Samir El Wafi a invité Lotfi Zitoun, pour son émission « Saraha raha » du samedi 28 avril sur Hannibal TV. Une émission durant laquelle le ministre conseiller du chef du gouvernement, s'est illustré, à son habitude, par ses provocations et son parti pris qui divisent superbement le pays. Et en aucun cas il ne donnait l'air d'être un homme d'Etat, ministre du gouvernement et de tous les Tunisiens. Parmi les provocations de Lotfi Zitoun durant cette émission, son accusation contre notre confrère Zyed Krichen d'être un membre du RCD. Le morceau était trop gros, car tous ceux qui ont connu l'actuel directeur de la rédaction du Maghreb, savent parfaitement qu'il ne s'est jamais mouillé avec l'ancien parti au pouvoir. Plus encore, il a été interdit de passeport durant de longues années, sous l'ancien régime. Samir El Wafi, maitrisant son sujet, n'a pas laissé la phrase de Lotfi Zitoun passer et a insisté pour que le ministre-conseiller répète son accusation. Après une hésitation, Zitoun s'est rétracté pour dire sur un ton sarcastique : « je ne dis pas qu'il a été membre du RCD, mais il a rédigé des articles élogieux en faveur de la famille régnante ». Il se trouve que même cette « accusation » est légère, car Zyed Krichen n'a jamais rédigé d'articles élogieux pour la famille régnante. Et c'est un véritable défi qu'a lancé notre confrère au ministre-conseiller, ce matin mercredi 2 mai 2012 dans une lettre ouverte d'une demi-page publiée dans le Maghreb. Une lettre enrichie par quelques sourates du Coran rappelant la gravité des accusations légères et de la diffamation en islam. Zyed Krichen invite ainsi Lotfi Zitoun à lui présenter un seul paragraphe, voire une seule ligne élogieuse pour la famille régnante qu'il a rédigée durant toute sa carrière journalistique entamée en 1982. « Je jure sur le Grand Dieu que si vous apportez une quelconque preuve, je la publierai immédiatement et j'arrêterai d'écrire tout de suite », s'est engagé M. Krichen précisant qu'il refuse d'être un point noir dans une entreprise médiatique qui a payé cher son indépendance durant les époques de Bourguiba et Ben Ali. Zyed Krichen va plus loin et lance un second défi à Lotfi Zitoun en l'invitant à consulter les archives de la police politique du ministère de l'Intérieur ou les archives de l'ATCE ou d'une autre institution officielle pour trouver un seul document authentique prouvant une collaboration, de quelque nature que ce soit, durant les 23 ans du règne de Ben Ali. «Je lui promets et je promets aux lecteurs du Maghreb que je publierai ce document et, avec, ma lettre de démission définitive de toute activité journalistique. » Zyed Krichen dit ne pas avoir été touché par les accusations de Lotfi Zitoun, mais ces diffamations ont atteint son honneur et ont blessé les siens, et c'est pour cela qu'il lui demande de présenter des preuves. « Mais si vous figurez parmi ceux qui répètent ce qu'ils entendent et ne vérifient pas les informations qu'ils reçoivent, alors que vos fonctions de ministre exigent le contraire, alors je vous demande d'admettre votre erreur et de présenter des excuses afin de faire éclater la vérité que vous avez souillé devant des millions de personnes », a souligné M. Krichen avant de poursuivre son défi « De deux choses l'une, soit vous présentez vos preuves, soit vous vous excusez. Toute autre option ne vous honorerait pas, n'honorerait pas votre gouvernement et n'honorerait pas le mouvement qui vous a enfanté. » A la fin de sa lettre, M. Krichen a évoqué le cas du publi-reportage sur Imed Trabelsi, publié le 30 décembre dans Réalités, qui lui est imputé et invite Lotfi Zitoun à vérifier les signataires de ce publi-reportage et, dans la foulée, à lire ses propres articles et sa position au début de la révolution dans le même magazine Réalités. R.B.H.