Par Hassen Chaari* • « La révolution n'a pas de prix, mais malheureusement un coût ! » • « Sur Internet, il est interdit d'interdire » Citations anonymes De toute évidence, l'Internet et les réseaux sociaux ont joué un rôle capital en particulier dans la révolution tunisienne du 24 janvier 2011, mais aussi dans toutes les révolutions arabes. Conscients de l'impact de ces nouveaux outils d'information et de communication sur les internautes, notamment parmi les jeunes, nos nombreux partis politiques, issus de la révolution, se sont attelés à la réalisation de sites web et à l'ouverture de comptes sur la plupart des réseaux sociaux, surtout sur Facebook, Twitter, LinkedIn... L'objectif des partis, quelques semaines avant les élections cruciales de l'Assemblée constituante du 23 octobre prochain, est d'être présent sur la Toile pour informer les internautes, faire connaître leurs programmes et promouvoir leur image. Chaque parti tente à sa manière de convaincre le maximum d'internautes ou de visiteurs pour adhérer à son groupe, et ce, par un simple clic. Concrètement, sur un total de 106 partis politiques tunisiens, nouvellement créés, il existe 46 sites web, 92 pages Facebook, 14 comptes Twitter, 9 web TV's et 10 publications périodiques en ligne (blogs ou newsletters)… A travers ces nouveaux canaux de communication, les différents partis présentent leurs programmes, publient des informations sur leurs activités ainsi que sur la composition de leur Bureau exécutif et des différents bureaux régionaux. Ces canaux permettent aussi de suivre les évènements du parti, discuter en Chat collectif ou privé avec les adhérents du parti et émettre des suggestions et des propositions intéressantes Comme tous les partis politiques tunisiens —ou presque— sont déjà présents sur Facebook, certains sont passés à la vitesse supérieure, en lançant leur propre réseau social, leur blog professionnel, leur «Newsletter»... Bref, les réseaux sociaux constituent désormais un moyen de communication incontournable, malgré le fait que nombreux sont ceux qui les utilisent pour une diffamation facile et pour semer le désordre. Grâce aux réseaux sociaux, à chaque action, une réaction ! Dans notre société, l'information est au cœur des décisions; ce qui démontre l'importance et l'utilité d'avoir un système d'information (SI) fiable, crédible et performant. Ceci passe essentiellement par le renforcement de l'infrastructure des télécommunications et par la mise en place d'un cadre réglementaire favorable. Idem, on doit tenir à une information honnête, vérifiée et donnant les divers points de vue, indépendamment de leurs auteurs et de leurs sources. Sinon, on tomberait dans le défaut grave tant craint par les journalistes, notamment se faire manipuler. C'est cette information honnête qui contribue en fait à créer une société pluraliste, plus ouverte, plus solidaire, plus tolérante et moins vulnérable. En outre, la diversité médiatique favorise le renforcement d'une société dans laquelle les médias donnent aux gens les moyens d'améliorer leur sort … C'est pourquoi, combler le fossé de l'information, c'est offrir une chance supplémentaire aux hommes et aux femmes d'un pays de maîtriser leur destin. C'est cet objectif noble que doivent se fixer les médias d'aujourd'hui, y compris ceux des partis politiques. Le problème des réseaux sociaux tunisiens et même étrangers consiste au fait de critiquer et dénigrer automatiquement ce que font les pouvoirs publics, oubliant que la tâche journalistique consiste normalement à construire et à proposer des alternatives. Malheureusement, l'empressement de faire du sensationnel et de se montrer révolutionnaire est en ce moment la pratique favorisée de nos journalistes, voire même des responsables de nos partis politiques. C'est pourquoi, la quête de l'information doit passer désormais par scruter les réseaux sociaux en suivant des pistes variées, d'analyser ensuite ces informations et d'en tirer enfin les conclusions honnêtes et impartiales qui s'imposent pour la prise de décision. Rien ne va plus sans réseaux sociaux Les «réseaux sociaux» ont été créés dans l'objectif d'aller vers le citoyen et connaître ses aspirations. Il y est possible d'échanger avec lui les idées, débattre des différents points du programme de chaque parti et critiquer son contenu. Le système de vote pondéré que nous avons donnera la possibilité à ceux qui se sont enregistrés dans les sites-web de coter positivement ou négativement les propositions partagées dans les différentes rubriques. Raison pour laquelle les sites-web se veulent ainsi dynamiques, interactifs et surtout constructifs. Tous les membres inscrits dans ces sites peuvent y ajouter du contenu relatif aux événements, conférences, meetings ainsi qu'aux passages médiatiques des dirigeants des partis respectifs. Ce genre de site inclut également une boîte de messagerie personnelle destinée à informer les adhérents des faits saillants du parti. Dans leur partie cachée (backoffice), ces sites permettent tout genre de statistiques (nombre de visiteurs, durée moyenne des visites, rubriques les plus lus…), ce qui permet l'amélioration continue de ces pateformes modernes de communication. D'ailleurs, pour la première fois en Tunisie, 106 partis politiques s'engagent dans une course aux élections aussi bien sur le terrain que dans les médias et particulièrement sur les réseaux sociaux. En l'absence d'une loi qui interdit la diffusion des spots publicitaires à caractère politique dans les médias et sur Internet, les partis y publient et diffusent déjà sans aucune contrainte. L'absence, également, d'une réglementation sur les ressources financières des partis fait qu'ils en font usage sans contrainte juridique. A noter qu'un projet de décret-loi sur la liberté de la communication audiovisuelle qui devra interdire la publicité politique est en gestation. Face à cette liberté acquise et confronté à une révolution médiatique, l'électeur tunisien doit aujourd'hui savoir faire la différence entre le vrai et le faux et ne pas tout prendre pour de l'argent comptant.