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Un marché de 80 millions de Maghrébins encore sur leur faim
Le piètre bilan de l'UMA, 20 ans après
Publié dans Le Temps le 19 - 02 - 2009

*Opportunités inter-maghrébines qu'on refuse encore de saisir
*Barrières douanières et financières toujours infranchissables
*L'avènement de la Banque d'investissement et de commerce extérieur (BMICE) encore renvoyée aux calendes grecs, à moins que 2009...
Lancée en février 1989 à partir de Marrakech, en présence des leaders des pays du Maghreb, l'Union du Maghreb arabe, un rêve longtemps caressé par plusieurs générations et citoyens de la région, s'était assignée comme objectif fondamental d'unir à terme les pays du Maghreb, sur tous les plans, en particulier en matière de libre circulation des personnes et des biens et de promotion des échanges commerciaux intermaghrébins.

20 ans après, les frontières entre le Maroc et l'Algérie sont toujours fermées, les désaccords politiques existent entre la Libye et la Mauritanie et le commerce intermaghrébin ne dépasse pas la barre de 3 % du commerce extérieur de chacun des pays de l'UMA alors que l'Union européenne concentre, à son niveau, 70% des échanges.
Par les chiffres, seulement 0,7 % des exportations algériennes sont destinées à ses deux voisins maghrébins (le Maroc et la Tunisie ), alors que 0,8 % de ses importations en proviennent.
De même, le Maroc n'importe que 1,4 % depuis l'Algérie et la Tunisie et ne leur expédie que 1 % de ses exportations. Il en est ainsi pour la Tunisie dont les importations, provenant des voisins maghrébins, sont estimées à 1,1 %, alors que les exportations qui y sont destinées sont de 1,9 %.
Les exportations algériennes vers la Mauritanie ont connu une évolution négative de -95%, chutant ainsi de 51,7 millions de dollars en 2007 à 2,5 millions de dollars en 2008. La Libye n'importe que 0,19% de ses besoins de l'Algérie.

En deçà des potentialités
Conscients ou pas de ces chiffres modestes, les décideurs des pays de l'UMA campent toujours sur leur position. Même les initiatives entreprises jusqu'ici pour booster la coopération commerciale et économique intermaghrébine, pourtant à chaque fois, les européens nous rappellent que le partenariat actuel entre les pays de l'UMA est en dessous de son potentiel : la zone Maghreb concentrait près de 3% des réserves mondiales en pétrole, 4% des réserves en gaz naturel et 50% des réserves prouvées en phosphates et constitue un marché de plus de 80 millions de consommateurs.
Au coeur de ces préoccupations, "La complémentarité économique maghrébine" a fait l'objet d'un colloque organisé, à Tunis, par les Unions Maghrébines des Agriculteurs (UMAGRI) et des Entrepreneurs (UME), à l'occasion de la célébration du 20ème anniversaire de la fondation de l'UMA.
Ouvrant ce colloque, M.Mohamed Nouri Jouini, ministre du développement et de la coopération internationale a mis en exergue les opportunités existantes, qui permettent d'accroître le volume des échanges, et apporteraient ainsi 2 points de croissance supplémentaires par pays, s'ils étaient pleinement exploités, notamment dans secteur de l'agriculture dans les économies de la région, malgré le recul de la part de ce secteur dans le PIB de pays maghrébins, au profit des secteurs de l'industrie et des services.
Tous les groupements régionaux, a-t-il rappelé, s'appliquaient à mettre en place des politiques agricoles communes, à l'instar de la politique agricole de l'Union européenne.
M.Mabrouk El Bahri, président de l'UMAGRI et de l'Union Tunisienne de l'Agriculture et de la Pêche (UTAP), a pour sa part, souligné que dans le contexte actuel de crise internationale, qu'il était impératif pour les pays du Maghreb de conjuguer leurs efforts pour relever les défis de la sécurité alimentaire, du changement climatique, de la raréfaction des ressources en eau et des ressources halieutiques mais aussi de la faune, et de la flore, dans un contexte marqué par l'exacerbation de la concurrence.

Coût du Non-Maghreb
Pour sa part, M.Hédi Djilani, président de l'Union Tunisienne de l'Industrie, du Commerce et de l'Industrie (UTICA) et de l'Union Maghrébine des Entrepreneurs (UME), a souligné, que l'actuelle conjoncture économique internationale impose une dynamisation de l'édification de l'UMA, passant en revue les différents obstacles qui freinaient la complémentarité maghrébine et le coût à supporter du Non-Maghreb.
Selon la Banque mondiale, le non Maghreb coûte un à deux points de croissance de moins pour les pays de la région et des centaines d'emplois de moins (20 mille par an pour la seule Tunisie).
Il a indiqué que l'UMA souffrait de l'absence de cadres juridiques et réglementaires communs, favorisant les échanges commerciaux entre Etats membres mais aussi d'un manque de mécanismes financiers communs, qui empêchaient la mise en œuvre de projets maghrébins d'importance, ajoutant que le manque d'infrastructures maghrébines en matière de transport aérien, maritime et terrestre et notamment d'un réseau transfrontalier d'autoroutes et de lignes ferroviaires étaient autant de freins au développement et à l'intégration régionale.

La BMICE en vue pour 2009
Deux autres interventions d'experts ont été présentées lors de ce colloque sur les thèmes suivants «la réalité et les perspectives des échanges commerciaux des produits maghrébins » et « la réalité et les perspectives de l'investissement maghrébin commun ».
Le débat a porté aussi sur l'accélération de la levée des barrières douanières et financières existantes et le rapprochement des politiques nationales en la matière.
A ce niveau plusieurs voix s'élèvent pour demander aux pays membres de l'Union du Maghreb Arabe (UMA) de hâter la mise en service de la Banque d'investissement et de commerce extérieur (BMICE), en 2009.
En prévision de cette échéance, les pays membres étaient même invités à payer leur part au capital souscrit (150 millions de dollars) de la banque, durant la période qui va du mois de décembre 2006 au 15 février 2007. Depuis, cette convocation a été reportée sine die, et surtout, sans aucune explication.
Pour mémoire, l'accord sur la création de la BMICE a été signé, en 1991 à Tripoli. Le projet de création de cette institution financière a été ratifié et adopté par tous les pays membres de l'UMA (Libye, Tunisie, Algérie, Maroc et Mauritanie).
La BMICE , qui aura pour siège Tunis, a reçu pour mission de «contribuer à la mise en place d'une économie maghrébine intégrée, de financer les projets mixtes, d'encourager la circulation des capitaux et de développer les échanges commerciaux».
Le Capital déclaré est fixé à 500 millions de dollars tandis que le capital devant être souscrit au moment de la création de la BMICE est fixé à 150 millions de dollars répartis à parts égales entre les cinq pays membres.
Les difficultés rencontrées par le processus de création de la BMICE illustrent de manière éloquente l'incapacité des Maghrébins à édifier, depuis la création officielle de l'UMA, un espace régional compétitif.
A noter que la stratégie d'intégration économique maghrébine vise à mettre en place une zone de libre échange, une union douanière et un marché économique commun. Près de 37 accords sectoriels ont été mis en place dans le cadre de l'UMA dont certains sont déjà en vigueur.


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