L'Association des magistrats tunisiens (AMT) s'est déclarée, samedi 4 août 2012, étonnée par les déclarations qui font ressortir que l'affaire des syndicalistes interpellés lors des incidents de l'hôpital Hédi Chaker de Sfax est devenue «un moyen de négociations et de promesses» entre l'UGTT et le gouvernement. «Un article a été publié sur le site de l'UGTT et annonce qu'un accord a eu lieu entre l'Union et le ministère des Affaire sociales sur la suspension des grèves dans la région de Sfax, en plus de la libération des personnes interpellées et de l'identification de solutions à tous les dossiers», souligne un communiqué de l'AMT, qui ajoute que d'autres déclarations de certains dirigeants de l'UGTT évoquent le même sujet. L'AMT précise, d'autre part, que de telles déclarations sont de nature à porter atteinte à la magistrature, incitant les magistrats chargés de cette affaire à être neutres et autonomes et à ne pas céder aux pressions. Le communiqué met en garde toute personne qui intervient pour influencer la décision des magistrats, indiquant que l'état de marginalisation que connaît actuellement le secteur est dû essentiellement à la lenteur de l'institution des garanties juridiques pour l'indépendance de la magistrature.