Le Syndicat national des journalistes tunisiens a publié aujourd'hui, samedi 18 janvier 2014, un rapport de 350 pages épinglant l'ensemble des journaux imprimés. Ce rapport a été financé par l'Institut danois "International Media Support". Il consacre un chapitre à chaque journal imprimé et relève les manquements, selon ses auteurs, à la déontologie et au professionnalisme. Un rapport qui ne manquera pas de soulever une importante polémique, après celle suscitée par le "Livre noir" de la présidence, et ce, en raison des évaluations subjectives faites par ses auteurs. Seul le nom de la présidente du Syndicat, Néjiba Hamrouni, sera cité dans cet ouvrage et que les noms des 9 membres du bureau du syndicat n'y figurent pas. On s'interroge si ces derniers assument réellement la parution d'un tel ouvrage. Selon certains membres du bureau syndicat, le président de l'observatoire ayant réalisé cet ouvrage, Jameleddine Bourigua, serait très mal placé pour évaluer qui que ce soit en matière de déontologie vu qu'il affichait, clairement, dans ses propres écrits sa proximité et amitié avec Mohamed Ali Ghanzouîi, ancien directeur de la sûreté sous Ben Ali. Alors que chaque titre arabophone s'est vu consacrer un chapitre entier, les journaux imprimés en langue française ont tous été regroupés dans un seul et même chapitre. On s'interroge, par ailleurs, sur les raisons pour lesquelles ce rapport a uniquement épinglé la presse écrite alors que la presse télé, les radios et les journaux électroniques réalisent, à chacun d'eux, un taux d'audience bien supérieur à ceux réalisés par les supports papier. On notera également que les auteurs de cet ouvrage sont des étudiants de l'IPSI et on rappellera qu'aussi bien Néjiba Hamrouni que Jameleddine Bourigua se sont, depuis longtemps, retirés de tout travail journalistique.