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10 millions d'habitants, 790.000 "journalistes"
Publié dans Business News le 28 - 09 - 2009


Par Nizar BAHLOUL
Journalistes de toutes les nations, tremblez ! La profession est menacée. Avec l'internet, les blogs et Facebook, il est désormais à la portée de tout un chacun muni d'une caméra dans un téléphone portable de s'auto-déclarer journaliste et de vous voler scoops et reportages en live sur terrain.
On ne l'a constaté que trop la semaine dernière avec les inondations ayant touché plusieurs régions du pays et causé 17 morts, selon les chiffres officiels.
Des images et des vidéos sont balancées sur Facebook pour nous montrer en temps réel le déroulement des événements là où ils se passent : à Redayef, à Sfax, à Monastir... Avec 790.000 utilisateurs tunisiens de Facebook, il y avait l'embarras du choix en matière de contenu éditorial.
Pendant ce temps-là, nous autres journalistes, les vrais, étions en train de vérifier, de recouper, de chercher, de téléphoner avant de balancer, in fine, un flot de phrases recueillies auprès des sources officielles. La TAP en l'occurrence. Les seules garantes d'une information fiable. Fiable, selon nos critères.
Reste que la définition de la fiabilité est en train de changer.
Pour nous, lorsqu'un adolescent inconnu balance sur Facebook la vidéo d'un événement depuis son lieu de résidence à 400 kilomètres de la capitale, la source n'est pas fiable.
Mais lorsque la météo lance une alerte annonçant qu'il va y avoir des orages et des pluies torrentielles la nuit, la source devient fiable.
Sauf que voilà, les événements de la semaine dernière ont clairement prouvé que la première source est fiable alors que la seconde, qui s'est magnifiquement trompée, est aux antipodes de la fiabilité.
Les comportements des "consommateurs d'informations" sont en train de changer et, nous autres journalistes, sommes encore braqués sur nos repères, attachés à nos critères. C'est valable en Tunisie et ailleurs. Dans les pays développés et les pays sous-développés.
Il y a un gros mais cependant. Dépassés les premiers moments de stupeur, suite au visionnage des vidéos des inondations, un minimum de recul était nécessaire avant de dire ou d'écrire n'importe quoi en se basant sur les informations données par n'importe qui.
Qui garantit aux lecteurs/téléspectateurs que ces vidéos sur internet ne sont pas montées ? Ne se sont pas déroulées ailleurs ? N'ont-elles pas eu lieu il y a quelques mois ou quelques années ?
Rien, à part la bonne foi de celui qui l'a mis en ligne.
De même, qui garantit aux lecteurs que les vidéos ou les articles des journalistes ne sont pas manipulés par on ne sait quelle partie officielle ? Rien à part la bonne foi du journaliste et la crédibilité dont jouit son support. Et, en matière de manipulation, nous avons la réputation d'être des champions.
Nous n'allons cependant pas jouer à l'auto-flagellation et il est bon de rappeler que, dans les deux cas, il y a eu erreur par rapport aux événements de la semaine dernière.
Les milliers de vidéos des inondations balancées sur Facebook n'étaient pas toutes authentiques. Beaucoup d'entre-elles sont anciennes, beaucoup d'entre-elles se sont déroulées ailleurs. Quant aux chiffres de morts annoncés, on n'y est pas allés de main morte avec l'exagération.
Les articles reprenant l'alerte météo, pour leur part, n'étaient pas bons, non plus, puisqu'il s'est avéré par la suite que l'Institut s'est trompé.
Sauf que, dans le premier cas, il y a faute et manipulation claire de l'opinion par quelques uns. Question de se faire voir et de participer à l'élaboration du "spectacle".
Dans le deuxième cas, il y a clairement eu erreur.
Ces inondations rappellent la rumeur qui a gagné toute la Tunisie il y a quelques mois : celle du kidnapping d'enfants. C'était sur Facebook aussi. Il a fallu plusieurs semaines pour que les autorités compétentes réagissent, démentent la vague de kidnappings et rassurent la population.
Cette fois-ci, les autorités ont réagi dans l'immédiat pour informer les médias. Il était hors de question de laisser quelques pseudo-journalistes sur Facebook semer la panique parmi les gens.
C'est exactement ce qui s'est passé avec la communication sur la grippe A (H1N1).
En matière de (bonne) communication, un grand pas vient d'être franchi par les ministères de la Santé et de la Communication.
Pour que le millier de journalistes officiels puissent bien travailler et ne soient pas parasités par les 790.000 Facebookers, il est impératif que le ministère ou l'organisme concerné assure immédiatement et avec efficacité sa communication de crise.
La nature ayant horreur du vide, si ce n'est pas vous qui communiquez, ce sont les autres qui vont le faire à votre place. A leur manière, selon leur timing.
Ministères de tout le pays, tremblez si votre communication n'est pas en bonne santé ! Votre image est désormais quotidiennement menacée par 790.000 de vos concitoyens et le chiffre ne cesse d'augmenter.


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