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La ligne rouge !
Transition démocratique : Discours du Premier ministre, M. Béji Caïd Essebsi, au peuple tunisien :
Publié dans La Presse de Tunisie le 07 - 09 - 2011

Dans une place de la Kasbah qui résonnait à nouveau d'un slogan galvaudé et qui servait, cette fois, de théâtre au sit-in de l'Union des syndicats élus des forces de sécurité interne, le discours du Premier ministre, M. Béji Caïd Essebsi, adressé hier matin au peuple tunisien ne souffrait plus le retard.
Pressé depuis des semaines par des parties civiles et politiques de faire montre de plus de rigueur face à l'évolution de la situation sécuritaire dans différentes régions du pays, M. Caïd Essebsi aura attendu ce qu'il désigna lui-même par le terme de «rébellion d'une poignée non représentative des forces de sécurité» pour en appeler au patriotisme de la majorité et à la responsabilité du peuple tunisien en général, en cette veille d'élections et annoncer une série de mesures dont l'application ferme et rigoureuse de l'état d'urgence. En vigueur depuis la révolution et prolongé au mois de novembre prochain, l'état d'urgence n'était pas appliqué.
«On avait programmé une série de rencontres au sujet des élections, de la rentrée scolaire, de l'emploi, du tourisme, des programmes économiques, des relations tuniso-libyennes… Mais nous voilà contraints à bousculer cet agenda en raison des graves événements qui secouent le pays et à éclairer l'opinion sur des questions qui ne concernent pas seulement l'appareil de l'Etat mais le peuple tunisien et le pays entier…»
«Il y a une crise qui requiert l'application ferme de l'état d'urgence»
Devant un parterre de journalistes, des membres du gouvernement de transition, de l'Instance supérieure de la réalisation des objectifs de la Révolution, des réformes politiques et de la transition démocratique et de l'Instance supérieure indépendante pour les élections, le Premier ministre adoptait un ton dramatique qu'on ne lui connaissait guère et qui tranche avec son style rassurant. Il évoque l'engagement du gouvernement de transition et le travail des instances compétentes pour la réalisation d'élections libres, transparentes et crédibles, mais ne cache pas son inquiétude quant à «la montée progressive de mouvements de suspicion et de remises en question de nature à compromettre le processus électoral à mesure que l'échéance approche…»
Dès lors son discours se déclinera en trois grands axes : la polémique autour du référendum sur la compétence et la durée de l'Assemblée constituante, la situation sécuritaire dans le pays, la grogne actuelle de l'Union des syndicats élus des forces de l'ordre. Trois facteurs de nature à compromettre la toute première occasion des Tunisiens de réussir des élections libres.
Le premier facteur concerne la nouvelle montée de la violence, de revendications anarchiques, de barrages de routes, d'affrontements et d'expressions tribales que connaissent plusieurs régions du pays, de Sbeïtla à Douz et de Métlaoui à Béjà… «Avec différentes manifestations dans de nombreuses régions du pays, ces comportements poussent le pays dans une véritable crise qui requiert l'application ferme de l'état d'urgence et la consécration de la loi au-dessus de tout et de tous…» Et à propos de l'état d'urgence, M. Caïd Essebsi citera les compétences qu'il donne aux gouverneurs d'interdire les lock-out et toute manifestation ou réunion de nature à menacer l'ordre public et au ministre de l'Intérieur d'assigner à résidence toute personne considérée dangereuse…
«Le comportement des syndicats des forces de sécurité interne : cela s'appelle rébellion !»
«Nous comptons sur la police, la Garde nationale et l'Armée. Ce sont des patriotes qui ont toujours constitué un bouclier pour le pays. Mais ce qui se passe aujourd'hui de la part de l'Union des syndicats des forces de sécurité interne concerne une minorité animée par des intérêts étriqués et aucunement par l'intérêt supérieur du pays. A la Garde nationale, ils ont démis un commandant et nommé un fantoche à qui nous exigeons de rentrer chez lui… Cela s'appelle rébellion d'un corps paramilitaire dont le jugement revient aux tribunaux militaires. Nous avons ordonné une enquête approfondie pour juger les responsables hommes et femmes avec rigueur, équité et suivant des mandats adéquats…» Décidant d'interdire l'activité de ces syndicats illégalement constitués, le Premier ministre lancera un appel aux 97% d'honnêtes forces de l'ordre en somme qu'ils respectent leurs engagements vis à vis d'un Etat trois fois millénaire.
«L'échéance électorale du 23 octobre sera respectée vaille que vaille mais le référendum sur l'Assemblée constituante n'est pas l'affaire du gouvernement»
Sans Etat, il n'est pas d'avenir possible, enchaîne le Premier ministre selon qui les intérêts étriqués d'un groupuscule ne devraient aucunement bloquer l'aspiration de tout un peuple à des élections libres et démocratiques que rien ni personne ne devrait compromettre. Il réaffirme le maintien de l'échéance du 23 octobre «vaille que vaille», mais rejette la proposition des 47 partis relative à la nécessité d'un référendum devant fixer les compétences, les fonctions et la durée du mandat de l'Assemblée nationale constituante en même temps que son élection. «Ce référendum n'est pas l'affaire du gouvernement et il revient à toutes les parties politiques et civiles d'en débattre à la recherche d'un consensus que le gouvernement n'aura qu'à entériner».
Répondant aux questions de La Presse relatives aux raisons du retard accusé par le gouvernement de transition dans l'application des lois vis à vis des dérives sécuritaires et à la situation sur nos frontières avec l'Algérie, le Premier ministre M. Béji Caïd Essebsi esquive la première : «C'est que vous tenez tous à cette appellation de gouvernement provisoire !…» Et à la seconde, il se fait rassurant : «Nos relations sont excellentes avec l'Algérie voisine et soyez rassurés quant à la situation sur nos frontières ouest…»
Parmi les réactions qu'a suscitées immédiatement le discours du Premier ministre nous avons noté à chaud celle de M. Iadh Ben Achour qui rejette non pas le principe mais la proposition trop tardive du référendum et propose une consultation élargie lors des semaines qui viennent.


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