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Tunisie Un complot dans les têtes ou dans les faits?
Publié dans Business News le 11 - 03 - 2012

Opération de diversion calculée ou paranoïa excessive d'un gouvernement désorienté? On ne le saura pas vraiment, mais l'histoire de ce «complot», comme le qualifient plusieurs ministres du gouvernement, ne tient pas debout.
Les révélations du quotidien Assabah, ce week-end, ont ce mérite d'être spectaculaires.
Il existerait ainsi des parties occultes qui ont planifié de faire chuter le gouvernement avant la fin du mois de mars, le tout avec la complicité de gouvernements étrangers. Il y a ainsi un véritable complot pour concocter un coup d'Etat en Tunisie!
Le premier à avoir révélé l'affaire a été Lotfi Zitoun, ministre conseiller du Chef du gouvernement. Puis Abdelkrim Harouni, ministre du Transport et, enfin, Samir Ben Amor, conseiller du président de la République. Mohamed Abbou et Samir Dilou ont été plus prudents en arrondissant les angles de leurs propos, alors que Ali Laârayedh, ministre de l'Intérieur et son secrétaire d'Etat Saïd Mechichi ont nié cette histoire.
Face à ce tohu-bohu de déclarations, démentis et démentis de démentis, on ne saurait qui croire et quoi penser. La publication des détails de l'affaire par notre confrère Salah Attia d'Assabah a ce mérite d'éclairer un peu plus la lanterne des observateurs.
Seulement voilà, un point commun unit tout ce beau monde: outre l'absence de preuves, il manque le point fondamental: comment ce coup d'Etat va avoir lieu ? Comment le comploteur va-t-il agir face à un gouvernement élu démocratiquement et dont nul ne conteste la légitimité.
A observer de plus près les déclarations des uns et des autres, en parcourant l'article d'Assabah et en lisant entre les lignes, il semble que cette histoire de complot n'a existé que dans la tête de ceux qui essaient de nous la «vendre».
Qu'est-ce qu'on nous a dit, grosso modo?
C'est l'histoire d'une réunion de sept diplomates dans une résidence d'un ambassadeur qui ont analysé la situation en Tunisie et l'incompétence, hypothétique, de notre gouvernement.
Selon eux, le gouvernement ne peut pas affronter les protestations et les pressions, d'après des rapports qu'auraient établis des personnalités tunisiennes et des activistes de la société civile et qui auraient laissé entendre, à des cercles diplomatiques, que le gouvernement actuel va démissionner à la fin du mois de mars.
Ils ont ensuite fait un «exercice» de prospective pour voir l'alternative en citant les noms d'hypothétiques successeurs à ce gouvernement.
Rien dans tout cela ne diffère d'une banale discussion de café entre deux observateurs politiques insatisfaits du travail gouvernemental.
Malgré tous les détails croustillants du quotidien Assabah, il n'y a rien qui justifie le terme «complot de coup d'Etat». C'est ce qu'ont d'ailleurs indiqué les deux ministres Mohamed Abbou et Samir Dilou en évoquant cette affaire. Qu'il y ait des opposants qui vont dans les ambassades pour dire que le gouvernement est incompétent et qu'il ne faut pas l'aider, c'est du déjà vu sous Ben Ali. Que des ambassadeurs analysent une situation et se projettent dans l'avenir en exposant différents scénarios, cela se voit partout dans le monde puisque c'est le travail ordinaire d'un diplomate.
Que l'on dise que ce gouvernement va chuter au mois de mars, ce n'est qu'une question qu'un diplomate se doit de se poser en se remémorant la chute du gouvernement Ghannouchi 1 et 2 suite aux pressions de la rue. Et le gouvernement actuel subit une pareille pression bien qu'elle soit de moindre ampleur.
Pour parler de complot et de coup d'Etat, il est évident qu'il faut donner les noms de ceux qui complotent et leur programme pour mettre en exécution leur projet. Surtout, il faudra que ce comploteur ait une stratégie pour imposer un coup d'Etat visant à faire chuter un gouvernement élu, en toute transparence, et qui jouit d'une grande popularité auprès de la masse.
Que les médias et quelques hommes d'affaires et banquiers dénigrent, du matin au soir, un gouvernement, c'est un fait, mais cela n'ôte absolument rien à la légitimité de ce gouvernement. De plus, et les sondages le prouvent amplement, ces critiques du gouvernement, aussi virulentes soient-elles, n'ont pas fait baisser la popularité d'Ennahdha et du CPR. Si on organise aujourd'hui des élections, il est fort à parier que l'on obtiendrait, à peu de choses près, les mêmes résultats que le 23 octobre.
Pourquoi alors le gouvernement parle de complot et de coup d'Etat? L'histoire nous rappelle les déclarations de l'ancien ministre de l'Intérieur Farhat Rajhi. On connaît la suite, il n'y a jamais rien eu. A observer de près le comportement de quelques ministres d'Ennahdha, on dirait qu'ils se plaisent à se mettre dans la posture de l'éternelle victime brimée. On voit le mal partout!
Le parcours militant des ministres n'a pas été de tout repos, ils en ont vu de toutes les couleurs. Ils ont été tellement pourchassés par les régimes de Bourguiba et de Ben Ali qu'ils ont acquis ces reflexes de voir le mal partout, même là où il n'y en a pas. Une simple critique journalistique est considérée comme une attaque. Le mécontentement d'un groupe de citoyens est considéré comme un trouble de l'ordre public. La grève ou le sit-in de quelques syndicalistes sont considérés comme une menace contre la Nation.
Lotfi Zitoun a atteint le paroxysme en voyant dans la diffusion, à deux reprises, de chansons élogieuses à Ben Ali, comme étant un message codé envoyé par un membre de la Télévision. Il suffit de connaître cet établissement de l'intérieur pour en rire et se convaincre qu'il ne peut s'agir que d'une erreur.
Cette posture de la victimisation a un gros avantage: elle attire la sympathie du grand public et déstabilise les critiques qui se trouvent, du coup, en position de défense et de justification.
On le remarque clairement, de plus en plus de médias et d'hommes politiques de l'opposition sont en train de modérer leurs propos et leurs critiques.
Le gouvernement de Hamadi Jebali n'a pas de programme et les échos qui nous parviennent des différents cabinets ministériels montrent un manque terrible de technicité. Certains observateurs parlent, peut-être à raison, d'une incompétence flagrante. Le traitement ou le non-traitement de certains dossiers ne fait qu'appuyer ces dires.
Mais tout cela, on le répète, ne justifie en aucun cas un coup d'Etat. Ni l'opinion publique, ni les médias, ni l'opposition n'accepteraient de voir la Tunisie prendre ce chemin après avoir réussi son examen démocratique le 23 octobre. Malgré toute leur incompétence et bien qu'ils aient mené leur pays dans un mur, George Bush et Silvio Berlusconi ont été délogés par les urnes et non par un coup d'Etat.
La thèse de complot d'un coup d'Etat, en l'absence de preuves, d'un semblant d'indice sur sa mise en œuvre et de l'absence d'une volonté populaire, n'est finalement pas du tout crédible.
C'est soit une diversion calculée, soit une paranoïa que certains de nos gouvernants doivent soigner.
Dans un cas, comme dans l'autre, elle est politiquement porteuse pour le gouvernement et son image. Mais en même temps, dans un cas comme dans l'autre, elle est contre-productive pour le pays. Un gouvernement menacé, ou paranoïaque, ne rassure guère les investisseurs et ne fait que pourrir davantage le climat politique, économique et social.


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