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Lettre posthume à Chokri Belaïd
Publié dans Business News le 05 - 02 - 2014


Cher Chokri,
Je ne t'ai jamais connu personnellement. Je ne fais pas partie de tes amis, ni de ceux qui t'ont côtoyé, ni de ceux que l'on a découverts sur les plateaux télé depuis que tu es décédé le 6 février 2013.
Par contre, je connais la Tunisie du temps où tu étais vivant et la Tunisie que tu as laissée derrière toi. Tu as toujours été un précurseur, même dans la mort. Tu as été l'une des toutes premières victimes des assassinats politiques et tu n'as pas été le dernier, loin de là. Après toi, Mohamed Brahmi a été exécuté devant chez lui, devant ses enfants, comme toi. Des soldats, par dizaines, sont morts pour défendre cette patrie que tu as tant aimée.
Le jour de ton meurtre, comme tous les Tunisiens, j'ai été frappé par la stupeur et l'incompréhension en apprenant la nouvelle de ton assassinat, tôt ce matin là. Ensuite la stupeur s'est transformée en une immense tristesse. La tristesse de perdre un opposant et un militant hors pair. La tristesse de perdre un homme politique qui a été de tous les combats. Cette tristesse a été, ensuite, remplacée par la colère. Et cette colère ne retombe pas !
Ton fantôme n'a pas quitté la Tunisie, il survole encore ses contrées, ses hémicycles et ses campagnes. En te perdant, les plus déshérités ont perdu un ambassadeur, un porte-parole de talent. Toutes les avancées qu'a connues la Tunisie depuis ta mort étaient toutes teintées de l'amertume de ta perte, voilées du drap de l'injustice et de l'impunité.
Je ne sais pas si tu as pu voir, d'où tu étais, le jour de tes funérailles. C'était un jour mémorable, grandiose. Plus d'un million de personnes ont accompagné ta dépouille à sa dernière demeure. Depuis, on attendait que les services de sécurité, si laxistes dans ta protection, fassent preuve d'efficacité en arrêtant tes assassins. Ce ne sera jamais fait.
Hier, ton assassin présumé, Kamel Gadhgadhi, a été tué à Raoued par les forces de la Garde nationale lors d'une opération qui a duré plusieurs heures. Là, il ne s'agit plus d'importation de pierres à Siliana ni de l'accusation farfelue selon laquelle tu aurais payé des gens, 70 dinars par tête, pour provoquer des troubles. Au fait, j'ai oublié de te dire que le ministre de l'Intérieur lors de ta mort a été promu chef du gouvernement. Tu l'avais souvent traité d'incompétent, et bien rassures toi ! Non seulement tu avais raison mais en plus, ça n'a pas changé !
La mort de ton assassin devrait calmer notre colère voire nous faire plaisir. Pourtant, il n'en est rien. La même amertume persiste, la même colère nous consume. Au mieux, Gadhgadhi n'était qu'un outil, le bras qui a servi à te tuer, le doigt qui a appuyé sur la gâchette. Encore faut-il que sa culpabilité soit établie, je sais à quel point tu es sensible à cette question de présomption d'innocence.
Puisqu'on parle d'incompétence, celle du président de la République, Moncef Marzouki, ne t'est pas inconnue. Il n'a cessé de la prouver et de la démontrer depuis ton décès. Il va même organiser une fiesta pour la Constitution le 7 février, le lendemain de la commémoration de ton meurtre. Une faute de goût pas étonnante venant d'un homme qui en est dépourvu.
Ah oui, au fait, on a une Constitution Chokri. Cette nouvelle t'aurait sûrement fait plaisir si tu étais encore parmi nous. Comme tu le disais souvent, il est vrai que cette Constitution a été réalisée par une Assemblée illégitime et usurpatrice. Mais il y a, quand même, dans cette Constitution, des choses qui t'auraient fait plaisir.
Demain, on va commémorer le premier anniversaire de ta mort le 6 février 2013. On continuera à le commémorer chaque année car la Tunisie a beaucoup perdu en te perdant. Nous voulons que toute la lumière soit faite sur ton meurtre pour que nous puissions enfin, en compagnie de ta veuve et de tes filles, faire ton deuil. Nous ne lâcherons pas, nous ne négocierons pas et nous n'abandonnerons pas, dussions nous attendre des décennies avant de comprendre pourquoi tu es mort. Quoi qu'il en soit, tu rejoins le panthéon des martyrs de la patrie, à nous d'honorer ta mémoire et de nous en montrer dignes, camarade !


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