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Trois ministres pour sauver la Médina de Tunis
Publié dans Business News le 06 - 09 - 2010

Le soir du vendredi 3 septembre 2010, vers 20H30, Ridha Ben Mosbah, ministre du commerce et de l'Artisanat et Abderraouf El Basti, ministre de la Culture et de la Sauvegarde du patrimoine, accompagnés par Chokri Mamoghli, secrétaire d'Etat chargé du Commerce extérieur et les cadres du ministère, le maire de Tunis et les grands commerçants de la Médina, ont donné le coup d'envoi du programme d'animation du parcours culturel et touristique à la Médina de Tunis. Deux ministres pour une tournée-réflexion sur les moyens palpables de redonner forme et vie à une Médina, et plus particulièrement à ses souks, malade de son tourisme mais aussi de son commerce. C'est sans doute l'un des signes que les choses évoluent. Car, l'hébétude dans laquelle s'est plongée la Médina est vraiment inquiétante à un point tel que même les bombances et festivités n'arrivent même pas à l'animer.
Dans le vernaculaire tunisien, on l'appelle " El Madina El Atika", l'ancienne Médina, au charme discret et vieillot. Ses nuitées ramadanesques évoquent souvent la nostalgie partagée et la quête de souvenirs perdus, aromatisés du parfum mystique des vieux labyrinthes exubérants et clos sur leurs odeurs, leurs bruits et leur vie qui affolent nos sens. Dédale de rues et ruelles couvertes où les passagers, tunisiens et étrangers, se faufilent, des marchands aux regards las, fumant le narguilé et regardant les visages des gens, en espérant repêcher un client parmi la foule et tout un univers d'ombres et de lumières aux goûts soufis des plus profonds.
Mais ça, c'était le bon vieux temps. La Médina semble crouler sous le poids des mutations socioculturelles et économiques. Elle n'est plus comme avant. Une Médina surpeuplée, dislocation des espaces culturels, voire même une taudification de ses monuments, délocalisation des activités pour une vieille ville peu adaptée aux exigences de la vie économique moderne et récupération des « postes » vacants par des pseudo-commerçants qui ont semé l'anarchie et le désordre dans un paysage jadis harmonieux.
Mais, il s'agit aussi d'une Médina qui souffre d'une animation touristique finalement très faible si on la compare à d'autres vieilles cités arabes, et ce nonobstant le patrimoine culturel de Tunis une «supposée diversité ». Même les soirées animées par le festival de la Médina que l'enceinte de la ville abrite souvent, n'arrivent pas à lui redonner de l'élan.
C'est ce qui explique, grosso modo, que trois membres du gouvernement, n'ayant explicitement aucun lien de « parenté », se sont empressés sur les lieux pour architecturer et développer une stratégie ambitieuse visant à réanimer la Médina, elle qui n'offre toujours pas une animation à la hauteur de ce potentiel.
Sans exagération aucune, il s'agit bien d'un mariage d'intérêt arrangé entre les ministères du commerce et de la culture en inaugurant un programme d'animation du parcours culturel et touristique à la Médina de Tunis. Lequel parcours, qui s'étend de la Zitouna à la rue Sidi Ibrahim Riahi, a connu des travaux de restauration et d'entretien en vue d'en préserver le cachet architectural. Objectif : drainer davantage les touristes étrangers et dynamiser le tourisme intérieur.
Le programme d'animation, qui se poursuit jusqu'au 5 septembre 2010, comprend des spectacles de musique (Kharja, groupe de Jazz, takht, solistes et boutbila), des expositions d'arts plastiques, des visites guidées et des repas de souhour (à base de mets traditionnels) servis par des restaurants de renommée, autour des prestigieux palais et demeures de la Médina. Les festivités programmées se dérouleront en particulier à El Berka, au niveau de la rue Sidi Ben Arous, des Places Romdhane Bey et du Tribunal, ainsi qu'à Bir Lahjar.
Inutile de rappeler que le nerf de la guerre pour atteindre cet objectif n'est qu'une dynamique commerciale capable de changer le visage de la Médina grâce au partage de savoir-faire et de programmes d'actions opérationnelles.
D'ailleurs, M. Ben Mosbah, dans sa tournée, a visité, les locaux des artisans de la Chéchia, des orfèvreries, du tapis et des tissages manuels et ceux de la céramique. Le ministre, en homme de terrain, s'est enquis des préoccupations des artisans et des commerçants installés aux souks de la Médina. Inutile de rappeler, encore une fois, que le secteur souffre, depuis quelques années, de plusieurs problèmes. Le manque de main d'œuvre spécialisée dans l'artisanat, la hausse des prix des matières premières importées, l'or notamment, la dérégulation du secteur de la bijouterie, la difficulté de commercialisation des produits locaux de l'artisanat qui se vendent à des prix très bas, les relations avec les agences de voyages, les « intrus » qui ont récupéré les places vacantes des grands marchands condamnés à changer de métier, la concurrence rude des produits importés des pays asiatiques étaient parmi les problématiques évoquées par les artisans et les professionnels.
Et M. Ben Mosbah, en bon écouteur, n'a pas joué le neutre. Il a rappelé aux professionnels que plusieurs mesures ont été prises depuis des années en leur faveur et que le secteur occupe une place prioritaire dans le programme présidentiel. Même si les résultats tardent à se confirmer, c'est que, quelque part, les professionnels ont aussi leur lot de responsabilités. Il les a appelé à se mettre à l'heure des technologies de pointe au niveau de la production, du marketing et de la communication.
C'était donc un appel à la numérisation, celui qui a été lancé par le ministre du Commerce, d'autant plus qu'il ne se lassait pas à expliquer à chaque commerçant l'importance et les avantages des TIC dans l'amélioration de son offre. Il leur a même soufflé une idée on ne peut plus ingénieuse en les conseillant de s'équiper par des GPS, un véritable guide multimédia, qui grâce à un plan réactualisé, permet au touriste de localiser, d'un simple clic, les différents commerces artisanaux, avec des commentaires complétés d'illustrations et de photographies.
Le ministre, dans la foulée, n'a pas omis de mentionner le programme ambitieux de l'Office National de l'Artisanat (ONA) concernant l'encadrement des entreprises, dites « phares », à qui incombe davantage la tâche de présenter et d'introduire l'artisanat tunisien sur les grands marchés internationaux. La deuxième phase du programme se penchera sur la mise à niveau d'une deuxième souche de commerçants, en améliorant notamment, leur productivité. Pour ce qui est de l'aménagement des souks de la Médina, l'Office est en train de finaliser l'étude consacrée à la mise à niveau des ateliers dans la vieille ville.
Au terme de cette tournée, on se rend compte aisément que la Médina n'a pas besoin du génie de la lampe pour exaucer les souhaits de ses commerçants. Il suffit seulement d'un GPS, d'un site web et d'une modernisation de l'offre commerciale. Le tout sous fond culturel, pour faire de cette ville un « minaret » touristique. Tout l'enjeu est là : réussir à faire parler notre vieille Médina à travers une nouvelle "grammaire" conjuguant à la fois modernité et identité. Walid Ahmed Ferchichi


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