Dans la soirée du lundi 13 janvier 2014, le président de la République, Moncef Marzouki, s'est adressé au peuple tunisien et ce, à l'occasion du troisième anniversaire de la révolution du 14 janvier 2011. Le président a félicité, dans un premier temps, les Tunisiens de la fête du Mouled, avant de rappeler que la journée du 14 janvier marque le début d'une nouvelle ère pour la Tunisie. Moncef Marzouki a indiqué qu'en cette journée mémorative, tous commémoreront la mémoire des martyrs tombés pour la révolution tunisienne. Il a ajouté qu'il ne s'agit pas d'une question protocolaire se limitant à souhaiter la paix aux martyrs, mais d'une responsabilité collective pour être à la hauteur de ce qu'ils ont offert : leurs vies. Le président de la République a fait part d'un bilan de trois années de révolution, soulignant qu'elles ont été marquées, par le retour de certaines figures de l'ancien régime et système, en toute quiétude. En outre, la corruption continue, selon Marzouki, de sévir dans la société et l'économie tunisiennes, en rongeant les structures du pays. « Nous avons réalisé un miracle, oui un miracle ! » s'exclama Moncef Marzouki en précisant que la liberté a été consacrée en dépit de tous les obstacles : pas un journaliste n'a été envoyé en prison et pas un média n'a été censuré ou arrêté. Le président de la République a mis de même l'accent sur les réalisations d'ordre sécuritaire qui ont permis de mettre fin aux menaces terroristes. « Oui la Tunisie est un pays du djihad, celui contre la pauvreté et le chômage, en l'essence » souligne Moncef Marzouki à l'adresse des jeunes enrôlés pour faire la guerre sainte. Le président de la République a rappelé au peuple tunisien, ce qu'il a appelé un véritable « coup d'Etat » contre la légitimité et la révolution, faisant allusion aux appels à la dissolution de l'Assemblée nationale constituante, et la démission du gouvernement par l'opposition à la suite de l'assassinat de Mohamed Brahmi. « Je ne céderai le siège de la présidence de la République qu'à un président élu », précise Marzouki en ajoutant que tous les appels à la destruction de l'Etat ont échoué, d'où le miracle de la Tunisie car la démocratie, la sécurité et l'Etat ont été préservés. « En 2018, vous aurez peut-être un autre président qui s'adressera à vous, et il vous dira sans doute que des progrès depuis ont été réalisés et que la Tunisie a franchi un cap vers la croissance économique et le développement » s'enthousiasme Moncef Marzouki, ajoutant que la patience est tout ce dont le pays a besoin car cela sera la clé de la réussite, avant de finir par : « vive la Tunisie, vive la révolution et vive la patrie. »