Les anciens juges Lotfi Daoues et Mehrez Hammami sont introuvables. Ils n'ont répondu à aucune des convocations émises par le juge d'instruction et le mandat d'amener lancé contre eux a été infructueux. Le ministère public du tribunal de première instance de Tunis a décidé, le 21 août, de les déférer devant un juge d'instruction suite à une plainte déposée par Ali Labiadh, ancien PDG de la STIR et ancien président de la Fédération Tunisienne de Football. Ce dernier a écopé d'un jugement de 7 ans de prison, dicté, selon lui, par Lotfi Daoues sur injonction de l'ancien président Ben Ali, et ce pour une affaire montée de toutes pièces concernant un prétendu détournement de 17 millions de dinars. Lotfi Daoues et Mehrez Hammami ont été radiés définitivement le 18 février 2011 du corps de la magistrature. Ils ont été parmi les magistrats les plus impliqués avec l'ancien régime, notoirement connus pour leurs sentences sévères (ou clémentes) dictées par le pouvoir. Mehrez Hammami était président de la 4ème chambre criminelle au tribunal de première instance de Tunis. Lotfi Daoues était procureur général de la République, directeur des services judiciaires. Selon nos informations, ils n'auraient pas quitté le territoire de la République, du moins par les voies légales. Ce n'est pas le cas, en revanche, de l'ancien juge d'instruction Zied Souiden, qui a été également radié le 18 février dernier. Il s'est fait délivrer un nouveau passeport, dans lequel il n'est plus inscrit qu'il est juge, et a quitté le territoire de la République en toute légalité le 18 août. Selon nos informations, il ne faisait l'objet d'aucun mandat d'amener et n'était frappé d'aucune interdiction de voyage.