Un an après les événements de Siliana de novembre 2012, Masoud Romdhani, vice-président de la Ligue tunisienne des droits de l'Homme et membre de la commission indépendante d'enquête sur ces événements, est revenu, ce mercredi 27 novembre 2013, sur cette affaire. Le bilan des violences de Siliana a été de 173 victimes de chevrotine dont notamment des gents des forces de l'ordre. L'hôpital régional a recensé pour sa part 300 cas : 2 femmes ont perdu leurs fétus et 28 personnes ont été touchés au niveau de leur yeux, notamment Marouen Mbarki, qui a été le plus affecté, avec 70 impacts de chevrotines. Quatre victimes ont été transportées en dehors de la Tunisie pour être soignées. Le rapport établi par la commission d'enquête fait état d'un usage excessif de la force par des agents des forces de l'ordre inexpérimentés, notamment en ayant recours à la chevrotine et à un gaz lacrymogène périmé, de fait plus dangereux. Ces violences ont dépassé les limites des zones chaudes d'affrontements et de protestation pour toucher même les quartiers résidentiels. Autre point évoqué par M. Romdhani, l'enquête sur cette affaire est entravée par les autorités nationales notamment le ministère de l'Intérieur qui n'a pas voulu répondre aux requêtes de la justice. Pour lui, il n'y pas de volonté politique pour faire la lumière sur cette affaire. Un avis partagé par l'avocat en charge de cette affaire Charfeddine Kellil dans son témoignage, hier au JT du 20h de la Wataniya 1. Masoud Romdhani souligne qu'il est important de reconnaitre que ce qui s'est passé est néfaste et qu'il ne peut être dépassé qu'en présentant les responsables à la justice et en dédommageant les victimes de cette affaire. «Personne ne peut fuir de la sentence, quelque soit son pouvoir, un jour viendra où justice prendra son cours», a-t-il conclut.