Le procureur de la République a ordonné l'ouverture d'une enquête sur les copies fuitées du Livre noir et les procédures ayant abouti à son impression. Outre Adnène Mansar de la présidence de la République (qui sera interrogé par le juge d'instruction), le ministère public va convoquer Ahmed Zarrouk, PDG de l'Imprimerie officielle pour donner sa version des faits concernant ce dossier. La présidence a déclaré que c'est l'Imprimerie officielle qui serait derrière la fuite des exemplaires en circulation. C'est à ces accusations, non accompagnées de preuves, que M. Zarrouk devra répondre. L'accusation de fuite est suffisamment grave puisque l'Imprimerie officielle est une des plus importantes institutions de l'Etat et imprime tous les documents officiels de l'Etat, dont les passeports, B3… Il y a cependant un autre hic, c'est que le livre en question contient des éléments qui tombent sous le coup de la loi (divulgation de données personnelles, diffamation….) et que l'imprimeur est juridiquement responsable de l'ouvrage. Même s'il a reçu un ordre écrit de la présidence pour imprimer ce livre, il n'a pas le droit juridiquement de l'imprimer, puisque les ordres écrits de la hiérarchie peuvent ne pas être exécutés s'ils enfreignent la loi. Autre élément qui devrait faire l'objet de l'enquête, la copie numérique originale en circulation sur les réseaux sociaux. D'où est-ce qu'elle a fuité ? Deux parties seulement ont cette copie PDF, la présidence et l'Imprimerie officielle. On rappelle que le juge d'instruction a convoqué pour aujourd'hui, vendredi 20 décembre 2013 à 13 heures, Adnène Mansar, mais que celui-ci ne s'est pas présenté à la convocation, et ce, jusqu'à 16h30. M.G. A lire également : Les employés de l'Imprimerie officielle refusent les accusations de la présidence (audio)