Le président de l'Assemblée nationale constituante (ANC), Mustapha Ben Jaâfar, a donné, à son tour aujourd'hui mardi 22 octobre 2013, une longue interview à la chaîne nationale Al Wataniya 1, au cours de laquelle il a eu l'occasion de faire un round-up de la situation prévalant dans le pays en assurant qu'en dépit d'un état des lieux difficile, les indicateurs sont en nette amélioration, ce qui incite à l'optimisme quant à une traversée rapide de la dernière étape de la période transitoire. Evoquant, d'abord, le dialogue national, M. Ben Jaâfar estime que la situation est, désormais, claire, que toutes les garanties sont là et que la locomotive se trouve bien sur les rails pour réussir ledit dialogue surtout que toutes les parties ont des évaluations et des approches similaires pour dépasser la crise politique. Elles sont, également, convaincues de la nécessité de l'émergence d'un gouvernement neutre pour gérer la dernière phase du processus de transition, d'où l'inadéquation de la revendication concernant l'appel à la chute de l'actuel gouvernement, puisque ce dernier est conscient de la nécessité de son départ, un départ devenu un secret de Polichinelle. C'est dire que les mouvements de protestations, prévus demain 23 octobre – même s'ils demeurent compréhensibles et légitimes – n'ont plus tellement de sens dans la mesure où ces contestataires s'apprêtent à « défoncer une porte déjà ouverte », selon ses propres termes. C'est dire que pour M. Ben Jaâfar, tous les ingrédients sont réunis pour achever le "dernier quart d'heure restant" à un rythme accéléré afin de rester fidèle aux clauses stipulées par la feuille de route du Quartette et signées par la plupart des partis politiques, sans écarter, toutefois, de possibles difficultés de dernière minute aussi bien parmi les négociateurs au dialogue qu'au niveau de l'ANC. Prié de dire s'il y a un plan « B » en cas de non aboutissement du dialogue, le président de l'ANC n'a pas voulu envisager une pareille éventualité et il a été catégorique : « Nous n'avons plus le droit à l'échec. Nous sommes condamnés à nous entendre et à réussir », a-t-il répliqué en substance, avant de passer au volet des députés retirés en précisant qu'ils n'ont plus aucune raison de rester en dehors des travaux de l'Assemblée. Auparavant, Mustapha Ben Jaâfar a justifié et défendu sa décision, un certain 6 octobre 2013, de suspendre les travaux de l'ANC, une démarche qui avait contribué, selon lui, à apaiser les tensions, voire à éviter de probables confrontations, aux conséquences imprévisibles, entre les deux camps qui maintenaient une grande mobilisation au Bardo. Evoquant, enfin, la conjoncture sécuritaire et sociale dans le pays, le président de l'ANC trouve que les améliorations sont nettes à tous les niveaux grâce aux efforts déployés par les gouvernants au cours des deux dernières années. Quant aux difficultés, il estime qu'elles sont compréhensibles dans une phase transitoire et dans un pays qui fait encore son apprentissage en matière de démocratie sans nier les éventuelles erreurs qui ont pu émailler le parcours au cours de ces deux ans. « Citez moi un seul pays dans une situation similaire à la nôtre qui aurait pu élaborer la Constitution et réussir le processus transitoire en l'espace de deux ans seulement ? », s'est-il interrogé en s'exclamant.