Dans une interview qu'il a accordée à Mosaïque FM, Chokri Belaïd, avocat et porte-parole du mouvement des patriotes démocrates (Watad) a indiqué qu'un groupe d'individus aurait terrorisé et chassé des familles entières de leur terre à Ben Guerdane, dans « un silence absolu des autorités » face à ce crime qui se poursuit depuis le début du mois de mai dernier. De graves violations de la loi, accompagnées de crimes « passibles de la peine capitale » se sont produits dans cette région, selon ses dires sans intervention des autorités tunisiennes. Parmi les agresseurs, des personnes qui prétendent être des parents d'Ali Laârayedh, ministre de l'Intérieur, et qui pensent être, de ce fait, au-dessus de la loi, ajoute-t-il. « Les forces de sécurité présentes sur les lieux avaient prévenu les autorités à Tunis de la situation. Ces derniers ont fait la sourde oreille », souligne-t-il avant d'ajouter : « Les autorités connaissant même les noms de certains agresseurs mais n'ont toujours rien fait ». M. Belaïd indique encore qu'il a, lui-même, contacté, le ministère de l'intérieur, mais en vain. M. Belaïd, qui a tenu lundi 4 juin une conférence de presse en présence de quelques membres de ces familles, a précisé qu'il intervient en tant qu'avocat et non pas en sa qualité de porte-parole du Watad. Par la même occasion, M. Belaïd a appelé le ministre de l'Intérieur à assumer sa responsabilité pour mettre fin à ces dépassements. « Je poursuivrais tous les responsables de cette situation et même si certaines personnes pensent être au dessus de la loi tunisienne, le recours à la justice internationale reste toujours une alternative », fait-il savoir. En réponse à ces accusations, Ali Laârayedh a expliqué sur les ondes de la même radio que le problème de la ville de Ben Guerdane est en train d'être traité à l'amiable et que la justice prendra l'affaire en charge dès que le dossier sera complété. Plusieurs parties seraient impliquées dans cette affaire dont des contrebandiers libyens. Cependant, le ministre précise qu'aucune de ces parties n'a de relation de parenté avec lui. De plus, ce problème n'est pas le seul du genre. D'autres exemples de conflits tribaux peuvent être cités, notamment ceux de Kasserine et de Gafsa. Par ailleurs, le ministre de l'intérieur a appelé Chokri Belaïd à cesser ses accusations répétitives et laisser le gouvernement travailler comme il l'entend, sans lui mettre des bâtons dans les roues. « M. Belaïd cherche, depuis longtemps, à entacher l'image du gouvernement et en particulier celle du ministère de l'intérieur », insiste-t-il.