« Je fonctionne comme un chef d'entreprise, en 2011 je vise 110% du nombre de touristes de 2010 » affirme énergiquement Mehdi Houas, ministre du Commerce et du Tourisme du gouvernement de transition. Les représentants des principaux T.O. français, en visite en Tunisie, ont, également, fait preuve d'enthousiasme lors de la conférence de presse tenue mercredi 9 février 2011. Une visite spontanée et amicale, affirme M. Houas et qui aura eu le d'offrir un échange franc et constructif pour mettre en marche un plan de relance efficace de la destination Tunisie. Les T.O français accumulent déjà des retards de 40% à 50% et les actions de promotion de la haute saison seront lancées dans quelques semaines. Plus de temps à perdre, semble tous nous dire. Le plan de relance qui sera mis en place par l'administration mobilisera tous les leviers possibles : des actions de communication (à mettre en place après la levée du couvre-feu prévue pour jeudi 10 février 2011), des aides financières aux hôteliers et aux T.O locaux ainsi des mesures concernant le transport aérien pour rendre la destination plus attractive. Une intention particulière sera accordée à Internet qui ne génère actuellement que 3% des ventes, ratio très en-deçà la moyenne réalisée par les destinations concurrentes. De son côté, les T.O. français s'engagent à « bousculer » le ministère des affaires étrangères pour lever l'embargo sur la destination Tunisie, précise Georges Colson, président du syndicat des agences de voyage français. Les responsables français rassurent, également, sur le problème des bradages de prix. « Ce n est pas le moment de jouer au coquin, on ne brade pas la Tunisie, on ne brade pas les métiers, on n'en a pas le droit » lâche Georges Colson. « Ce que nous attendons de vous c'est l'amélioration du service, du sourire, de la joie de vivre », poursuit-il, « vous avez voulu le changement et nous le souhaitons, restez vous-mêmes. Denis Wathier, président de Thomas Cook va dans le même sens. Selon lui, des actions de prix à court terme sont incontournables mais la chaîne des métiers ne sera pas touchée. Seul engagement demandé (évoqué, également, par Antoine Cachin, président de la Fram) la flexibilité de l'administration tunisienne sur le secteur aérien. Des pertes ont été cumulées depuis le début des troubles par les opérateurs touristiques mais M. le ministre refuse d'incomber tous les malheurs du tourisme à la révolution. « Le tourisme tunisien est en crise depuis 10 ans, ce secteur marche à l'envers, il consomme plus de richesses qu'il n'en produit » poursuit-il. L'opportunité de repartir sur des bases saines semble rassurer le ministre. Son message est on ne peut plus clair : « c'est le prix à payer pour notre liberté et pour la justice, quel que soit le bilan ce n'est pas cher ». R.S.
