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Tunisie - Hamadi Jebali voit des détracteurs partout
Publié dans Business News le 31 - 05 - 2012

L'interview accordée par Hamadi Jebali, chef du gouvernement, mercredi 30 mai 2012 aux deux chaînes publiques tunisiennes, a créé une grande polémique au sein de toutes les parties concernées par la chose publique en Tunisie.
Dans son viseur : Présidence de la République, partis politiques, syndicats, Banque centrale de Tunisie, etc. Et à force de « oui, mais… » à propos de tous les dossiers traités, de ses menaces directes et voilées, de ses sourires, dont on ne sait plus s'ils sont sincères, sarcastiques ou de simples tics, M. Jebali n'a fait que des mécontents ou presque.
A travers le bilan dressé des quatre premiers mois de son gouvernement, Hamadi Jebali donnera l'impression que tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes. La meilleure preuve, sur laquelle a insisté M. Jebali, est ce taux de croissance élevé à 4,8 %, lequel taux est meilleur que tous les autres pays voisins et meilleur, également, que chez certains pays européens.
«Ce n'est pas moi qui invente ces chiffres, appuie-t-il, mais ce sont les données publiées par l'Institut national des statistiques (INS). Si vous mettez en doute l'honnêteté de l'INS, alors là… ».
A remarquer que depuis qu'il y a un nouveau patron à l'INS, les chiffres sont devenus, comme par enchantement et comme l'a caricaturé notre confrère Lotfi Ben Sassi, positifs sur toute la ligne !
Le reste du bilan peut se résumer ainsi : « Nous allons faire, nous allons créer, nous allons lancer des projets, nous allons favoriser les régions défavorisées, etc. ».
M. Jebali avouera, par ailleurs, que lui et les membres de son gouvernement sont en train d'apprendre et qu'effectivement, ils commencent à acquérir de l'expérience en matière de gestion des différents départements et secteurs.
L'aveu est grave. Le chef du gouvernement provisoire, reconnaît, ainsi, que ses ministres étaient, au moins au départ, des incompétents et n'ont rien à voir avec les postes auxquels ils ont été affectés. C'est ce qu'on appelle, selon le célèbre proverbe bien de chez nous : « apprendre la coiffure en coupant les cheveux des orphelins ».
Et c'est le cas de le dire. Le peuple tunisien qui sort d'un véritable séisme politico-socio-économique qu'est la révolution, avait besoin d'une direction composée de compétences avérées, capables de se mettre à la tâche dès leur nomination.
A moins que les ministres nommés l'ont été par simple récompense en contrepartie de leur militantisme et les années passées en prison ! Et tout porte à croire que c'est justement le cas.
L'autre point à mettre en exergue est cette rivalité manifeste et étalée au grand jour entre la présidence et le gouvernement. Aux critiques acerbes publiées par trois conseillers du président de la République, la semaine dernière, M. Jebali a répondu par des avertissements sans ambiguïté. Malgré les démentis de la présidence, via des sources qui n'ont jamais révélé leur nom, il y a bel et bien une guerre, par médias interposés, entre Carthage et la Kasbah.
Nous nous demandons, du reste, comment la présidence en arrive à laver son linge sale avec le gouvernement sur la voie publique ? Comment le chef de gouvernement laisse passer plus d'une semaine avant d'y répondre lors d'une interview qui n'était pas programmée ? Comment le gouvernement se contente-t-il d'un simple avertissement alors qu'il aurait dû exiger le limogeage des personnes qui mettaient ses compétences en doute, sachant que l'un desdits conseillers est allé jusqu'à réclamer la démission, pure et simple, de l'équipe gouvernementale.
Concernant, la question de la Banque centrale de Tunisie, Hamadi Jebali a commencé par dire qu'il n'avait aucun problème avec Mustapha Kamel Nabli avant de déclarer, sans équivoque, que le remplacement du gouverneur actuel de la BCT n'est pas à écarter.
Ceci amène à parler de l'épisode de la note accordée à la Tunisie par l'agence internationale de notation Standard &Poors. A ce sujet, tout ce qu'a trouvé à dire M. Jebali, est que cette même agence (qu'il nommera association) accordait de bonnes notes à l'économie tunisienne sous l'ère dictatoriale de Ben Ali ! Il se permet des leçons à S&P qui aurait dû, selon lui, donner un coup de pouce à la Tunisie postrévolutionnaire et se passer de pareilles notes décourageantes.
