Béji Caïd Essebsi, Premier ministre du gouvernement de transition, a reçu, jeudi 12 mai 2011, au palais du gouvernement à la Kasbah, Habib Guiza, secrétaire général de la Confédération générale tunisienne du travail (CGTT), selon la TAP. M. Caïd Essebsi a rencontré, mercredi, Amor Shabou, le président du Mouvement de Réforme Tunisien (MRT), ainsi que trois avocats indépendants : Omar Safraoui, Ayachi Hammami et Abdennaceur Laouini. A cette occasion Habib Guiza a réaffirmé l'attachement de la Confédération à la date du 24 juillet pour l'élection de l'Assemblée nationale constituante. Il a indiqué à l'Agence TAP avoir exposé «le point de vue de la CGTT au sujet des négociations sociales», auxquelles «elle doit être impérativement associée, en tant que partenaire social», a-t-il plaidé. Amor Shabou a déclaré à l'agence TAP que la rencontre a été consacrée à l'échange des vues concernant la situation dans le pays et les moyens permettant de réaliser la stabilité sécuritaire et d'assurer le succès de la transition démocratique. Le dirigeant du MRT a fait part de sa confiance en l'aptitude des Tunisiens à surmonter la situation de dérive sécuritaire, affirmant la nécessité d'organiser les élections de la constituante dans les délais impartis, le 24 juillet prochain. La Tunisie n'est plus capable, a-t-il dit, de supporter de nouvelles crises politiques. La rencontre avec les avocats a permis, quant à elle, d'examiner le dossier de la dérive sécuritaire et les moyens de mettre en place une politique sécuritaire en phase avec les mutations démocratiques. A l'issue de la rencontre, Abdennaceur Laouini a dénoncé les agressions commises, ces derniers jours, contre les manifestants, estimant que «ces pratiques ne peuvent que compromettre les objectifs pour lesquels la Révolution de la liberté et de la dignité s'est déclenchée». Il a, également, appelé toutes les parties à assumer leur responsabilité à ce sujet, de manière à protéger le droit du citoyen à manifester pacifiquement et à garantir le droit de l'agent de l'ordre à préserver la stabilité et la sécurité. La rencontre, a-t-il ajouté, a offert l'occasion d'évoquer la question de la justice transitionnelle et la lenteur dans le règlement des affaires relatives aux crimes commis sous l'ancien régime. Cette réunion, a poursuivi Maître Laouini, a permis d'étudier une proposition formulée avec ses collègues visant à instaurer une justice indépendante spécialisée pour examiner les crimes de corruption, de meurtre et de torture commis avant la Révolution. Elle a, également, donné lieu à un échange de vues sur les moyens de relancer l'économie nationale qui s'est fragilisée à cause de la dérive sécuritaire et de l'instabilité politique, a-t-il indiqué. Maître Laouini a salué l'initiative du Premier ministre du gouvernement provisoire de se concerter avec les différentes composantes de la société, appelant, à cet égard, à élargir le champ des concertations pour englober tous les partis et organisations nationaux. D'après TAP