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Lequel des Marzouki faut-il croire ?
Publié dans Business News le 08 - 07 - 2012

L'honneur est sauf. Moncef Marzouki est enfin sorti de son silence pour rencontrer les différents responsables de partis politiques, publier un article dans lequel il exprime sa vision de la chose politico-économique et prononcer un discours dans lequel on croit enfin retrouver le « regretté » Moncef Marzouki, défenseur des droits de l'Homme.
Consulter les différentes composantes de la scène politique, les entendre, obtenir leur avis est un signe de démocratie. Faire part au peuple de ses craintes, de ses peurs, de ses limites est un signe de courage. Critiquer son partenaire et faire son autocritique ne peut que faire améliorer la situation.
Autant d'éléments à inscrire à l'actif du président de la République, bien qu'il ait mis près de deux semaines pour s'adresser aux Tunisiens. Ce n'était pas trop tard, mais c'était assez peu, d'autant plus qu'il n'a pas été convaincant.
Par rapport à son conflit avec le gouvernement, le président dit que la page est tournée. Seulement voilà, le livre est encore ouvert. Dans son discours « conciliant », Marzouki a un peu trop attaqué le chef du gouvernement et on se demande si celui-ci entend franchement lui passer l'éponge sur cet énième « crime de lèse-majesté ».
Pour son article sur Aljazeera.net, Marzouki a choisi pour titre « Où va la Tunisie ? » Un titre qu'aurait choisi, à merveille, tout opposant à la politique du gouvernement, inquiet pour son pays.
Tout au long de cet article et de son discours, on comprend que sa politique est différente de celle d'Ennahdha.
Alors que Marzouki critique le libéralisme économique tel qu'appliqué à l'instant, Ennahdha prône tout le contraire.
Alors que Marzouki entend rééchelonner les dettes et en supprimer quelques unes, le gouvernement entend respecter tous les engagements de la Tunisie.
Bref, le président montre qu'il n'est pas vraiment d'accord avec son «hégémonique » partenaire et il le fait savoir.
Marzouki est dans la posture du blessé, profondément blessé, qui refuse d'abdiquer et de jeter l'éponge. Il a ses principes et ses idéaux et il veut les défendre jusqu'au bout, sans pour autant rompre les liens. C'est aussi à son actif. Mais comme indiqué plus haut, c'est peu et pas trop convaincant.
Quand on cherche la conciliation, on cesse d'attaquer son partenaire. Ce n'était pas le cas du président. Mais comment agir autrement quand on a été tant humilié ?
Il fallait récupérer l'opinion publique et la mettre à témoin. C'est réussi.
Maintenant qu'il faut tourner la page, Marzouki dresse son « programme » et c'est là où il cesse d'être convaincant. Par la forme et par le fond.
Le président a entamé son discours en évoquant le cas de l'ancien Premier ministre libyen Baghdadi Mahmoudi. Nous retrouvons là, non sans joie, le Moncef Marzouki, défenseur des droits de l'Homme. Quand il dit qu'il est le président de tous les Tunisiens, nous retrouvons celui qui cherche à rassembler et à unir tous les citoyens.
Seulement voilà, Moncef Marzouki parle de Mahmoudi et oublie qu'actuellement, dans les prisons tunisiennes, croupissent plusieurs anciens hauts responsables de l'ancien régime, depuis plus d'un an sans aucun procès. Pour beaucoup d'entre eux, il n'a pas été prouvé qu'ils aient été coupables d'enrichissement personnel (Zouari, Safra, Abdallah, Ben Dhia, Tekkari…). Certains d'entre eux souffrent de maladies, liées à leur âge avancé. Certains d'entre eux sont détenus pour des faits mineurs (emploi fictif) et n'ont jamais été responsables d'une quelconque répression (Dekhil, Chettaoui).
Marzouki, en personne, a témoigné que la garde présidentielle a été blanchie de toute accusation de meurtre. Comment se fait-il alors que le chef de cette garde, Seriati, soit maintenu, un an et demi, en prison alors que le président de la République déclare que l'ensemble de la garde est propre ?
Moncef Marzouki défend Baghdadi Mahmoudi et s'interdit de le traiter en coupable. C'est à inscrire à son actif et on ne saurait qu'approuver. Mais pourquoi n'élargit-il pas sa défense sur ses compatriotes, en partant du même principe de la Défense du droit ?
La majorité des figures de l'ancien régime sont coupables pour des faits politiques. C'est évident et indéniable. On ne pourra jamais dire que Béchir Tekkari, Abdelwaheb Abdallah ou Abdelaziz Ben Dhia sont de parfaits innocents. Mais, juridiquement parlant, ils le sont pour le moment qu'on le veuille ou pas.
Un véritable défenseur des droits de l'Homme se doit de s'arrêter sur le strict plan juridique et ne va pas au-delà en autorisant (par son silence) des arrestations politiques camouflées par des délits de droit commun. C'est exactement ce qu'a fait Ben Ali et Marzouki n'a jamais dénoncé cela depuis qu'il a occupé la fonction suprême. Paradoxalement, il monte sur ses grands chevaux (et à raison) quand il s'agit du cas de l'ancien Premier ministre libyen.
Pour son article, le président de la République a choisi Aljazeera.net. Ce choix d'un média étranger est un désaveu éclatant de la presse tunisienne. Bien fait pour nous, on mérite bien cette claque présidentielle, nous qui avons tant « clochardisé » Moncef Marzouki.
Mais un président de la République n'a-t-il pas l'obligation de se placer au dessus de ce type de « petites revanches » et de « piques » qu'on qualifierait volontiers d'enfantines ?
Un défenseur des droits de l'Homme n'a-t-il pas l'obligation morale de chercher à éviter l'escalade et de rassembler un maximum de parties à sa cause ?
Il dit qu'il est le président de tous les Tunisiens, mais épingle un pan de la société, celui de certaines figures de l'ancien régime (ou apparenté) qui veulent retourner par la fenêtre après avoir été chassées par la porte, bien que ces personnes n'aient rien à se reprocher juridiquement. Quel légaliste s'autoriserait cela ?
En choisissant un média étranger, en défendant un Libyen tout en fermant les yeux sur les cas des Tunisiens, en critiquant avec véhémence son partenaire du gouvernement et ses ennemis RCDistes, Moncef Marzouki laisse sceptique tout analyste. Cherche-t-il à calmer le jeu ou veut-il marquer des points ?
Dans ses sorties de la semaine, il y a beaucoup de signes positifs qui montrent que le président de la République veut renouer avec son ancien statut de défenseur des droits de l'Homme et de légaliste. Mais dans ces mêmes sorties, il y a des signes qui montrent que Marzouki est demeuré fidèle à son nouveau statut de « revanchard ». Lequel des Marzouki faut-il croire ? Lequel des Marzouki, le président croit-il être ?


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