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Tunisie Jihad ennikah, ou quand la débauche devient halal
Publié dans Business News le 27 - 09 - 2013

En Syrie, le jihad passe aussi…par le sexe. C'est en tout cas ce qu'a admis le ministre de l'Intérieur, Lotfi Ben Jeddou, lors d'une tribune à l'Assemblée nationale constituante. De quoi donner une dimension officielle à un phénomène qui n'a pas cessé d'alimenter la polémique dans les médias et sur la toile.
Depuis plusieurs mois, de nombreux médias locaux mais aussi étrangers ont rapporté des informations selon lesquelles des Tunisiennes seraient enrôlées dans un circuit de jihad sexuel partant rejoindre les rebelles en Syrie, suite à une fatwa émise par des cheiks saoudiens et contestée au sein même du clan salafiste. Le ministère tunisien des Affaires religieuses crie, quant à lui, à la machination dénonçant une histoire inventée de toutes pièces par le régime syrien de Bachar Al Assad afin de discréditer et salir la « guerre sainte » des rebelles. Quel est le vrai du faux dans cette « guerre sainte du sexe » ?
A la tribune de l'Assemblée nationale constituante, jeudi 19 septembre, le ministre de l'Intérieur ouvre le bal. Lotfi Ben Jeddou déclare qu'il existe bel et bien un « jihad du sexe » en Syrie et que des Tunisiennes y seraient enrôlées. De quoi conférer un cachet officiel à une nébuleuse qui a nourri des théories de plus en plus sordides sur la toile mais aussi au sein des médias locaux et internationaux. Le porte-parole du ministère précise : « si le ministre de l'Intérieur s'est prononcé sur ce phénomène c'est que des arrestations ont été enregistrées et des réseaux de trafic démantelés ».
Le ministère de l'Intérieur a affirmé que des contrôles dans les aéroports ont été renforcés afin de limiter le départ des femmes et des hommes pour le jihad en Syrie. Des mesures efficaces, atteste-t-il, puisque depuis sa prise de fonction en mars dernier, «6.000 de nos jeunes ont été empêchés d'aller là-bas ». Seulement voilà, des milliers de Tunisiens ont rejoint, via la Turquie ou la Libye, les rangs de jihadistes ces quinze dernières années à travers le monde, en Afghanistan, en Irak et désormais en Syrie.
Les Tunisiens, dans les médias syriens, seraient en tête de liste des jihadistes étrangers ayant rejoint le Front Nosra, aux côtés des rebelles. Des chiffres officiels sur leur nombre exact sont inconnus, mais plusieurs enquêtes attestent de leur importance. Parallèlement au départ pour le combat des jeunes hommes, évolue cette forme de prostitution halal, appelée « jihad ennikah », un peu à l'image des bordels officiels, organisés par l'Etat de France lors de la deuxième guerre mondiale où des prostituées s'attelaient à assouvir les besoins de soldats coupés des distractions du monde extérieur et de tout contact féminin. Cette pratique n'est certes pas nouvelle en temps de guerre. Cependant, loin d'être des bordels contrôlés et réglementés, les réseaux d'enrôlement pour le jihad du sexe obéissent à des règles encore très floues pour l'instant.
«Elles ont des relations sexuelles avec 20, 30, 100 hommes… certaines sont rentrées enceintes », avait affirmé Ben Jeddou sans préciser combien de Tunisiennes étaient rentrées de Syrie dans cet état ainsi que les conditions de leur prise en charge. Des témoignages accablants ont été donnés par des filles qui affirment avoir été forcées ou victimes d'un lavage de cerveau leur embellissant cette forme de « prostitution halal ».
Considéré comme une forme de « guerre sainte », jihad ennikah, permettant des rapports sexuels hors mariage légal avec des partenaires multiples, a été rendu halal par plusieurs fatwas émises par des cheikhs d'origine saoudienne pour la plupart. Mais, comble du paradoxe, ces fatwas seraient contestées au sein même de la mouvance salafiste. De hauts dignitaires y affirment que jihad ennikah n'existe pas en tant que pratique « sainte » et qu'il a été inventé de toutes pièces par le régime de Bachar Al Assad afin d'assombrir l'image des rebelles syriens. Le ministère des Affaires religieuses tunisien affirme, de son côté, que cette fatwa est un « mensonge infondé, créé par les services secrets afin de discréditer la guerre sainte syrienne » et qu'elle « ne pourrait être émise par une personne sensée ». « Même si elle existait, il ne faut en aucun cas l'assimiler à des pratiques de l'Islam », dit-il.
Sur la base de ces fatwas, les ébats se font dans le cadre de mariages temporaires, prononcés avant l'acte sexuel et dissous après. Les femmes peuvent ainsi être immédiatement remariées à un nouveau soldat, et ainsi de suite. Une manière d'assouvir les besoins des soldats en temps de guerre mais aussi d'en appâter davantage, des quatre coins du monde.
De leur côté, les filles, séduites par ce paradis qu'on leur dépeint, mais aussi par les gains qu'on leur promet, se font manipuler, détourner de leurs familles via des circuits d'enrôlement opérant comme une véritable secte. On leur promet paradis et récompense éternelle…parfois même des récompenses pécuniaires. Tout un programme…
Des filles qui viendraient, pour la plupart, des « quartiers populaires de la périphérie des grandes villes », selon Badis Koubakji, président de l'Association de Secours aux Tunisiens à l'Etranger. « Elles sont recrutées par des associations pseudo-caritatives ou prétendument religieuses de la mouvance islamiste pour aller satisfaire les pulsions sexuelles des jihadistes en Syrie », affirme-t-il.
Seconde partie de cette saga sordide, «après ces rapports sexuels qu'elles ont au nom du jihad ennikah elles reviennent enceintes de pères multiples et inconnus.. », a affirmé Ben Jeddou. Plusieurs questions se posent à ce niveau. Dans un pays où les mères célibataires vivent stigmatisées et privées de certains de leurs droits, quel avenir pour ces nouveau-nés ? Inutile d'évoquer les problèmes de maladies sexuellement transmissibles, Sida et autres, ramenées par ces jihadistes, mâles et femelles, sur nos terres.
Le ministère de la Femme et de la Famille est sorti de son silence suite aux déclarations faites par le ministre de l'Intérieur pour condamner ces pratiques jugées « étrangères à la société tunisienne », « ayant un impact dangereux sur la famille et la société tunisienne en général » et annoncer que des mesures de prévention ont été mises en place depuis un moment. Une annonce faite après coup.
Les déclarations de Lotfi Ben Jeddou ont remis sur le tapis un sujet considéré comme tabou. Une débauche codifiée et « halélisée » par l'intégrisme devant laquelle les gouvernants sont carrément dépassés. Le côté sordide et spectaculaire n'empêchera pas le très controversé député nahdhaoui, Habib Ellouze, de se dire prêt à prendre en charge la progéniture de ces filles-là, donnant ainsi son aval à cette pratique dans un article polémique. Les associations à vocation islamiste continuent à pulluler sans aucun contrôle, les Tunisiens se font abattre et les Tunisiennes, engrosser dans l'impunité et l'horreur les plus totales. Pendant ce temps-là, le gouvernement, empêtré dans une crise politique sans précédent, a d'autres chats à fouetter…


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