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Caïd Essebsi : Application scrupuleuse, ferme et immédiate de l'état d'urgence
Publié dans Business News le 07 - 09 - 2011

Le Premier ministre a donné ce matin du mardi 6 septembre 2011, une allocution, en présence de nombre de ses ministres, du chef d'état major et des présidents des Instances dont notamment Iyadh Ben Achour et Kamel Jendoubi, une allocution dont le timing est étroitement lié aux derniers incidents et troubles survenus dans plusieurs régions du pays.
Le chef du gouvernement a commencé par rappeler au public les projets de réunions prévues par le gouvernement en vue de créer des emplois, de dynamiser l'économie et de faire avancer le pays dans le processus de la transition démocratique.
Réussir les prochaines élections est, pour l'Etat, un défi et un grand honneur à la fois, assure Caïd Essebsi. Il a rappelé, à ce propos, les efforts fournis par les instances de Ben Achour et de Jendoubi afin d'acheminer le pays dans ce processus. Or, d'après lui, certaines parties œuvrent à avorter ces élections. « Plus on se rapproche du jour J, plus les signes d'instabilité se font sentir ».
Le Premier ministre a énuméré plusieurs exemples de ces troubles qui sont, la plupart du temps, dus à des différends tribaux moyenâgeux ou bien à des réactions agressives destructrices face à des revendications plus ou moins significatives.
A propos des clandestins disparus et dont les familles revendiquent des nouvelles, M. Caïd Essebsi affirmé que l'enquête menée a dévoilé l'existence d'une bande de trois personnes qui organisent les expéditions des clandestins, moyennant la somme de deux mille dinars pour chaque personne. L'arrestation des ces malfaiteurs a suscité la colère des gens et des manifestations ont eu lieu afin de faire pression et les faire libérer.
A Sbeïtla, une simple dispute lors d'une fête de mariage a dégénéré pour donner lieu à de vraies émeutes entre citoyens, à des incendies et à des agressions. A Béja, un groupe de personnes avaient demandé d'être payés sans avoir travaillé. Elles sont passées, ensuite, à des menaces et à des violences. Même à Nabeul, connue, selon le chef du gouvernement pour le tempérament modéré de ses habitants, a vécu une vague de protestations suite à l'arrestation d'un prisonnier évadé, qui était pourtant reconnu coupable et condamné à 20 ans de prison.
« C'est la confusion totale, personne ne connaît plus ses limites » a t-il ajouté. M. Caïd Essebsi a affirmé qu'il s'agit d'une crise sécuritaire générale et que c'est pour cette raison que l'Etat a pris des décisions radicales afin de remédier à cette situation. Le gouvernement a, de ce fait, décidé d'appliquer à la lettre le texte de loi réglementant l'état d'urgences décrété dans le pays et qui reste en vigueur jusqu'au 30 novembre prochain.
Par conséquent, le ministère de l'Intérieur et les gouverneurs sont habilités à donner les ordres aux forces de l'ordre pour empêcher, les grèves, les sit-in et les réunions compromettant l'ordre public, alors que toute personne incitant à la violence ou menaçant la sécurité sera soumise à la résidence surveillée.
« Plus de barrages, plus de sit-in, plus de grèves ! » a-t-il ajouté sur un ton ferme et intransigeant. Le Premier ministre a en outre déclaré la décision de dissolution les différents syndicats des forces de l'ordre, qui ont créé des tensions au sein de ses membres et ont défié toute autorité hiérarchique supérieure. Toute personne parlant et donnant des déclarations au nom de ces syndicats, sera passible de poursuites judiciaires, a-t-il encore ajouté.
Par ailleurs, une révélation grave a été faite par M. Caïd Essebsi, il s'agit de l'insurrection qui s'est produite au sein du corps de la Garde Nationale, insurrection comparée à une sorte de coup d'Etat cette même Garde nationale par certains de ses membres. M. Caïd Essebsi a tenu à rendre hommage à ce corps composé à 97% de personnes compétentes et loyales. « Seuls 3 ou 4 «singes» parmi eux essaient de semer la zizanie », a-t-il dit en substance.
Le Premier ministre a, à ce sujet, demandé au ministre de la Justice et à la Justice militaire de lancer une enquête afin de démasquer les responsables qui manipulent les corps de la Garde nationale, avant d'ajouter que « toute personne, homme ou femme – je sais ce que je dis -, prouvée complice, sera poursuivie ». Il a lancé à ce propos un appel à ces gens, sur un ton ironique et sévère, pour qu'ils restent chez-eux, et qu'ils n'interviennent plus.
«Que Dieu protège la Tunisie de ses propres enfants», a-t-il ajouté avec beaucoup d'amertume.
Une première lecture de ce discours nous impose certaines remarques. Tout d'abord, la décision de prononcer ce discours, axé à 80%, sur la situation sécuritaire et sur les tensions au sein des forces de sécurité intérieure et de la Garde nationale, est, en soi, révélatrice de l'état de tension qui semble avoir atteint son paroxysme.
D'autre part, ce discours intervient au lendemain d'une réunion groupant le président de la république par intérim, le Premier ministre, le ministre de la Défense nationale, le ministre de la Justice, le ministre délégué auprès du ministre de l'Intérieur chargé des réformes Lazhar, ainsi que le chef d'état-major interarmées, le général Rachid Ammar, une première du genre qui donne une idée sur l'ampleur de la gravité de la situation.
Concernant la décision de dissoudre les syndicats des forces de sécurité intérieure, elle semble étrange dans la mesure où ce même syndicat était non seulement toléré, mais il était courtisé et encouragé à avoir des activités. Nous rappellerons, à ce propos, la fameuse conférence de presse organisée par ce syndicat et donné par le colonel Samir Tarhouni au siège même du Premier ministère. Et c'est tout dire !
On se demande si cette décision a été bien pesée avec la perspective d'une éventuelle réaction des agents de l'ordre qui risque d'être virulente.
Concernant l'insurrection au sein de la Garde nationale, la question semble grave et des surprises sont bien en l'air avec la prise en main de l'enquête par la justice militaire et avec les allusions qu'une ou des femmes pourraient être impliquées dans cette tentative de déstabilisation portant atteinte à la sécurité du pays.
Quant à l'autre décision d'appliquer scrupuleusement les dispositions stipulées par l'état d'urgence, il y a lieu de se demander si l'Etat dispose des outils nécessaires et adéquats pour les faire appliquer d'une manière rigoureuse.
Or, à voir le ton ferme, énergique et sûr du Premier ministre, on est amené à se demander si Béji Caïd Essebsi n'a pas des assurances claires du chef d'état major interarmées, le général Rachid Ammar qui refait son apparition publique sur la scène nationale dont une présence, fort significative, lors de ce discours à la Kasbah.
En tout état de cause, l'heure est grave. Et ce discours vient répondre – pure coïncidence – aux interrogations et aux craintes contenues dans notre article de dimanche 4 septembre 2011, intitulé : « Les six semaines les plus cruciales et les plus dangereuses pour la Tunisie ». Des craintes exprimées, d'ailleurs par tous les citoyens qui tiennent, tous et sans exception, à la réussite de ce rendez-vous du 23 octobre.
Compte rendu de Dorra MEZIOU
et analyse de Noureddine HLAOUI


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