Conviés à la séance d'ouverture du congrès constitutif de l'Alliance démocratique, les représentants des partis politiques s'expriment. Mustapha Ben Jaâfar, président de l'ANC : «Seuls des modérés peuvent gouverner la Tunisie» «L'opposition doit être constructive et accepter le dialogue, sinon le pays court un danger. Aujourd'hui, nous pouvons dire que la dictature ne pourra plus revenir. Je tiens à dire que le peuple tunisien est un peuple joyeux, qui ne peut être gouverné que par des modérés. Il nous faut veiller, partis, armée, police républicaine et société civile à établir la stabilité, sans laquelle ni démocratie, ni liberté d'expression ne sont possibles ». Béji Caïd Sebsi, président de Nida Tounès : «L'indépendance de la Tunisie est menacée de tous les côtés» «On me demande souvent pourquoi, à mon âge, je tiens toujours à faire de la politique, je dirais que lorsque j'étais jeune, j'ai fait une rencontre avec un résistant condamné à mort qui m'a beaucoup marqué en me disant que c'était à nous, la jeune génération de l'époque, de cueillir les fruits de l'indépendance et de la protéger. Aujourd'hui, je reviens sur la scène politique, justement pour protéger l'indépendance de mon pays, que je vois menacée de tous les côtés». Sahbi Atig, président du groupe Ennahdha à l'ANC : «Nous devons respecter la légitimité des urnes» «Les courants qui ont balayé l'identité ont été refusés par le peuple et ceux qui ont balayé la modernité ont été aussi refusés par le peuple. Nous, nous avons su intégrer identité et modernisme, car nous sommes ouverts sur les acquis de l'humanité tout en respectant notre identité. Nous devons maintenant respecter la légitimité des urnes et privilégier le consensus pour parvenir à une Constitution qui sied à tous les Tunisiens, une Constitution qui ne représente pas un parti particulier et qui ne raisonne pas en termes d'enjeux électoraux. Il n'y a pas d'autres agendas que celui de l'intérêt de la nation, et nous devons ensemble assurer ce qui reste de la période de transition». Ahmed Najib Chebbi, président du bureau politique du parti Al Jomhouri : «Sans cadre démocratique l'Etat s'effondre» «Les forces démocratiques doivent s'unir d'une façon ou d'une autre, car nous devons agir ensemble dans le cadre du jeu démocratique, sans lequel régnera l'anarchie qui va ruiner le pays. Nous devons, ensemble, revenir aux fondamentaux, les exigences que réclament les Tunisiens, à savoir sécurité, emploi, développement des régions et lutte contre la cherté de la vie». Hamma Hammami, porte-parole du Front populaire : «Je ne sais plus si les élections auront lieu» «Notre pays est en crise politique, économique et sociale, et j'en viens même à me demander si les élections auront véritablement lieu. La situation dans la région n'est pas non plus facile vu ce qui se passe en Syrie, en Libye ou en Palestine et laissez-moi mettre directement le pied dans le plat, en saluant fièrement le peuple égyptien, qui lui seul accorde la légitimité et peut la récupérer à tous moment, les urnes ne suffisent pas pour gouverner un pays». Zied Lakhdhar, secrétaire général du WATAD : «Pour une vaste coalition nationale » «Nous proposons à nos amis de l'Alliance démocratique d'étudier l'initiative d'une vaste coalition nationale que nous avons proposée, dans le but de protéger notre pays du danger de la dictature qui nous guette. «Nous devons retenir les leçons qui nous viennent d'Egypte, et se rappeler qu'il n'est pas possible de se détourner des vraies revendications du peuple : emploi, liberté et dignité».