À seulement 29 ans, Sam Lamiri incarne une nouvelle génération d'entrepreneurs qui transforment leurs racines tunisiennes en success story internationale. Fondateur de Lamiri Harissa, il a récemment intégré la prestigieuse liste Forbes 30 Under 30, couronnant un parcours fulgurant débuté avec un simple vélo et une recette de famille. L'aventure ne commence pas dans un bureau de stratégie, mais par un constat amer. « On en avait marre de voir des produits de contrefaçon pirater notre condiment national », confie Sam. Pour lui, la harissa vendue en Europe manquait cruellement d'authenticité. Le déclic survient durant la pandémie. Bloqué à Londres et incapable de se rendre en Tunisie pour s'approvisionner, il appelle son cousin Ali : « Envoie-moi un lot ! ». Dès réception, Sam commence à livrer les pots à vélo dans le sud de Londres. Ce qui n'était qu'un dépannage familial devient le point de départ d'un projet ambitieux : Le Scoup Empire. L'héritage tunisien au cœur du business Pour Sam, Lamiri Harissa est bien plus qu'une marque, c'est un hommage à son identité. « Mon héritage tunisien a tout à voir avec la marque », explique-t-il en évoquant ses étés passés avec ses grands-parents et ses cousins. Cette authenticité se traduit par une collaboration étroite avec les agriculteurs et fournisseurs locaux en Tunisie. « Nous sommes un produit né de la frustration… Nous voulions apporter quelque chose d'authentique et crier haut et fort que c'est tunisien. » — Sam Lamiri. Une stratégie de conquête moderne Au-delà du piquant, Sam mise sur l'éducation culinaire. Il organise des Supper Clubs pour mettre en lumière la cuisine tunisienne, souvent méconnue ou mal représentée, comme la shakshuka. Son conseil pour les débutants ? Ajouter une cuillère de harissa dans des pâtes à la tomate, son plat réconfortant favori. Aujourd'hui, les chiffres parlent d'eux-mêmes : Distribution : plus de 200 points de vente au Royaume-Uni. Exportation : présence dans 16 pays (USA, Canada, Australie, Koweït, etc.). Ventes : plus de 35 000 unités écoulées en 2024. Financement : 257 000 dollars levés lors du premier tour de table. Ambition : conquérir le monde, un pot à la fois L'ambition de Sam ne s'arrête pas là. « Nous allons prendre le contrôle du monde entier, un pot à la fois », s'amuse-t-il. Si la harissa restera toujours le cœur de l'entreprise, il prévoit déjà d'importer d'autres trésors du terroir tunisien pour révéler toute la richesse gastronomique de son pays d'origine. Ce parcours prouve qu'une tradition locale, portée par une vision globale et une fierté assumée, peut devenir un levier de rayonnement culturel majeur. Sam Lamiri ne vend pas seulement du piment : il exporte un morceau de l'âme tunisienne.