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Tunisie Les politiciens et les économistes regardent le peuple tunisien
Publié dans Business News le 19 - 05 - 2011

Que d'éminents économistes et experts* se soient mobilisés pour que la Tunisie, ait un « plan économique pour soutenir la transition démocratique » est un signe fort et un témoignage significatif illustrant la confiance qu'ils ont en les potentialités de la Tunisie, post-révolution.
Et que ce même plan soit présenté lors du Sommet du G8 à Deauville (26 et 27 mai), cela reflète l'attention particulière dont bénéficient, désormais, la Tunisie et les Tunisiens sur le plan international : un peuple qui a pris de court « les analystes et toutes les prédictions » et qui a demandé et obtenu la fin d'un régime autocratique », souligne le manifeste des experts.
« Nous avons la responsabilité collective de faire en sorte que cette transition réussisse et de prouver que la coopération économique est la meilleure barrière contre les extrémismes. Le risque auquel nous avons à faire face est celui d'une mauvaise coordination des actions ; le risque que le reste du monde attende que la Tunisie ait achevé sa transition pour l'aider, alors que la Tunisie a besoin de cette aide pour réussir cette transition », pouvons nous encore lire dans l'appel des économistes
Mieux encore ! « Pour parachever sa révolution, le peuple tunisien s'est engagé avec détermination dans la construction d'un Etat démocratique fondé sur des institutions pérennes. La transition démocratique est en marche ». Tout est dit.
Néanmoins, pour nous Tunisiens vivant en Tunisie et n'ayant pas le recul nécessaire sur la situation, encore moins une vision précise sur les perspectives politico-économique du pays, les idées restent confuses !
Car, quatre mois après la révolution, nous sommes pressés d'en finir avec les rebondissements et nous avons hâte de retrouver une situation, un tant soit peu, normale.
Néanmoins, l'on doit, parallèlement, s'interroger sur la responsabilité collective des Tunisiens ? Car, il importe de préciser, à cet effet, que le travail est une vertu qu'on tarde de (re)trouver !
De nature, le Tunisien n'est pas fainéant. Cependant, un constat s'impose. Car, tant que le clame n'est pas retrouvé et la sécurité établie, il tarde encore à reprendre une activité normale. Et c'est bel et bien là un héritage lourd de l'ancien régime qui a consacré la corruption, les passes-droits et la débrouillardise comme clefs de la réussite.
Parmi les points évoqués par les économistes, une proposition « d'un plan du G8 doté de 20 à 30 milliards de dollars sur cinq à dix ans afin d'investir dans le désenclavement de l'intérieur du pays ».
Convertis en dinars tunisiens, cette somme oscille de 27 à 40 milliards de dinars environs, alors que la reconstruction de l'Allemagne après la chute du mur de Berlin a nécessité 700 milliards de dollars et qu'en vue d'intégrer l'espace économique européen, 70 milliards de dollars ont été levés sur une période de cinq ans pour la mise à niveau de l'économie polonaise.
La Tunisie n'aura pas besoin d'autant d'argent. Mais, c'est un travail sur les mentalités qui est désormais nécessaire. Vital, voire-même !
Pour ceux qui vivent encore les belles heures de la révolution, la réalité finira par les secouer.
Tâtons le pouls de la société tunisienne : le système D est toujours de mise ! On peut tout se procurer, comme avant d'ailleurs, si on connaît les ficelles de ce système ou, encore, si on a les connexions adéquates.
Les pots de vin et les passes droits sont toujours là. Ils ont la peau dure. Pour vous ouvrir les portes, le sésame est à portée de … porte-monnaie. On parle même d'un retour en force de cette pratique (on ne la citera pas, par décence) dans les institutions qui furent les plus affectées. Suivez mon regard.
Explication d'un fonctionnaire : « grâce aux services rendus, pendant de longues années, nous avons eu l'habitude d'arrondir nos fins de mois. Désormais, malgré les augmentations salariales, nous ressentons toujours le besoin d'y avoir recours».
Seuls changements, les « affaires » sont plus discrètes : « nous craignons les scandales car les citoyens n'ont plus peur de dénoncer les éventuelles pratiques douteuses», dit-il avec insouciance.
Et ce fléau s'est tellement répandu dans le système qu'il faudrait amputer les «brebis galeuses » pour en finir avec les pratiques de l'ancien régime.
Et c'est là, où le bât blesse.
Dans l'appel des économistes, un clin d'œil est à relever : « Une transition réussie vers la démocratie après de longues années d'un régime autocratique est une tâche lourde et difficile. Construire l'Etat de droit tout en préservant les acquis nécessite concertation et doigté ».
Le mot est lâché. « Etat de droit » est la notion qui a disparu ou qu'on a essayé de faire disparaître sous le président déchu. Mais, elle résume à elle seule, une notion fondamentale de l'Etat, dans sa forme à laquelle aspirent les Tunisiens.
Car, ajoute le manifeste des économistes, « Nous avons la ferme conviction que la mise en place d'institutions démocratiques constituera un facteur déterminant de l'amélioration de l'attractivité et des performances économiques sur les moyen et long termes ».
Citoyenneté, participation et travail demeureraient les maîtres mots de la prochaine phase. Ces valeurs tendraient à garantir une transition calme et sans heurts. Ils contribueraient à renforcer la confiance de la communauté internationale dans les capacités de la Tunisie et des Tunisiens.
Dans leur appel, les économistes précisent qu'il est «essentiel que les pays membres du G8 saisissent toute l'importance de cet événement et fassent le nécessaire pour que la Tunisie puisse être et demeurer l'exemple en matière de changement social, économique et démocratique pour l'ensemble de la région et au-delà ».
La responsabilité est lourde. Tachons d'être à la hauteur des attentes et des espoirs placés en nous.
Adem Ben Ammar
* Jacques Attali, économiste ; Christian de Boissieu, université Paris-I-Panthéon-Sorbonne ; François Bourguignon, Paris School of Economics ; Philippe Aghion, économiste, Harvard University ; Daniel Cohen, ENS ; Jean-Paul Fitoussi, Sciences Po ; Rainer Klump, Centre of European Integration and International Economics, Francfort ; Wolfgang Koenig, Goethe Universtät, Francfort ; Jean-Hervé Lorenzi, université Paris-Dauphine ; Stefano Micossi, College of Europe ; Olivier Pastré, IMBank et université Paris-VIII ; Richard Portes, London School of Economics ; Jean-Louis Reiffers, université du Sud ; Hélène Rey, London Business School ; Nouriel Roubini, New York University ; Joseph Stiglitz, Columbia University ; Klaus F. Zimmermann, Bonn University.


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