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Tunisie Une Troïka-bis à mettre sous pression
Publié dans Business News le 10 - 03 - 2013

La Tunisie a, enfin, un nouveau gouvernement qui attend, tout de même, le feu vert de l'Assemblée nationale constituante (ANC). Un gouvernement né dans la douleur puisque Ali Laârayedh, chargé de former la nouvelle équipe gouvernementale a dû épuiser tout le délai qui lui était imparti jusqu'à la dernière seconde ou presque avant d'accoucher d'un cabinet, loin de bénéficier du consens tant espéré.
Passant maîtres dans l'art du lancement des ballons d'essai, plusieurs membres dirigeants d'Ennahdha ont multiplié les fameuses fuites, et selon les réactions des uns et des autres, on procédait aux rectifications.
Une première lecture de la composition du nouveau gouvernement, en attendant les biographies et les faces cachées des membres dits indépendants, fait ressortir un bon nombre de remarques et de constats.
On se rappelle les noms qui étaient pressentis pour le poste de ministre de la Défense (Abdelhaq Lassoued), celui pour le portefeuille de l'Intérieur (Habib Jemli) ou encore celui pour le département de la Justice (Mohamed Affès) avant d'y renoncer parce qu'ils s'étaient avérés de farouches partisans ou très proches du parti islamiste.
Finalement, les trois nouveaux titulaires de ces postes ne sont pas exempts de tout reproche, à part celui de la Justice.
C'est ainsi que Rachid Sabbagh, ministre de la Défense, est un ancien haut magistrat, retraité depuis plus de vingt ans après avoir occupé le plus haut poste à savoir celui de premier président de la Cour de Cassation. Autrement dit, il doit approcher ou dépasser l'âge de 85 ans, sans oublier qu'il passait pour être un personnage, certes droit et honnête, mais trop « gentil ».
C'est dire qu'il est loin d'avoir la forte personnalité et l'énergie d'un Abdelkrim Zbidi qui s'est distingué par ses prises de position tranchantes et courageuses, des qualités requises pour ce département par les temps d'incertitude que traverse le pays.
Pour le département de l'Intérieur, la nomination d'un autre juge, Lotfi Ben Jeddou, connu pour sa droiture et son honnêteté sera-t-elle suffisante pour réussir à ce poste trop délicat dans une conjoncture sécuritaire marquée par les dérapages ? Surtout qu'il a exercé, souvent à l'intérieur du pays et qu'il n'est pas familiarisé avec une administration centrale, de surcroît, fort complexe comme celle du ministère de l'Intérieur.
Quant au poste de ministre de la Justice octroyé à Nadhir Ben Ammou, un juriste enseignant à la Faculté de droit au Campus de Tunis dans une université au Canada, réputé compétent dans son domaine et respecté par ses pairs, pourrait être le profil qu'il faut en cette période. Les milieux proches de ce département craignent, toutefois, l'éventuelle influence néfaste que pourrait exercer l'équipe mise en place par son prédécesseur au cabinet et dont les membres sont loin d'être neutres.
Pour les nominations des ministres rattachés directement au chef du gouvernement, on notera que les deux postes clé s'occupant des affaires politiques et économiques seront occupés par deux Nahdhaouis, à savoir Noureddine B'hiri, qui se voit promu et récompensé puisqu'il aura un droit de regard sur la scène politique et juridique et Ridha Saïdi reconduit au même portefeuille.
Pour le reste, un constat s'impose. 16 ministres sur 21 ont été reconduits, notamment parmi ceux les plus controversés. Ainsi les trois CPRistes, Abdelwahab Maâter, Slim Ben Hmidène et Sihem Badi sont restés au cabinet gouvernemental malgré leurs déboires et ratages qui leur avaient valu d'être la risée des Tunisiens, notamment à travers les réseaux sociaux.
Sans oublier que les Noureddine Khademi, Tarak Dhiab, Abdelkrim Harouni, pour ne citer que ceux-là, ont été maintenus en dépit des polémiques quant à leur gestion de leurs départements. Le premier pour avoir encouragé, de fait, les réquisitoires de violences par les imams et son refus de la neutralité des mosquées, le deuxième pour ses interventions dans les affaires de la FTF et ses limites académiques et le troisième pour son implication dans les affaires partisanes et son apparition lors des meetings d'Ennahdha pour haranguer les foules.
On ne peut passer sous silence la nomination de Salem Labiadh au poste stratégique et névralgique de ministre de l'Education. C'est à croire qu'il fallait obéir à l'adage : « contente-toi du pire pour ne pas avoir le plus pire ».
En effet, malgré ses erreurs et son approche maladroite en matière de communication, Abdellatif Abid d'Ettakatol a eu quelques positions courageuses face aux tentatives des Islamistes de faire passer leurs dogmes.
Or, voilà que nous aurons à subir M. Labiadh, partisan farouche et déterminé de tout ce qui est arabophone et islamique et connu pour ses positions extrémistes dans ce sens tout en étant réputé pour ses idées haineuses envers les courants de modernité, de francophonie et de tunisianité.
Le gouvernement actuel s'illustre tristement par son boycott ou presque de l'élément féminin puisqu'un seul poste de ministre est accordé à l'indéboulonnable Sihem Badi alors que deux secrétariat d'Etat ont été octroyés à deux femmes dont celui auprès du ministre des Affaires étrangères que va occuper la magistrate Leïla Bahria dont on dit qu'elle a été « récompensée » pour le rôle joué au département de la Justice, plus particulièrement dans l'affaire de la révocation de près de quatre vingts juges.
Cette brève lecture nous amène à dire que le nouveau gouvernement est une reproduction de la Troïka qui a fait preuve de son échec voire carrément son flop à diriger le pays lors de la dernière période. Et dire qu'il a fallu près de huit mois pour aboutir à des changements minimes, mais que les Nahdhaouis présentent et qualifient comme étant des sacrifices douloureux, car pour eux, les postes ministériels leurs reviennent de droit.
Le Parti islamiste de Rached Ghannouchi semble avoir oublié qu'il n'y est pour strictement rien dans l'avènement de la révolution, qu'il n'a jamais milité pour le peuple tunisien ou pour la Tunisie, mais bel et bien pour prendre le pouvoir et imposer un modèle de gouvernance islamiste.
D'ailleurs, n'eussent été la résistance de la société civile et celle des médias progressistes et démocratiques, Ennahdha et ses 89 élus à l'ANC et leurs suiveurs CPRistes auraient fait passer de nombreuses mesures « catastrophiques ». D'ailleurs, si des retards immenses sont enregistrés dans les travaux pour l'élaboration de la Constitution, c'est à cause des polémiques soulevées par des propositions honteuses des représentants d'Ennahdha.
En bref, nous revoilà avec une Troïka-bis ou presque qui peut prolonger cette période transitoire. D'où le forcing énergique et efficace attendu de la part de l'opposition et de la société civile afin d'avoir un agenda clair avec des échéances précises et irréversibles pour aboutir à des élections libres, neutres et démocratiques. Sans quoi, c'est tout le pays qui va faire un saut vers l'inconnu avec toutes les dérives et menaces possibles et imaginables.


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