de Roland Emballages, une PME du côté de Cambrai au Nord de la France, bien connue dans le domaine de l'emballage souple. Alors que les entreprises françaises s'installent en Tunisie, le groupe de M. Hédi Zeghal a choisi le chemin inverse ! « Il y a plus de 1000 entreprises françaises en Tunisie. Pourquoi n'y aurait-il pas quelques entreprises tunisiennes en France ?», s'interrogera le patriarche. Altéa Packaging, le groupe qu'il préside, a été créé en 1984, le groupe compte trois entités : Cogitel et Sied basées en Tunisie et Roland Emballages (créée en 1903). Au total, le groupe réunit 320 salariés et génère un chiffre d'affaires de 36 millions d'euros (65,5 millions de dinars), selon les propos de M. Slim Zeghal, directeur général de Roland Emballages dans une interview accordée à la revue spécialisée Etiq&Pack dans son numéro du mois de mai. C'est d'ailleurs cette revue qui a souhaité au jeune Zeghal la bienvenue chez les Ch'tis. Outre ses implantations en Tunisie et en France, le groupe achève la construction d'un site en Algérie et travaille à une implantation commerciale au Maroc. Il travaille également pour gagner des marchés en Libye, en Egypte et en Arabie Saoudite. L'acquisition du site français (en juillet dernier) lui permettra de gagner de nouveaux marchés européens. Avec l'Espagne, où il est déjà présent, le groupe sera désormais sur les marchés du Benelux, d'Allemagne et du Royaume Uni. Ce site fera cependant assez de bruit en ces temps où tout le monde, en France, parle de délocalisation dans des marchés du Sud. « Nous n'avons pas acheté Roland pour faire de la délocalisation », rassurera M. Hédi Zegal dans l'interview qu'il a accordée à Sfax à l'envoyé spécial d'Etiq&Pack. « Nous n'allons pas prendre les machines du Nord de la France et partir avec sur le dos. », rassurera-t-il, encore, avant de s'interroger pourquoi il n'y aurait pas d'entreprises tunisiennes en France et de conclure : « Roland a souffert de la conjoncture et de la perte de certains marchés. Les salariés manquent de travail et notre objectif est de leur en trouver. » Avec la nouvelle acquisition de ce site français, le groupe envisage de doubler son chiffre d'affaires dans les trois ans à venir. Il a déjà 40% de parts de marché sur les emballages des produits laitiers et de la biscuiterie en Tunisie. Son objectif final est d'être leader de l'emballage souple en Afrique du Nord et au Moyen-Orient et un outsider crédible en Europe du Sud. Pour ce faire, il multiplie les investissements. L'implantation en Algérie coûtera à Altéa Packaging quelque 18 millions de dinars. On investit également dans les machines. Au début des années 80, le groupe n'avait que trois machines en tout. Aujourd'hui, il en compte une bonne quarantaine. L'une d'elles, récemment acquise, va permettre au groupe d'augmenter sa capacité de production de 60%. Prévoyant et soucieux de l'environnement, Altéa a déjà fait réaliser des études d'impact pour se préparer à l'évolution de la législation tunisienne en la matière. En attendant, ses stocks de déchets sont exportés en Chine où un ancien administrateur du groupe a créé une entreprise de recyclage. L'investissement le plus sûr reste cependant dans l'humain. M. Hédi Zeghal se montre très confiant, contrairement à beaucoup d'autres chefs d'entreprises. En 1957, dit-il dans l'interview, la Tunisie comptait à peine 3.000 étudiants contre 300.000 actuellement. Il se montre encore plus confiant en rappelant que son site de Sfax (Cogitel) est bien entouré : l'Université de Sfax comprend un département dédié à l'emballage et l'entreprise bénéficie des techniques du centre de biotechnologie de la ville. Business News dâaprà ̈s un reportage dâIrà ̈ne Lopez