20 ans après la pose du premier jalon de l'Union du Maghreb arabe (UMA) quel bilan doit-on tirer de ce parcours ? La construction maghrébine s'est-elle réalisée ? La concrétisation du projet a-t-elle été au niveau de l'attente et des aspirations des peuples de la région ? L'intégration et la complémentarité économique et sociale de la Tunisie, de la Libye, de l'Algérie, du Maroc et de la Mauritanie ont-elles été atteintes ? Les obstacles et les difficultés de toutes natures ont-ils été surmontés ? Le rêve maghrébin est-il devenu une réalité tangible ? Lorsqu'on sait que l'ensemble des échanges ne représente pour l'heure, que 7% du commerce entre les cinq pays de l'Union du Maghreb Arabe, l'on se rend compte d'une situation décevante à plus d'un égard. Il est à noter cependant que des efforts sont déployés pour rattraper le retard accumulé. C'est ainsi le commerce intermaghrébin a marqué une nette progression, avec une hausse des échanges de la Tunisie avec la Libye de 40%, l'Algérie de 85%, le Maroc de 24% et la Mauritanie de 52%. Le ministre tunisien des Affaires étrangères, Abdelwaheb Abdallah, qui donnait une conférence à l'occasion du 20ème anniversaire de l'UMA, a mis l'accent sur l'approche du Président Ben Ali au sujet de l'action maghrébine commune, relevant que la dimension maghrébine tire son importance de la valeur stratégique de la région du Maghreb, aux différents niveaux politique, économique et sécuritaire, ainsi que dans les dénominateurs communs historiques, civilisationnels et géographiques unissant ses pays et qui ont fait du Maghreb arabe l'une des régions du monde les mieux habilitées à réaliser la complémentarité et l'intégration. Le ministre a fait observer que la Tunisie, depuis la création de l'UMA, ne ménage aucun effort pour raffermir la coopération et la coordination avec le reste des pays maghrébins frères en vue d'instaurer les institutions et les structures de l'Union et mettre en place un cadre législatif cohérent réglementant l'action maghrébine commune sur les différents plans. La Tunisie a uvré à impulser les relations de coopération bilatérale avec les pays maghrébins et à assurer, en même temps, la périodicité des réunions des structures de l'UMA au niveau ministériel et des commissions sectorielles et à parachever l'édification des institutions économiques de l'Union. Le ministre a souligné que l'évolution qu'ont connue les relations de fraternité et de coopération entre la Tunisie et les pays maghrébins a eu un impact positif sur le processus d'intégration économique maghrébine et contribué à accélérer la mise en place d'une zone maghrébine de libre-échange. M. Abdallah a ajouté que les fluctuations économiques mondiales actuelles, dont notamment les répercussions négatives de la crise économique et financière internationale, ont aussi montré la nécessité d'uvrer en commun pour réaliser la complémentarité économique et favoriser l'intégration maghrébine. Cette intégration, a-t-il indiqué, contribue à l'impulsion des processus de développement à l'échelle de chaque pays et représente, en même temps, un attribut fondamental pour la consolidation de l'aptitude des pays maghrébins à s'intégrer dans le processus de la mondialisation pour faire face aux défis qui se posent et instaurer des partenariats équilibrés avec les grands groupements économiques régionaux. Moncef Bedda