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Ben Jeddou et Ben Ammou, le temps de la désolidarisation
Publié dans Business News le 16 - 09 - 2013

Le premier était juge avant d'être nommé ministre « indépendant » de l'Intérieur.
Le second était avocat enseignant universitaire en droit avant d'être nommé ministre indépendant de la Justice.
Lotfi Ben Jeddou et Nadhir Ben Ammou, au lendemain de la démission de Hamadi Jebali du gouvernement, symbolisaient l'espoir que nos forces de sécurité et notre Justice allaient devenir totalement indépendantes du pouvoir politique. Qu'elles n'allaient plus être à la solde d'une quelconque partie politique. Ni de droite, ni de gauche. Ni islamiste, ni anti-islamiste, c'est-à-dire qu'elles allaient être totalement républicaines et laïques, ne jurant que par la loi et rien que la loi.
Cela fait exactement six mois qu'ils sont là et leur bilan est loin d'être positif.
La semaine dernière, nos deux ministres indépendants ont reçu, chacun à sa manière, une claque cinglante, voire humiliante.
Le ministère de l'Intérieur était informé à l'avance, grâce à la CIA, que le martyr Mohamed Brahmi était la cible de Salafistes. Non seulement, les services tunisiens de sécurité n'ont rien fait pour sauver le député Brahmi de la mort, mais voilà qu'on apprend qu'ils sont moins informés que Washington de ce qui se passe en Tunisie. Cela n'étonne plus trop, puisque l'ancien directeur des services spéciaux ne savait pas où se trouve le siège d'Ennahdha. Un siège qui se trouve à Montplaisir, à des centaines de mètres du ministère de l'Intérieur.
En aucun cas, on ne pourrait reprocher à Lotfi Ben Jeddou d'être responsable de ce qui se passe dans ce ministère qui connaît une période de gros chamboulements.
N'empêche, il est devenu aujourd'hui évident qu'il y a tellement d'interférences avec Montplaisir et tellement d'infiltration et de taupes qu'il n'est plus possible pour M. Ben Jeddou de travailler normalement. Il est devenu aujourd'hui évident que Montplaisir dirige, au moins en partie, quelques uns de ses départements. Ce sont les propres syndicats des forces de sûreté qui le disent. Ils ont des noms, et même si ces noms ne sont pas encore rendus publics, M. Ben Jeddou les connaît. On ne parle pas des noms des taupes, mais de ceux qui les dirigent. Et ceux qui les dirigent sont au pouvoir, d'après les syndicats.
Pour ne pas devenir leur complice, M. Ben Jeddou a l'obligation de dévoiler ces noms et de les mettre en hors d'état de nuire.
Nadhir Ben Ammou, quant à lui, bénéficie d'une excellente réputation auprès de ses pairs, avocats et enseignants.
Ce qui se passe actuellement au niveau de la Justice est honteux. Jamais la justice n'a atteint de si bas fonds. Ce qui s'est passé vendredi dernier, avec les convocations de trois hommes de médias et l'arrestation de Zied El Héni est honteux et sera gravé à jamais dans l'Histoire de la Justice tunisienne. La journée du vendredi 13 n'était pas noire pour les journalistes, elle l'a été pour les juges !
Un procureur qui dépose plainte contre un journaliste, ceci est tout à fait normal et ordinaire. C'est même le signe d'une bonne santé de la justice. La loi est la loi et elle doit primer.
Mais que cette loi soit appliquée d'une manière stricte. Dans le cas présent où l'on a fait jouer l'article 128 du code pénal, le code de la presse s'imposait. Le procureur, s'il s'estimait diffamé, devait déposer sa plainte devant une juridiction autre que la sienne. Le juge d'instruction ne pouvait pas, et n'avait pas le droit, d'émettre un mandat de dépôt sans audition. Mais voilà qu'il s'avère que le mandat en question est venu d'ailleurs et était prêt avant même que Zied El Héni n'entre chez le juge !
Dans un communiqué publié le lendemain, samedi 14, le ministère de la Justice a déclaré qu'il n'a rien à voir là-dedans.
Au risque d'être inculpé pour les mêmes motifs que mon ami et confrère Zied El Héni (je prends le risque), je dis clairement que le communiqué du ministère de la Justice est mensonger ! Pour deux raisons.
Le ministère dit qu'il n'a aucun lien avec l'arrestation. Or le procureur qui a déposé la plainte dépend, hiérarchiquement du ministre. Le communiqué qualifié de mensonger par Zied El Héni a été signé par ce même procureur et a été envoyé aux médias (dont Business News) par les services de presse de la chancellerie. En clair, le service de presse de Nadhir Ben Ammou travaille pour le procureur et c'est tout à fait normal. Mais dire que ce même procureur ne consulte pas sa hiérarchie avant de déposer plainte devant la même juridiction contre un des plus grands journalistes du pays, et un des plus médiatisés et des plus intègres, est un non-sens et ne peut être cru par personne.
Tôt ou tard, Nadhir Ben Ammou va revenir à l'Université et affronter ses étudiants. Il va revenir à son étude et affronter ses clients. Quelle image leur donnera-t-il ce jour-là ? Où sera alors passée sa réputation d'intègre et de consciencieux ?
La machine puissante mise en place par les deux prédécesseurs Ali Laârayedh et Noureddine Bhiri empêche Lotfi Ben Jeddou et Nadhir Ben Ammou de travailler normalement. Elle jette le doute sur eux. S'ils ne sont pas complices, et je ne crois pas qu'ils le sont, ils sont taxés, au moins, de mollesse et d'inertie.
L'UGTT, l'UTICA, les avocats, les journalistes et plusieurs autres corporations demandent, depuis des semaines, le départ de ce gouvernement illégitime, inefficace et incompétent. On ne compte plus les ONG nationales et internationales qui dénoncent ses abus.
Lotfi Ben Jeddou et Nadhir Ben Ammou, qui ont construit une image d'intégrité pendant des décennies, ont tout intérêt à la préserver. Leur démission est à exclure puisqu'elle servira les obscurantistes et les ennemis de la démocratie et de la Justice. S'ils manifestent leur indépendance et se désolidarisent de ce gouvernement, en revanche, ils auront gagné à jamais la confiance et le respect de leurs compatriotes. Ils se doivent de mettre le pied dans le plat en écartant ces taupes et ces mauvaises graines qui pullulent à l'Intérieur et à la Justice, et en dénonçant nommément leurs commanditaires.
Autrement, ces commanditaires les broieront et broieront les Tunisiens avec.
Pensée aux enfants de Chokri Belaïd, de Mohamed Brahmi et de nos soldats assassinés au Chaâmbi qui sont rentrés aujourd'hui à l'école, sans leurs papas.


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