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Tunisie Sur quel pied danse l'Etat ?
Publié dans Business News le 02 - 07 - 2012

La semaine passée s'est achevée par un divorce consommé entre les deux têtes du pouvoir exécutif suite à la tirade de plus de 40 minutes de Hamadi Jebali à l'Assemblée nationale constituante à propos de l'extradition fort controversée de Baghdadi Mahmoudi et, au mutisme total Moncef Marzouki se complaisait dans un repli étrange.
Et au moment où l'opinion publique s'attendait à ce que le président provisoire de la République se comporte d'une manière conséquente avec ses principes de grand militant et tienne ses engagements et promesses, autrement dit à ce qu'il présente sa démission, il n'en fut rien.
M. Marzouki a prouvé, encore une fois, qu'il ne sait rien faire que « vendre » des paroles en l'air et, surtout, qu'il tient à sa place au Palais de Carthage et à son salaire mirobolant. Quant aux véritables affaires de l'Etat et autres valeurs universelles de respect des droits de l'Homme, elles semblent être parmi les derniers de ses soucis.
Ainsi, et pour montrer qu'il existe, il convoque les représentants d'un certain nombre de partis politiques, en ce début de semaine, pour discuter d'un ordre du jour, tout ce qu'il y a de plus flou. D'ailleurs, c'est l'idée exprimée par le parti Wafa qui a décliné l'invitation.
Ce parti, dissident du CPR et dirigé par Abderraouf Ayadi, affirme que « cette rencontre est inutile » et que les raisons du refus de cette invitation sont dues « au manque de confiance des membres du parti envers Moncef Marzouki, compte tenu de ses nombreuses promesses non tenues, en tant que président de la République mais aussi, lorsqu'il occupait le poste de président du CPR »
En face, le chef du gouvernement provisoire n'arrive pas à faire démêler les filets dans lesquels son cabinet se trouve empêtré.
D'un côté, il a enregistré la défaillance de son ministre des Affaires administratives, Mohamed Abbou qui, comme un enfant gâté, lâche tout parce qu'il n'a pas eu ce qu'il voulait. Faute d'obtenir un des deux ministères de souveraineté, l'Intérieur ou la Justice qu'il promettait « d'épurer », il s'est contenté de celui de la Réforme administrative avec l'espoir de contrôler tous les départements ministériels.
Mais s'il a obtenu gain de cause dans les fameuses plaintes qu'il a déposées contre cinq anciens PDG de Tunisair pour une affaire de trois emplois fictifs, le « justicier » des temps modernes s'est vu opposer un niet catégorique à propos de la « super » Instance de contrôle qu'il voulait créer pour avoir droit de regard sur tous les rouages de l'Etat.
Résultat, il démissionne, mais au lieu de présenter sa démission à son « patron », le chef provisoire du gouvernement comme le stipulent les règles d'usage, il l'annoncera lors d'une conférence de presse. Dans quel but ? Probablement un coup de pub en vue de redorer son blason de militant, tant qu'il est temps.
Cette fois-ci, c'est donc M. Jebali qui prend un sérieux coup pour son grade. Et ce n'est pas fini. Quarante huit heures après, Ridha Saïdi, ministre auprès du chef du gouvernement, chargé des affaires économiques, déclare à une agence de presse étrangère, que le gouverneur de la Banque centrale de Tunisie (BCT) reste à son poste. En effet, dans une interview accordée à l'agence Associated Press, «il a affirmé que le président de la République n'a pas eu l'aval du chef du gouvernement pour limoger Mustapha Kamel Nabli qui restera, par voie de conséquence, le gouverneur de la BCT».
A peine quelques heures après, un communiqué de la présidence du gouvernement vient préciser que le limogeage ou non de Mustapha Kamel Nabli est encore à l'étude par la troïka et qu'aucune décision définitive n'a été prise encore dans un sens ou dans l'autre.
Alors, qui fait quoi, quand et comment ? Ainsi, après le Palais de Carthage, c'est au Palais du gouvernement à La Kasbah d'observer des pédalages graves dans le sens où on annonce une mesure et son contraire en l'espace de quelques heures, ce qui ôte toute crédibilité, à l'avenir, à toute décision ou, encore moins, à toute déclaration, puisqu'il est possible de l'annuler. Sans oublier que les membres d'une même institution, présidence ou gouvernement, n'hésitent pas à se démentir les uns les autres ou à se contredire.
On ne peut pas ne pas citer cette autre aberration commise par un membre du gouvernement de Jebali qui a eu l'audace d'annoncer une mesure populiste consistant à ouvrir nos frontières aux ressortissants des pays du Grand Maghreb arabe pour y entrer sur simple présentation d'une carte d'identité, de devenir propriétaire, d'accéder au marché du travail et même de voter lors des élections municipales. Mais le hic, c'est que cette décision a été prise sans qu'il y ait consultation préalable avec les dirigeants des pays concernés.
Honteux ! C'est vraiment indigne d'un gouvernement qui se respecte et c'est faire preuve d'amateurisme criard !
Résultat : notre gouvernement a reçu un premier camouflet cinglant de la part du voisin algérien qui a déclaré son rejet catégorique de cette idée.
Il s'agit là d'une situation excessivement grave pour la crédibilité de l'Etat et pour son prestige aussi bien aux yeux de l'opinion publique intérieure qu'à ceux de la communauté internationale qui, en cette phase, est très attentive à ce qui se passe chez nous, les instances financières et autres agences de notation étant très critiques face à ces « enfantillages » et méfiantes face à ce genre de situations floues.
En effet, ces instances et autres puissances économiques étrangères sont habituées à traiter avec de vrais dirigeants ayant le sens du respect de l'Etat et de ses institutions. Or, jusque-là, on assiste, chez nous, à des apprentis qui n'ont aucune notion de l'Etat, qui se tapent dessus, qui se contredisent les uns les autres comme s'ils étaient assis autour d'une table dans un café…
L'Etat, c'est une autre dimension. Il a ses institutions, ses repères, ses principes, ses rituels, son prestige. Et ce n'est pas avec un burnous, avec du populisme et avec des phrases comme « le capital est jében » que la Tunisie va s'attirer les sympathies des Etats et organismes étrangers.
Ce n'est pas en tenant des meetings populaires avec la participation de membres de gouvernement – à l'image de M. Zitoun – qu'on va présenter une image sereine de la Tunisie où la séparation Etat/Parti est chose concrète. Ce n'est pas en prônant l'exclusion, comme l'ont fait des régimes comme celui de l'occupant sioniste envers les Palestiniens, celui nazi envers les Juifs en Allemagne et celui de l'apartheid envers les Noirs d'Afrique du Sud qu'on va faire offrir une image démocratique et tolérante de la Tunisie.
Et l'on ne sait que trop bien la mentalité des Occidentaux, pour qui le facteur confiance est primordial dans toutes les tractations. A moins que nos gouvernants veuillent se jeter dans les bras des pays du Golfe, Qatar en tête ! Et la contrepartie ? Franchement, on aimerait bien être rassurés quant à l'avenir de la Tunisie et des Tunisiens. Pour cela, on a besoin de savoir sur quel pied est en train de danser l'Etat…


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