Convoqué en tant que témoin dans le cadre de l'affaire Mohamed Brahmi, dans la matinée du vendredi 27 septembre 2013, Taïeb Laâguilli, président de l'IRVA, a déclaré avoir fourni au juge d'instruction du 12ème bureau toutes les informations et données en sa possession sur cette affaire. Documents attestant de l'implication du Chef du gouvernement, Ali Laârayedh, ainsi que de responsables sécuritaires dans cet assassinat. Il a également précisé détenir des documents importants dans une autre affaire, celle de l'assassinat de Choki Belaïd, qu'il divulguera à l'opinion publique lors d'une conférence de presse prévue à Tunis pour le mercredi 2 octobre prochain. « Des informations, accompagnées de documents et de photos émis par le ministère de l'Intérieur attesteront de la vérité sur les parties qui se cachent derrière l'assassinat de Chokri Belaïd », a-t-il déclaré. Tout en affirmant qu'il craint pour sa vie, suite à des menaces de mort le visant personnellement, Taïeb Laâguili affirme « si jamais il m'arrive malheur, une conférence de presse se tiendra à Paris, jeudi 3 octobre, par des avocats qui détiennent, également tous les documents importants dans cette affaire » et de préciser « cette conférence se tiendra avec ou sans moi ». En effet, Taïeb Laâguili déclare avoir porté plainte, il y a trois jours auprès de la police judiciaire de Megrine, contre un conseiller du ministère des Affaires religieuses qui « a prononcé des propos injurieux à [son] encontre », mais aussi contre la page officielle du mouvement Ennahdha qui a affirmé qu'« [il] est un danger pour la sécurité du pays, légalisant ainsi [son] assassinat », affirme-t-il. Taïeb Laâguili a ajouté qu'il a appelé à bénéficier d'une protection rapprochée et qu'il n'a pas encore de réponse pour le moment. Au sujet de la provenance des documents et preuves en sa possession, Taïeb Laâguili affirme avoir « trouvé une enveloppe dans son jardin contenant les papiers en question » et précise que les investigations entreprises, notamment à partir des pages d'Ennahdha, ont attesté de la véracité de ces documents et des informations qu'ils contiennent.