Hamma Hammami, leader du Parti des Travailleurs Tunisiens, a réagi, mardi 7 août 2012 sur Shems Fm, à l'agression d'Abdelfattah Mourou «son avocat». Il s'est dit choqué par cette agression et il a exprimé sa solidarité avec lui. Pour lui, il ne s'agit pas d'un acte isolé. L'Islam n'a jamais appelé à la violence, aux agressions ou aux accusations de blasphème : c'est une vision despotique, criminelle et fasciste. Ces personnes ne croient pas à la liberté et à la démocratie et se réservent le droit de «garder la tutelle des gens». Dans ce contexte, il a appelé les forces démocratiques à contrer ces pratiques. M. Hammami a souligné que le bloc parlementaire du mouvement Ennahdha à l'Assemblée nationale constituante, au lieu de présenter une loi criminalisant les atteintes au sacré, il aurait dû présenter le projet de loi incriminant les accusations de blasphème proposé par le président de la République Moncef Marzouki car le sacré et l'Islam sont respectés en Tunisie. Par contre, il y a des personnes qui, sous le couvert de la religion, sont en train d'agresser des partis, des syndicalistes, des intellectuels, des artistes, des journalistes, des femmes ainsi que de simples citoyens. Enfin, réagissant à la polémique concernant le statut de la femme dans la constitution, Hamma Hammami a indiqué qu'Ennahdha n'a pas tenu ses engagements du 18 octobre. Les textes, ratifiés par plusieurs parties à cette date, ont insisté sur «l'égalité complète et effective entre l'homme et la femme». Il a également indiqué qu'à cette date, la question de complémentarité a été discutée et l'accent a été mis sur l'interprétation négative de cette terminologie comme celle de réduire la femme à rester à la maison en complément à l'homme. Ainsi, il ne comprend pas pourquoi Ennahdha ne veut pas mentionner clairement et sans ambiguïté cette notion d'«égalité complète et effective». Concernant l'ambassadeur de Tunisie en France, le leader du Parti des Travailleurs Tunisiens a appelé Adel Fekih à apporter personnellement des éclaircissements sur la question de sa double nationalité.