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La République en Tunisie, serait-elle menacée?
Publié dans Business News le 24 - 07 - 2013

La Tunisie fête le 25 juillet 2013, le 56ème anniversaire de la proclamation de la République. Cette fête nationale a pris de l'envergure notamment après la révolution du 14 janvier 2010. La Tunisie a en effet ouvert une nouvelle page de son histoire, avec une deuxième phase transitionnelle, une deuxième Assemblée nationale constituante, une deuxième Constitution… Les dirigeants changent, le pouvoir est relayé, mais à aucun moment avant la révolution, le régime n'a été remis en question. Maintenant, avec des appels à "un 6ème califat", la république en Tunisie serait-elle menacée?
Le 25 juillet 1957, l'Assemblée nationale constituante, suite à une réunion du bureau politique du nouveau parti de Bourguiba, le "Néo-Destour" ainsi que la réunion du Conseil des ministres, a adopté à l'unanimité une résolution qui abolit totalement le régime monarchique, proclame l'Etat tunisien et attribue à Bourguiba la charge de chef de l'Etat avec le titre de président de la République tunisienne. Ce fût la fin de deux siècles et demi de règne de la dynastie husseinite.
Le texte du JORT datant du même jour, signé par le président de l'ANC de l'époque Jallouli Fares, stipulait: "Nous, Constituants, au nom du peuple, avons pris la décision suivante avec effet immédiat:
1- Nous annulons le régime monarchique définitivement;
2- Nous déclarons de la Tunisie, une République;
3- Nous nommons le chef du gouvernement Habib Bourguiba, en tant que Président de la République Tunisienne;
4- Nous chargeons le gouvernement de réaliser cette décision et de prendre toutes les mesures nécessaires pour la sauvegarde du régime républicain, et nous chargeons le président de l'Assemblée, le secrétaire général du bureau de l'Assemblée, ainsi que le gouvernement d'en informer tout le monde".
Ainsi, au lendemain du vote de cette décision et de la proclamation de la République, Lamine bey, l'héritier présomptif de la dynastie, ses fils et l'un de ses gendres ont été arrêtés et internés, sous les ordres de Bourguiba.
La Tunisie avait dès lors fait le choix d'un système républicain. Il est utile de savoir que, par définition, "la République est un système politique dans lequel la souveraineté appartient au peuple qui exerce le pouvoir politique directement ou par l'intermédiaire de représentants élus. Ceux-ci reçoivent des mandats pour une période déterminée et sont responsables devant la nation. Par ses représentants, le peuple est la source de la loi. L'autorité de l'Etat, qui doit servir le "bien commun", s'exerce par la loi sur des individus libres et égaux".
A noter que dans leur sens originel, les termes "République" et "Démocratie" sont assez proches, cependant "République" permet de faire la distinction avec les régimes monarchiques. De nos jours l'utilisation du terme République dans la désignation d'un Etat, ne suffit pas à faire de celui un état démocratique. C'est par exemple le cas si une partie de la population ne peut participer aux élections ou présenter ses candidats… Le mot république, abusivement employé, peut ainsi cacher une dictature, une oligarchie ou une théocratie".
56 ans sont passés depuis la proclamation de la République et la Tunisie s'est vêtue de plus d'une couleur et a subi plus d'une gouvernance, notamment avec deux chefs d'Etat, des dictateurs avides de pouvoir certes, Bourguiba et Ben Ali, mais qui ont su préserver la République en tant que régime.
Ensuite, avec l'avènement de la révolution et l'ascension de la Troïka au pouvoir avec une tendance islamiste prédominante, la donne a changé. En effet, on a déjà entendu parler du projet de "Califat".
Rappelez-vous qu'en date du 13 novembre 2011, Ennahdha fraichement propulsé au pouvoir grâce aux élections du 23 octobre, avait organisé au théâtre de plein air de Sousse, un meeting gigantesque avec la participation des leaders du parti dont notamment son secrétaire général Hammadi Jebali.
Rappelons également que lors de son allocution à l'époque, l'ancien chef du gouvernement Hammadi Jebali, avait déclaré solennellement, "qu'il s'agit là d'un moment divin, dans un nouvel Etat, dans un 6ème Califat, Inchallah " et que la foule des présents a manifesté son approbation avec ferveur avec des cris, des applaudissements et des "Takbir" (cris: "Dieu est grand!").
Ensuite, face à la polémique créée par ces propos, Samir Dilou, ministre Nahdhaoui également, avait tenté "de placer les propos de Hamadi Jebali dans leur contexte". Selon ses déclarations, il ne s'agissait nullement d'un discours politique mais d'un serment adressé aux partisans d'Ennahdha ainsi qu'aux personnes ayant participé à la campagne électorale du parti. "M. Jebali mentionnait des valeurs morales et religieuses qui étaient en vigueur lors du 5ème Califat de Omar Ibn Abdulaziz" a-t-il précisé. Samir Dilou avait également argué en rappelant que le programme politique d'Ennahdha, ainsi que son projet de Constitution, étaient clairs sur ce point, affirmant l'attachement du parti à "un régime républicain, meilleur garant de la démocratie".
Réagissant sur les propos de Hamadi Jebali, Mohsen Marzouk, secrétaire général de l'Institution arabe de la démocratie à l'époque, et bien avant la création du parti Nidaa Tounes dont il est membre actif actuellement, avait déclaré que: "Hamadi Jebali devrait faire preuve de plus de réserve dans ses propos et tenir compte des craintes des 63% des Tunisiens qui n'ont pas voté pour le mouvement Ennahdha".
Cet appel au califat n'est certes, pas l'apanage d'Ennahdha, puisque les mouvements islamistes radicaux en sont fermement adeptes.
A rappeler dans ce contexte qu'en date du 22 juin 2013, "le congrès du Califat", organisé par le parti Ettahrir, s'est tenu à Tunis, avec une présence massive des participants.
Ce congrès, telle que sa double dénomination le mentionne: "Le califat, le changement et la libération" et "Chute des empires et retour de l'Islam", a présenté le califat comme alternative face à l'échec politique de la troïka. Les représentants du parti n'ont pas hésité à qualifier la démocratie de "système antireligieux et capitaliste basé sur le fait de donner le pouvoir au peuple, en parfaite contradiction avec la loi divine".
Ridha Belhaj, porte-parole d'Ettahrir avait également affirmé de son côté que "les urnes ne devraient pas à elles seules à déterminer l'avenir de la Tunisie et qu'une alternative devait être trouvée, en l'occurrence, le califat", qui s'étendrait selon lui, "sur tout le monde arabo-musulman".
De nombreux Tunisiens, face à cette menace de défiguration du système républicain, tentent aujourd'hui, à l'occasion de la commémoration de la proclamation de la république, de résister à ces tractions et à défendre becs et ongles les principes républicains. Outre les différents discours et communiqués des politiciens, la société civile s'est également mobilisée.
Les appels massifs à faire flotter le drapeau national sur les toits des maisons et sur les balcons et fenêtres, en sont des preuves tangibles. Et en dépit de l'opposition de certains, tel que Sadok Chourou député d'Ennahdha à l'ANC, qui a déclaré "qu'il n'y avait pas lieu d'accrocher le drapeau sur les fenêtres des maisons à l'occasion de la fête de la République" arguant que "les Tunisiens sont suffisamment imprégnés par les valeurs de la République", les Tunisiens sont déterminés à fêter l'évènement et à habiller leurs maisons et fenêtres de drapeaux.
Plusieurs festivités organisées par les différents partis politiques sont également prévues, avec un seul slogan: "Vive la république tunisienne, mère de tous les Tunisiens!".


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