Habib Kazdaghli, doyen de la Faculté des Lettres, des arts et des humanités de la Manouba comparaîtra devant le Tribunal de première instance de la Manouba, le 5 juillet 2012, selon un communiqué du Comité de défense des valeurs universitaires, de l'autonomie institutionnelle et des libertés académiques. Il est accusé d'avoir agressé une étudiante portant le niqab. Réunis vendredi 22 juin 2012 au siège de la Ligue tunisienne des droits de l'Homme (LTDH), les membres fondateurs du Comité, après avoir discuté des campagnes de «takfir», dont les acteurs et les créateurs sont la cible, et des différentes agressions contre les universitaires, ils ont examiné de façon particulière la question de la mise en examen de M. Kazdaghli. Le Comité a exprimé son refus face à la mise en examen du doyen, qui représente pour eux «la victime d'une agression alors qu'il accomplissait son devoir» et «non pas le coupable». Il a manifesté «sa solidarité au doyen, aux membres du Conseil scientifique, aux enseignants, aux fonctionnaires et aux étudiants, dont la vigilance et la mobilisation toujours vivaces ont permis de sauver tant l'université que l'année universitaire qui a été, à maintes reprises, sérieusement menacée». Il a signalé «la nécessité de collaborer avec le Syndicat général de l'enseignement supérieur, la Ligue tunisienne des droits de l'Homme et les associations. Leur concours permettra d'assurer la défense du doyen et l'organisation préalable d'une conférence de presse». Il a réitéré «son appel à l'autorité de tutelle afin qu'elle assume ses responsabilités administratives en assurant la sécurité des institutions universitaires et en protégeant les enseignants, les étudiants et le personnel administratif des agressions physiques et morales». Le comité a également annoncé sa mobilisation ainsi que sa présence, jeudi 5 juillet 2012, auprès du Doyen Habib Kazdaghli, lors de l'audience qui se tiendra au Tribunal de première instance de La Manouba. Dans ce même communiqué, le Comité a rappelé que «deux étudiantes portant le «niqab» se sont introduites dans le bureau du doyen, et ont endommagé le mobilier. Elles ont dispersé les documents et tenté de détruire les dossiers qui s'y trouvaient. Ces infractions ont été constatées par le procureur de la République auprès du Tribunal de première instance de La Manouba, l'après-midi du 6 mars 2012. Ce même jour, le bureau du doyen avait été la cible de plusieurs jets de pierres. L'atmosphère était très tendue à la Faculté de la Manouba, elle allait encore s'assombrir jusqu'à aboutir, le lendemain, à la profanation du drapeau tunisien».