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La stature d'Erdogan en décrépitude restera-t-elle un modèle pour Rached Ghannouchi ?
Publié dans Business News le 07 - 06 - 2013

Avec pour modèle le parti islamiste modéré turc, l'AKP, Ennahdha de Rached Ghannouchi a tenté de rassurer les Tunisiens, écartant le spectre d'un islamisme radical à l'afghane qui a longtemps pesé sur le parti. Mais aujourd'hui que le « modèle turc » suscite, au sein même de son pays, de violents affrontements, Recep Tayyib Erdogan est-il encore un argument à faire valoir par le parti islamiste ?
L'arrivée du Premier ministre turc, pour une visite de deux jours en Tunisie, a suscité bien des remous. Si le gouvernement lui a fait dérouler le tapis rouge et quelques dizaines parmi les partisans d'Ennahdha lui ont réservé un accueil bruyant à son arrivée, à Tunis, d'autres n'auront pas manqué de lui rappeler les manifestations anti-régime qui secouent, actuellement, son pays où 3 morts ont été enregistrés ainsi que plus d'un millier de blessés.
Alors que les partisans d'Ennahdha avaient arboré, côte à côte les drapeaux turc et tunisien, afin d'accueillir, comme il se doit, le Premier ministre turc - considéré comme un modèle - dans le camp des modernistes, des slogans hostiles à sa venue sont scandés, en signe de solidarité avec les manifestants de la place Taksim.
L'exemple turc a longtemps rassuré les Tunisiens. Une sorte de « Turkish Dream », suivi depuis 2002, date d'arrivée au pouvoir de l'AKP, et dont les développements économiques et humains fascinaient aussi bien les Tunisiens que la communauté internationale. En s'en inspirant, Ennahdha croit avoir joué la carte gagnante.
Mais alors qu'il avait constitué un véritable modèle à l'égard de l'opinion internationale arabe, et des islamistes en particulier, la stature d'Erdogan semble en décrépitude aujourd'hui et ses déplacements en Tunisie, mais aussi dans les pays arabes visités récemment, ne sont plus ce qu'ils étaient…
Cette tournée aux allures de coup de froid à une popularité discutable, n'a pas produit l'effet recherché. Ses récentes haltes au Maroc et en Algérie avaient été, le moins qu'on puisse dire, fraîchement accueillies.
La tournée d'Erdogan des pays arabes avait commencé par le Maroc le 3 juin. Le Premier ministre turc a été snobé par le roi Mohamed VI lors de cette visite. Même si, officiellement on s'abstient de relier ce fait aux événements qui secouent la Turquie actuellement. En laissant Erdogan à la porte, Mohamed VI a fait clairement sentir à ce dernier que son étoile est en train de pâlir sérieusement. Le Maroc, qu'il a snobé lors de sa première tournée en 2011, n'a pas manqué de lui rendre la monnaie de sa pièce.
En Tunisie, le scénario ne semble pas bien différent. Lors de sa visite à Tunis en 2011, qui s'est certes passée sans vagues, le Premier ministre turc s'est attiré la foudre des modernistes lui ayant reproché, notamment, son favoritisme à l'égard d'Ennahdha. Un parti auquel il aurait apporté son soutien.
Mais le soutien de l'AKP turc ne s'est pas limité à des visites de diplomatie. Le parti Ennahdha en a fait un véritable argument électoral. Dès son retour d'exil, Rached Ghannouchi, leader spirituel et effectif d'Ennahdha, avait assuré qu'il n'était plus ni Khomeini, ni Ben Laden souhaitant être plutôt comparé au premier ministre turc Recep Tayyib Erdogan.
Rached Ghannouchi avait estimé que les similitudes entre les situations en Turquie et en Tunisie étaient réelles et importantes et que les liens d'Ennahdha avec l'AKP turc, considéré comme un courant islamiste modéré, étaient profonds. Ennahdha a en effet, dans sa compagne électorale, considéré l'expérience turque comme un modèle et estimé que la Tunisie pourrait bénéficier de ses succès. Mais à l'heure où la Turquie est secouée par des manifestations populaires réclamant la chute du régime, Recep Tayyib Erdogan peut-il encore être un exemple pour la Tunisie transitionnelle ?
Les slogans scandés par les manifestants de la place Taksim dénonçaient les disparités régionales, la cherté de la vie et les menaces qui pèsent sur la liberté d'expression. La Turquie que RSF (Reporters sans frontières) n'hésite pas à qualifier comme étant « la plus grande prison du monde pour les journalistes » fait craindre l'expansion d'un régime totalitaire détenant entre ses mains police et justice.
L'idée que la Turquie connaisse le même sort que la Tunisie le 14 janvier 2011 est certes peu probable. Mais l'éventualité d'un troisième mandat décroché par le Premier ministre turc le rapproche petit à petit d'un projet des plus autoritaires. Les événements que connaît actuellement la Turquie font peser de sérieux doutes sur la viabilité de ce que l'on a appelé « le modèle turc ». Même si en apparence, le parti Ennahdha présente un soutien inconditionnel à l'AKP et à Erdogan, il est possible que le parti islamiste tunisien révise sa position au gré de l'évolution de la situation en Turquie. Il va sans dire que l'implosion du « modèle turc » portera un sérieux coup à l'argumentaire électoral d'Ennahdha.


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