La situation critique par laquelle passe le marché boursier est le résultat des perturbations que connait le pays. Sur la Bourse, la moyenne des capitaux traités par jour, jusqu'en août 2013, a baissé à 5.73 MD (un volume ramené à ce niveau suite à un faible niveau d'échange moyen réalisé en juillet de 3.2 MD et en août de2.2 MD) contre un volume moyen de 8.29 MDT en 2012 et de 10.7 MD En 2010. L'indice boursier Tunindex a affiché une baisse de 12.2% depuis août 2012 et ce, malgré l'enrichissement de la cote, en 2013, de sept nouvelles introductions : quatre opérations sur le marché alternatif (Land'Or, AeTech, New Body Line et Syphax Airlines) et trois sur le marché principal (Euro-Cycle, One tech Holding et Hannibal Lease). Il y a eu aussi cinq opérations d'augmentation de capital au profit de deux sociétés sur le marché alternatif : AMS et Carthage Cement, et trois sociétés sur le marché principal Electrostar, Amen Bank et Tunisie Leasing. La capitalisation boursière a augmenté, par conséquent, de 800 millions de dinars. Parallèlement aux nouvelles opérations, nous pouvons constater que, selon le rapport de la bourse relatif au premier semestre 2013, les sociétés cotées ont affiché des chiffres très satisfaisants comparés à ceux de la même période de 2012. En effet, le Produit Net Bancaire des 11 banques cotées a progressé de 12.4% sur le premier semestre 2013, le Revenu Net de Leasing des 7 sociétés cotées a augmenté de 8.39%, le revenu global des sociétés d'investissement a augmenté de 46%, le secteur de la santé a réalisé la meilleure performance avec une croissance de ses revenus de 19.2% et le revenu du secteur des biens et services industriels s'est renforcé de 15.2%. Ce dynamisme et ces progressions sous-entendent que ce que nous vivons sur la bourse n'est que conjoncturel en lien direct avec la situation difficile par laquelle nous passons puisque les données fondamentales sont prometteuses et en croissance dépassant même ce qui a été réalisé en 2010. Toutefois, sachant que le secteur financier (banques et leasing) représente, à lui seul, 45% de la capitalisation totale du marché, une contre-performance boursière de ce secteur se répercute directement sur tous les indicateurs de la bourse de Tunis. De ce fait, avec cette prépondérance et ce poids, la chute du secteur financier représente l'une des causes principales de la baisse du marché, puisque, à lui seul, l'indice bancaire a dévissé de près de 11% sur la période août 2012 et août 2013 : une baisse due essentiellement au manque de confiance des petits porteurs en ce secteur suite à la dégradation de la note souveraine causée par la situation politique et économique délicate du pays et qui a entrainé une révision à la baisse de celles des banques publiques affectées, en même temps, par des résultats financiers, sur les trois derniers exercices, pas très satisfaisants, comparés au secteur bancaire privé :
PNB (en MDT) Résultat Net (en MDT)après mod. Com Banques Publiques 2010 2011 2012 2010 2011 2012 STB 242,84 221,36 ND 14,8 -105,9 ND BNA 261,6 259,1 293,6 43,8 35,97 43,2 BH 194,6 188,2 199,6 30,22 18,8 18,6 Banques privées
BIAT 303,9 339,1 381,7 47,5 48,2 94,7 Amen Bank 170,3 171,0 201,5 61,4 64,51 58,5 Le même fait a touché le secteur du leasing dont l'indice a chuté de 8.3% entre août 2012 et août 2013. Malgré une quasi-stabilité de ses revenus, ce secteur est frappé par le manque de visibilité à court terme :