Comme déjà annoncé par Business News dans un article du 25 janvier 2010, TAV Airports Holding Corporation a finalisé la vente de 18% de ses actions dans TAV Tunisie (la société qui gère l'aéroport d'Enfidha-Zine-El-Abidine-Ben-Ali), à un fonds africain relevant de la Banque Africaine de Développement, le Pan African Development Fund (PAIDF), selon un communiqué publié vendredi 5 mars 2010. Le montant de la transaction est de 39,6 millions d'euros. Par une simple règle de calcul, on peut ainsi valoriser le montant global de la concession de l'aéroport d'Enfidha à 220 millions d'euros, soit 413 millions de dinars. Ce n'est pas fini. Il faut rappeler qu'en juillet 2009, la société turque a cédé 15 % du capital de sa filiale à la Société Financière Internationale (SFI), un organisme de financement du secteur privé relevant de la Banque mondiale, pour un montant de 28 millions d'euros. Par une simple règle de calcul, on peut valoriser le montant de la concession (à la suite de cette opération avec la SFI) à 186 millions d'euros. Ces montants semblent étranges. Outre le fait que la vente s'est effectuée avec un écart relativement élevé (18%) entre les deux acquéreurs, il y a lieu de s'interroger sur le montant réel de l'aéroport. On se rappelle qu'en février 2009, des institutions financières multilatérales et bilatérales ainsi que des banques commerciales internationales de renom ont accordé à la TAV quelque 400 millions d'euros, en guise de prêt à long terme pour la finalisation de son projet dont le coût global s'élève à 560 millions d'euros. C'est ce qui a été annoncé au cours de la signature de convention qui s'est effectuée à Tunis, au siège de la BAD, un certain 27 février 2009 (Cliquer ici pour lire notre article à ce sujet). Entre le coût global de 560 millions d'euros annoncé un an plus tôt, la cession à la SFI en juillet dernier de 15% du capital pour 28 millions et la cession aujourd'hui de 18% à 39,6 millions d'euros, il est clair qu'il y a des interrogations qu'on ne peut que soulever en attendant que le promoteur turc donne des réponses claires. Entre-temps, un de nos lecteurs a réagi pour nous rappeler que la valorisation d'une entreprise prend en considération les fonds propres et la valeur de la dette. Soit ! C'est à TAV Tunisie donc de donner ces différentes valeurs pour qu'on puisse connaitre la valorisation réelle de ce bijou de l'infrastructure aéroportuaire tunisienne, ce qui n'est pas encore le cas jusqu'à présent.