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Tunisie- Les présidents qui n'ont toujours pas compris…
Publié dans Business News le 18 - 12 - 2012

Jets de pierres, jets de tomates à l'endroit du président de la République et du président de l'ANC. La scène restera dans les annales. Elle reflète le degré de la violence politique qu'a atteint aujourd'hui la Tunisie.
Ce qui s'est passé lundi 17 décembre à Sidi Bouzid n'a rien d'anodin hélas. Cela s'est déjà vu il y a quelques mois avec le décès criminel de Lotfi Nagdh, membre de Nidaa Tounes, l'agression de Brahim Gassas et il y a moins de quinze jours avec le tabassage en règle de Said Aidi, ancien ministre de l'Emploi et leader d'Al Joumhouri (voir notre commentaire à ce sujet). Suite à cet acte odieux, aucun des membres du gouvernement, et encore moins le « droit-de-l'hommiste » Moncef Marzouki, n'est sorti dénoncer cette violence politique. A croire qu'ils devaient se dire :« ça n'arrive qu'aux autres » et « ça ne me regarde pas ». Pire, les agresseurs étaient proches du CPR et d'Ennahdha et on le sait, en attente de confirmation de l'enquête.
Cela, nos présidents ne l'ont pas compris. Ils ont utilisé l'arme de l'agression politique, elle a fini par se retourner contre eux.
« Je vous ai compris ! », avait déclaré l'ancien président Zine El Abidine Ben Ali, le 13 janvier 2011. C'était trop tard !
« Je vous ai compris !», a déclaré l'actuel président Moncef Marzouki, le 17 décembre 2012. C'était trop tard. Le premier a eu sa raclée morale et s'est fait dégager du pays. Le second a eu sa raclée physique (symbolique) et s'est fait dégager de l'endroit, en attendant qu'il se fasse dégager de son poste à Carthage. Cela ne saurait tarder s'il continue encore à ne pas voir la réalité en face.
Il croit la connaître, bien entendu, mais les agressions de Sidi Bouzid de ce 17 décembre, prouvent clairement que Moncef Marzouki n'a absolument rien compris à la population tunisienne et à ses véritables revendications.
Pour la énième fois, Moncef Marzouki a essayé d'embobiner son auditoire en lui disant « bien sûr, je suis conscient de vos problèmes et on y travaille ». Il ne lui manquait que la démonstration de sa théorie de la chaussette et de la chaussure pour illustrer ses propos, hier à Sidi Bouzid.
« Il se fout de nos gueules », nous a déclaré un de ces citoyens en colère qui attire l'attention sur l'absence d'investisseurs, d'emplois et d'infrastructure.
Le hic, c'est que le problème s'aggravera suite aux incidents de ce 17 décembre. Qui investirait dans une région où l'on traite ainsi le président de la République et le président de l'Assemblée constituante ?
Moncef Marzouki se devait de lancer un message différent de son discours populiste classique qui a mis le feu aux poudres. La population n'est pas, ou n'est plus, dupe.
Quand Marzouki leur parle de lutte contre la corruption, il se moque d'eux, car le problème premier de la région n'a jamais été avec les Slim Chiboub, Belhassen Trabelsi et Sakher El Materi, mais avec une simple autorisation administrative pour un vendeur ambulant.
Moncef Marzouki appelle à la patience une population déjà impatiente depuis des années. Patience pour patience, elle aurait pu garder Ben Ali ! Or Marzouki et Ennahdha, dans leurs campagnes électorales, leur ont promis monts et merveilles. Ils leur ont promis des centaines de milliers d'emplois. D'autres sont allés jusqu'à leur promettre un pont entre la Tunisie et l'Italie et une baguette à 100 millimes. Aujourd'hui que Marzouki et Ennahdha sont au pouvoir, cette population s'attend à ce que ces promesses soient tenues. Aussi bien les promesses de ses gouvernants que celles des autres candidats. « Si Hachemi Hamdi a promis une baguette à 100 millimes, c'est que cela doit être faisable ! Pourquoi Ennahdha ne le fait pas ? », s'est interrogé un chômeur de Sidi Bouzid.
Moncef Marzouki et Mustapha Ben Jaâfar ont tout simplement payé les mensonges de la campagne électorale de leur propre camp, mais aussi des camps adverses.
Quand Moncef Marzouki appelle à la patience, il pense que la population va le croire, mais il oublie le salaire mirobolant qu'il s'est octroyé à vie à hauteur de 30.000 dinars par mois. Le salaire de Moncef Marzouki est, tout simplement, supérieur à celui de François Hollande (14.000 euros, soit 28.000 dinars). Lui qui parle de transparence et de bonne gouvernance, il oublie qu'il n'a pas révélé ce salaire, laissant ainsi le doute planer.
Mustapha Ben Jaâfar, non plus, ne peut pas parler décemment de bonne gouvernance, après le scandale des salaires des députés de l'ANC, notamment celui de sa vice-présidente Meherzia Laâbidi qui touche, en euros, l'équivalent de 10.700 dinars. Cette dernière a osé démentir plus d'une fois ce chiffre, mais les preuves irréfutables présentées par les médias, dont la publication au JORT l'accablent davantage et confirment sa mauvaise foi.
Les partenaires de Marzouki et Ben Jaâfar, au gouvernement et à Ennahdha, ont dépassé les limites de l'entendement avec les avantages qu'ils s'octroient : à commencer par la question de l'indemnisation des anciens prisonniers révélée par l'ancien ministre des Finances, alors qu'elle a été, farouchement, démentie par le gouvernement. Il était question d'un milliard de dinars.
La semaine dernière, l'affaire Moncef Ben Salem, qui a signé lui-même sa promotion se donnant, ainsi, le droit à une indemnisation de 600.000 dinars a fait scandale. Son fils qui a lancé une télévision et obtient de la publicité publique fait aussi débat.
Les autres ministres qui faisaient du business juteux en Europe, alors qu'ils se présentent en Tunisie comme étant de pauvres victimes des anciens régimes. Ceux qui cherchent à acheter un terrain à Gammarth à un prix bradé ou ceux qui veulent forcer l'Ordre des avocats à les accepter au barreau.
L'argent fou accordé aux anciens RCDistes et aux voyous pour composer des milices de faux salafistes et de faux défenseurs de la révolution.
Autant d'éléments que la population connaît et connaît très bien. Les Marzouki et Ben Jaâfar feignent de l'ignorer.
Alors, quand ils disent à la foule « on vous a compris, un peu de patience ! », cette foule n'a qu'une envie, c'est de leur dire « nous aussi on vous a compris et voilà pourquoi on vous sort vos quatre vérités». Au discours populiste des gouvernants, une réponse populiste des gouvernés.
Utiliser la violence pour exprimer sa colère est indéniablement condamnable. Au même titre que l'usage permanent du mensonge et de la duperie.


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