Une séance plénière de l'Assemblée nationale constituante, présidée par le second vice - président Arbi Abid, se tient ce lundi 8 juillet 2013 pour poursuivre le débat général concernant la constitution. A cette occasion plusieurs députés se sont exprimés sur les événements de ce matin en Egypte qui ont fait plus d'une quarantaine de mort, selon plusieurs médias. Les élus ont récité La Fatiha en mémoire des victimes égyptienne de ces derniers jours. En effet, selon les Frères musulmans, au moins 35 personnes ont été tuées par des soldats et des policiers suite à des tirs «à balles réelles» sur les manifestants qui étaient en train de prier lundi à l'aube. Pour sa part, l'armée égyptienne explique qu'elle s'est défendue contre une attaque de «terroristes armés» qui a visé le siège de la garde républicaine au Caire. Ainsi, prenant la parole à l'ouverture de la séance Samir Ben Amor a appelé l'assemblée à publier un communiqué relatif aux événements en Egypte. Pour sa part, le président du bloc parlementaire d'Ennahdha Sahbi Atig a qualifié ce qui se passe en Egypte de crimes contre l'humanité. Il a condamné ce qui se passe en Egypte en précisant que ceci représente, pour lui, un coup d'Etat et un complot orchestré par des parties interne et externe et qui vise à liquider la partie adverse. Ahmed Nejib Chébbi a rejoint la position de M. Atig sur les événements de l'Egypte, les qualifiant de crimes contre l'humanité, faisant un parallélisme entre le coup d'Etat en Egypte avec celui de l'Algérie en 1992. Pour lui, le peuple égyptien doit trouver des solutions dans le cadre de la légitimité. «Car si on bafoue les résultats des urnes, on pourra dire adieu à la démocratie», soutient-il. M. Chebbi a attiré l'attention sur la dangerosité d'une instrumentalisation tunisienne de l'Affaire égyptienne. Il a expliqué que les personnes qui veulent continuer la dictature sous couvert de la légitimité, comme si la révolution n'a pas eu lieu, représentent une menace pour la Tunisie. Il en est de même pour ceux qui appellent à un changement politique sans passer par les urnes. Ces deux voies mènent la Tunisie vers le scénario égyptien et à une guerre civile. Ainsi, Mohamed Ali Nasri a appelé à la mise en place d'une feuille de route claire pour la Tunisie afin d'éviter le scénario égyptien alors qu'Iskander Bouallagui a appelé, pour sa part, à la signature d'une charte appuyant la légitimité par tous les partis politiques ainsi que l'insertion d'un article au sein de la constitution criminalisant les coups d'Etat militaires. Ahmed Brahim pense, quant à lui, qu'il faut éviter le débat sur la légitimité pour que cette question ne soit pas instrumentalisée.