Le budget de l'Etat pour l'exercice 2011 a été fixé, dans la loi de finances complémentaire, à 21,330 milliards de dinars, soit une augmentation de 11 % par rapport à la loi de finances adoptée en décembre 2010 (19,192 milliards de dinars). La part belle de cette augmentation est consacrée aux dépenses de gestion (+16,6) alors que les dépenses de développement ont chuté de 13%. Le projet de loi de finances complémentaire, qui a été soumis au conseil des ministres le 7 juin 2011, a pour objectif le réajustement des ressources du budget de l'Etat, pour tenir compte de l'impact financier des mesures exceptionnelles décidées après la révolution du 14 janvier. Le Premier ministre du gouvernement de transition avait confirmé, lors d'une réunion le 8 juin, au palais des congrès, que le budget de l'Etat subit de grandes pressions en raison, notamment, de la poursuite de la subvention des produits de consommation et des hydrocarbures. Ce budget est, également, confronté à des défis majeurs tels que les augmentations salariales et l'indemnisation de 281 entreprises économiques sinistrées et l'emploi de 700.000 chômeurs. Les ressources du budget de l'Etat : - Les ressources du budget général de l'Etat pour 2011, proviennent à hauteur de 70 % des ressources propres (14,961 milliards de dinars), fiscales et non fiscales. - Les ressources de l'emprunt sont estimées à 5,152 milliards de dinars (24 %) et celles des fonds spéciaux du trésor sont évaluées à 1,217 milliard de dinars (6 % du budget). Les dépenses du budget de l'Etat: Estimées à 58 % du budget de l'Etat, les dépenses de gestion accaparent, encore, la part du lion dans les dépenses de l'Etat, selon le projet de décret pour la loi de finances complémentaire 2011. Les dépenses de gestion sont fixées à 12,518 milliards de dinars contre 10,732 milliards de dinars, prévus dans la loi de finances pour l'exercice 2011, soit une augmentation de 16,6 %. Elles sont réparties entre les dépenses salariales publiques (7,642 milliards), les équipements de services (0,842 milliard), les interventions publiques (3,648 milliards) et les dépenses imprévues (0,384 milliard). Estimées à 19,6 % du budget de l'Etat, les dépenses de développement (4,181 milliards) sont en baisse de 13 % par rapport au montant de 4,818 milliards, fixé dans la loi de finances 2011. Les dépenses de développement sont réparties comme suit : - Investissements directs (1,566 milliard), financements publics (1,419 milliard), dépenses de développement urgentes (0,465 milliard) et dépenses de développement liées aux ressources extérieures placées (0,729 milliard). Selon le projet de décret de la loi de finances complémentaire pour 2011, le montant des dépenses consacrées au paiement du service de la dette publique est resté pratiquement, au niveau fixé par la loi des finances de décembre 2010, soit 3,414 milliards. Le ministre des finances, M. Jalloul Ayed avait affirmé, lors d'un débat télévisé que "la Tunisie est obligée de payer ses dettes pour préserver sa bonne réputation sur les places financières internationales ". Le pays qui se prépare pour une grande restructuration de son économie "aura un besoin urgent de recourir à l'emprunt extérieur", avait-il déclaré. Evalué à 43 %, le taux d'emprunt demeure "raisonnable" pour la Tunisie et "n'a aucun impact sur ses grands équilibres économiques", avait estimé le ministre des finances. A préciser que l'article 8 (nouveau) du projet de décret autorise le ministre des finances à octroyer des emprunts du trésor aux entreprises publiques pour un montant de 70 millions de dinars, pour l'exercice 2011. L'article 9 (nouveau) fixe à 4 milliards, le plafond du montant autorisé au ministre des finances, pour accorder la garantie de l'Etat, et ce conformément à la législation en vigueur. R.B.H (avec TAP)