Tant qu'on y est, nous avons relevé, aussi bien chez le chef du gouvernement que chez ses ministres cette manie de rappeler, à tout bout de champs, les aberrations et les pratiques répressives et dictatoriales de l'ère Ben Ali, et ce dans l'unique but de justifier les insuffisances du pouvoir actuel en place.
Quant aux mouvements sociaux, grèves et autres sit-in, M. Jebali persiste à dire qu'ils n'ont aucune raison d'être dans le contexte actuel. Et là encore, il sort l'argument que les gouvernants n'ont pas de baguette magique, que les ressources sont étalées dans la plus grande transparence et que, par conséquent, il est malvenu de faire des revendications, puisque le gouvernement, issu des urnes et du peuple, est conscient des préoccupations des citoyens.
Et là aussi, Hamadi Jebali a été, implicitement, menaçant envers «l'UGTT qui ne doit pas outrepasser son rôle en tant que centrale syndicale », selon ses propres dires. Ceci, n'est point de nature à apaiser les tensions, déjà grandes, entre les deux parties.
Les propos tenus concernant les juges ont été alignés à ceux de son ministre de la Justice quant à la nécessité d'assainir le corps de la magistrature et, qu'après tout, chaque magistrat a la latitude de déposer ses recours s'il se sent lésé par la décision de révocation.
Or, comment peut-on prononcer une sentence arbitraire contre quelqu'un sans l'avoir entendu et lui demander, par la suite, d'aller se défendre s'il le désire ? C'est ce qu'on appelle une justice à l'envers. En suivant cette logique, tout accusé doit être jugé et condamné en son absence sur la base des simples PV dressés par le ministère public. Il se défendra après…
En tout cas, les arguments tenus par le chef du gouvernement semblent avoir été avancés avant les derniers développements sur cette question et la marche arrière faite par le ministre de la Justice.
Pour M. Jebali, tous les secteurs sont dans leur tort : enseignement, santé, municipalités, forces de l'ordre, chômeurs, magistrats, médias. Ils auraient dû acquiescer l'action gouvernementale et se taire, puisque le gouvernement agit pour eux et ne veut que leur bien !
A propos des salaires des constituants, M. Jebali donne raison aux médias et trouve qu'il est indécent que les membres de l'ANC revendiquent une hausse de leur salaire. « En tout cas, je n'ai rien signé et je ne signerai pas d'augmentations de leurs émoluments. Au contraire, je leur demanderai de faire baisser ces salaires ». De belles paroles en attendant les actes.
Mais on tient à rappeler à M. Jebali les propos de Sahbi Atig, chef du bloc d'Ennahdha à la Constituante qui avait défendu, bec et ongles, la hausse des salaires des constituants allant jusqu'à prétendre que ledit salaire, à la base, est inférieur à celui des députés sous Ben Ali.
L'autre point rassurant dans cette interview, est la position exprimée, clairement à propos des salafistes. C'est la première fois qu'un responsable d'aussi haut rang du gouvernement et d'Ennahdha tient des propos durs et menaçants envers cette caste de salafistes. « Ils ne sont pas plus musulmans que nous, ils n'ont aucun droit de traiter les autres de non musulmans, ils n'ont pas le droit d'imposer leur mode de vie à la société tunisienne qui a ses acquis et ses références ».
De telles paroles ne peuvent que rassurer, mais là aussi, il faudrait attendre les actes concrets.
Si le chef du gouvernement s'étonne des contestations multiples et généralisées dont le pouvoir fait l'objet, c'est qu'il ignore ou feint d'ignorer certains faits incontestables. Tout comme sous le régime Ben Ali, un climat de méfiance règne entre les gouvernants et les citoyens.
La volonté d'exercer une mainmise sur tous les rouages de la vie nationale, les nominations, à tous les échelons, de responsables selon leur appartenance partisane, les révélations – quatre mois seulement après la prise du pouvoir – de certains scandales, et, surtout, cette manière de vouloir tromper l'opinion publique que les gouvernants sont issus des urnes alors que le scrutin du 23 octobre a élu ses représentants à la Constituante et non pas des ministres pour gouverner.
Les réactions à ce débat ne se sont pas fait attendre. Quelques minutes après, un membre de l'UGTT a sévèrement critiqué le chef du gouvernement. Ce matin, plusieurs responsables de partis politiques ont fait pareil.
Hamadi Jebali s'est montré ferme et a haussé le ton, sans toutefois présenter de solutions concrètes et immédiates pour calmer les différents acteurs. C'est même tout le contraire…


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