Malgré un incident de parcours provoqué par un passage du discours présidentiel, la 2ème phase de la conférence nationale du dialogue, tenue, hier, au palais des congrès à Tunis, à l'initiative de l'Union générale tunisienne du travail, a confirmé la volonté des divers acteurs et protagonistes de la scène nationale de s'unir et de travailler la main dans la main en vue de surmonter les difficultés de l'étape et achever la deuxième période de transition démocratique dans les délais convenus, c'est-à-dire, avant la fin de cette année. Le consensus national qui a marqué la gestion de la première période de transition, jusqu'aux élections de l'Assemblée nationale constituante, le 23 octobre 2011, semble avoir été retrouvé, après les déchirements et les tensions de toutes sortes ayant émaillé, depuis lors, la deuxième période. Grâce au dialogue national pour l'impulsion de l'économie, tenue, samedi 11 mai, l'Union tunisienne de l'industrie, du commerce et de l'artisanat, avait réussi à réaliser cette union sacrée. C'est dire tout le mérite qui revient à l'organisation patronale et à la centrale syndicale dans l'assainissement du climat politique dans le pays, enregistré dernièrement, ou du moins l'apaisement des tiraillements politiques. La 2ème phase de la conférence nationale du dialogue initiée par l'UGTT, avec le soutien de la Ligue tunisienne de défense des droits de l'homme et l'ordre national des avocats, a vu en effet, la participation de tous les acteurs et protagonistes de la scène nationale, y compris le mouvement Ennahdha et le Congrès pour la république qui avaient boycotté la première phase tenue en octobre 2012. Outre le président de la république, Moncef Marzouki , ont assisté à la conférence , du haut de la tribune officielle, le président de l'Assemblée nationale constituante, Mustapha Ben Jâafar, le chef du gouvernement, Ali Lâaeayedh et la présidente de l'UTICA, Wided Bouchammaoui, tandis que dans la salle , ont pris place les dirigeants de la plupart des partis politiques dont ceux de tous les partis influents, les présidents des organisations professionnelles et des structures de la société civile ainsi qu'une élite de personnalités nationales. Intérêt national Dans son discours d'ouverture, le secrétaire général de l'UGTT, Hassine Abbassi, s'est félicité de voir le mouvement Ennahdha et le Congrès pour la république se joindre, enfin, à ce dialogue national, et voir, ainsi, prédominer chez tous l'esprit du consensus et l'attachement à l'intérêt national. Lui succédant, le président de la république, Moncef Marzouki, a choqué une partie de l'assistance, en défendant, dans l'un des passages de son discours, le droit des étudiantes et des jeunes filles au port du niquab, lors des examens, et en appelant à l'élargissement du dialogue aux fondamentalistes salafistes, au moment où un de leurs chefs venait de déclarer ouvertement la guerre à l'Etat tunisien et à ses institutions, à telle enseigne que les islamistes modérés du mouvement Ennahdha ont condamné énergiquement ses déclarations. Parmi les mécontents se trouvait la militante Amna Mnif, présidente de l'association « Nous sommes tous la Tunisie » qui a quitté la salle, qualifiant les propos du président de la république de « honteux » et dénonçant les dangers des calculs partisans et électoraux pour les libertés. Le président de l'Assemblée nationale constituante, Mustapha Ben Jâafar, a cru bon de son côté de tranquilliser, de nouveau et pour la énième fois, les Tunisiens concernant la qualité de la nouvelle constitution tunisienne et la tenue des élections présidentielles et législatives, avant la fin de cette année. Pour sa part, le chef du gouvernement, Ali Lâarayedh, a plaidé, encore une fois, pour l'importance de l'unité nationale afin de surmonter les épreuves et accomplir les objectifs. La présidente de l'UTICA, Wided Bouchammaoui, a exprimé le soutien de son organisation à l'initiative de l'UGTT et à ses résultats. Les résolutions issues de ce dialogue initié par l'UGTT, ainsi que celles couronnant les autres initiatives similaires seront présentées à l'Assemblée nationale constituante afin de leur conférer un caractère engageant pour tous les partenaires. A signaler qu'un dialogue national sur la lutte contre la violence doit se tenir à la fin de ce mois à l'initiative de l'UGTT, de la Ligue tunisienne de défense des droits de l'homme et de l'ordre national des avocats.