La nomination d'un nouveau PDG à la tête des quotidiens La Presse et Essahafa a soulevé une vague de protestations chez le personnel, aussi bien du côté des journalistes que des techniciens. « Il y a deux semaines, le candidat d'Ennahdha a perdu le poste de rédacteur en chef, devant le candidat démocrate Slah Grichi », rappelle le journaliste Lotfi Ben Sassi. « Chassé par les élections, Ennahdha veut revenir par la nomination. Alors, elle a nommé un nouveau PDG à la tête de La Presse, Mongi Gharbi, qui sous Ben Ali vantait les mérites du RCD et de Ben Ali de la manière la plus honteuse. Mongi El Gharbi sera purement et simplement dégagé. Ennahdha ne peut pas imposer contre la volonté de tous une personne contestée », indique-t-il. Plusieurs journalistes ont relayé par ailleurs des articles de Mongi Ghribi dont celui rédigé en 2009 : « Mes sept raisons pour voter Ben Ali ». Ils rappellent également qu'il est à trois mois de la retraite. Du côté du syndicat de La Presse, Nabil Jmour a publié un communiqué officiel dans lequel il convoque, pour demain jeudi 31 octobre à 10 heures, une réunion importante pour discuter cette nomination. Nabil Jmour rappelle que cette nomination est parachutée et surprenante de la part d'un gouvernement démissionnaire qui prouve sa vocation autoritariste et sa volonté de mettre la main sur le secteur des médias.