La Tunisie et la France ont signé un accord de coopération industrielle pour une durée de trois ans, offrant un cadre «pour le développement de partenariats institutionnels, techniques et financiers en relation avec le secteur industriel». L'accord a été ratifié par Afif Chelbi, ministre tunisien de l'Industrie et de la Technologie et Christian Estrosi, le ministre français chargé de l'Industrie actuellement en visite de travail en Tunisie. M. Chelbi a indiqué que le nouveau texte «symbolise une coopération réussie» entre les deux pays, rappelant les objectifs ambitieux fixés par l'étude stratégique sur l'industrie tunisienne à l'horizon 2016 : le doublement des échanges avec l'UE et en particulier avec la France. En effet, entre 1995 et 2009, les échanges commerciaux tuniso-français ont plus que triplé, passant de 2 à environ 7 milliards d'euros. Ainsi, la politique de contrepartie (compensation) industrielle a fait ses preuves dans l'automobile et l'aéronautique avec notamment l'implantation en Tunisie de la société Aerolia, en contrepartie de contrats à long terme, pour l'achat par la Tunisie d'avions Airbus, par exemple, a expliqué le ministre de l'Industrie et de la Technologie, M. Estrosi a, pour sa part, apprécié les résultats obtenus par la Tunisie dans le domaine industriel, en les qualifiant de «remarquables» et qui «font de ce pays l'un des plus dynamiques du bassin méditerranéen», a-t-il ajouté. Ce succès repose surtout sur «l'intelligence des autorités tunisiennes qui ont su tirer le meilleur parti des instruments de coopération qui lui ont été proposés», a-t-il précisé. Plusieurs secteurs d'activité, où leurs compétences se complètent (et qui figurent dans la stratégie industrielle de la Tunisie à l'horizon 2016), sont dans le collimateur des deux pays, notamment l'agroalimentaire, l'aéronautique, les nouvelles technologies de l'information et de la communication, les biotechnologies et le textile. Christian Estrosi a souligné, lors du point de presse qui a suivi la cérémonie de signature, que «les deux pays ont intérêt à additionner leurs efforts et à impliquer l'Union européenne» dans leurs projets d'avenir, citant comme exemple le textile où les deux pays ont pu maintenir leurs positions respectives en dépit de la concurrence de la production chinoise. I.N. (Dâaprà ̈s TAP)