La conjoncture économique internationale a été marquée, au terme de l'année 2008, par la poursuite des retombées de la crise financière et économique mondiale et sa propagation à la plupart des pays, ce qui a nécessité une intervention massive des gouvernements par le biais de la mise en uvre de plans de relance de l'activité économique et des mesures spécifiques en faveur des secteurs affectés par la crise à l'instar du secteur de l'industrie automobile. Dans un contexte de baisse sensible des taux d'inflation dans la majorité de ces pays, les autorités monétaires ont poursuivi, au cours du mois de décembre 2008, l'assouplissement de leurs politiques monétaires par la réduction des taux d'intérêt directeurs, surtout dans les pays industrialisés. Cependant, malgré l'importance de ces mesures, la récession économique qui a déjà touché la plupart des pays développées devrait se poursuivre en 2009 avec un recul du rythme de la croissance mondiale à 2,2% contre 3,7% pour l'année 2008. La volatilité du marché de change s'est poursuivie, ainsi que la baisse des indices des bourses internationales et des prix de la plupart des produits de base, notamment le pétrole brut. Sur le plan national, si les données cumulées au terme du mois de novembre 2008 montrent une poursuite de la progression de la production industrielle et du rythme soutenu des échanges commerciaux avec l'extérieur, les résultats du mois de novembre reflètent l'affectation de certains secteurs exportateurs en raison de la baisse de la demande mondiale et de la dégradation des perspectives de croissance dans les pays de l'Union européenne. Il y a lieu de rappeler à cet égard que le Conseil a déjà relevé dans ses précédents communiqués que s'il n'est pas prévu que la crise financière mondiale affecte de manière directe le secteur bancaire et financier, le recul de la croissance mondiale est, en revanche, de nature à avoir des répercussions sur l'économie réelle et surtout sur les perspectives d'exportation et de croissance. Au niveau monétaire, la masse monétaire (M3) et les concours à l'économie ont progressé, au cours des onze premiers mois de 2008, de 14,2% et 12,2%, respectivement, alors que la contraction de l'excédent de liquidité s'est poursuivie et le taux d'intérêt au jour le jour sur le marché monétaire a fluctué, au cours du mois de décembre, entre 4,99% et 5,38%. Concernant l'inflation, le glissement annuel des prix a continué à baisser revenant à 4,3% en novembre 2008 contre 4,5% le mois précédent et 4,6% une année auparavant. Pour sa part, le taux de change du dinar a enregistré, depuis le début de l'année en cours et jusqu'au 30 décembre, une légère baisse de 2,8% par rapport à l'euro. Considérant ces évolutions, le Conseil a salué les mesures décidées par Son Excellence le Président de la République, au cours du Conseil des Ministres du 23 décembre 2008, visant à accroître le soutien aux entreprises exportatrices qui pourraient connaître une contraction de leur activité suite à la détérioration de la situation économique mondiale, à renforcer leur compétitivité et à les aider à surmonter les retombées de la crise financière mondiale, afin de leur permettre de poursuivre leur activité et de préserver les postes d'emploi. Le Conseil met l'accent, en particulier, sur l'importance des mesures à caractère financier qui consistent en la prise en charge par l'Etat de deux points de pourcentage du taux d'intérêt relatifs aux crédits entrant dans le cadre d'opérations de rééchelonnement au profit des entreprises exportatrices, qui connaissent un retard dans le recouvrement de leurs créances au titre de l'exportation ou une contraction de leur activité, et le soutien apporté à ces entreprises pour leur permettre de couvrir leurs besoins additionnels en fonds de roulement, ainsi que la mise en place d'une ligne de financement de 100 millions d'euros au profit des entreprises non-résidentes pour le financement de leurs nouveaux investissements, afin de préserver le rythme de progression de l'investissement direct étranger. En accompagnement de ces mesures, le Conseil d'administration de la Banque Centrale décide de baisser le taux de la réserve obligatoire à partir du mois de janvier 2009, de manière à mettre à la disposition du système bancaire une liquidité additionnelle de l'ordre de 250 MDT ce qui ne manquera pas de contribuer à élargir les possibilités de son intervention pour le financement de l'économie en général et de l'entreprise en particulier.