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«Mourir pour les idées...»
Le dernier soupir à la clinique d'Ennasr
Publié dans Le Temps le 07 - 02 - 2013


Le début d'une série de meurtres planifiés ?
«Je suis de la race des guerriers. Ils peuvent me tuer mais ils ne me feront jamais taire. Je préfère mourir pour mes idées que de lassitude et de vieillesse» aurait dit un jour le défunt
Toute la Tunisie est prise de fureur. La frénésie s'en prend des Tunisiens qui manifestaient devant la clinique d'Ennasr, là où Chokri Belaid trouve la mort succombant à ses blessures. « Chokri Belaid est mort !» Les Tunisiens n'en croyaient pas leurs oreilles.
Ce matin-là, le tout Tunis est réveillé traumatisé. Le Secrétaire général du parti des Patriotes démocrates et membre dirigeant du front populaire, Chokri Belaid est mort victime d'un crime crapuleux lorsqu'il sortait de son domicile. Il a fallu une heure de temps pour que les lieux s'emplissent de voix furieuses et bouleversées, scandant des slogans contre le gouvernement et Rached Ghannouchi le chef nahdhaoui. Chacun y va de son propre commentaire pour crier sa colère. « On est passé à l'étape des assassinats politiques planifiés à froid. » gronde la rue tunisienne en ce matin brumeux et nébuleux du 6 février,... tellement pesant et irrespirable.
Hamma Hammami, le compagnon de route de Chokri Belaid pendant les années de braise, ne pouvait pas retenir sa colère pour pointer du doigt le gouvernement qui a fait la sourde oreille lorsque les menaces de mort émanaient d'extrémistes déchaînés. Retrouvé sur les lieux le leader de gauche a laissé entendre que « Cet assassinat politique est commis par des parties qui veulent jeter le pays dans le chaos. Le gouvernement en assume la responsabilité. Car il n'a pas pris les mesures qu'il faut à temps pour empêcher ce crime. »
Abdennaceur Laouini l'avocat auteur de la fameuse phrase du 14 janvier « ô Tunisiens Ben Ali a pris la fuite » qu'il clamait dans la rue déserte de l'Avenue Bourguiba, était également parmi les personnes que rien ne semble consoler « J'accuse cette horde de gens qui nous gouvernent, à leur tête Ghannouchi » hurlait-il en donnant une déclaration à une station radio.
La famille du défunt était en sanglot. Le père du défunt, sa femme, sa sœur ainsi que son frère accusent ouvertement le parti Ennahdha au pouvoir mais sans en donner une quelconque explication. Ce sont les propos du père de Chokri Belaid qui ont été le plus partagés sur les réseaux sociaux « Ni Bourguiba ni Ben Ali n'ont osé tuer mon fils. Ce sont Ghannouchi et ses sbires qui l'ont fait. » dit-il.
En attendant l'analyse balistique, une version des faits dit que la victime a reçu cinq balles le touchant dans le cou et au niveau du buste. L'homme est mort pour ses idées.
L'homme est mort pour ses idées
« Mourir pour des idées... Nous voulons bien mourir pour des idées. », disait Brassens. Mais combien noble si on mourrait pour ses idées, quand on est une personne vaillante et intrépide. Chokri Belaid en était une. Quelqu'en soit la portée, il avait des idées qu'il a défendues pour finir par en payer la rançon : sa vie.
Chokri Belaid était de ceux qui ne faisaient pas dans la dentelle. Le politique endurci qu'il était, était tout autant redoutable pour qu'il soit aussi lâchement assassiné entamant ainsi, selon les dires des uns et des autres, « une série de meurtres politiques calculés ». Chokri Belaid ne ratait pas une seule occasion pour dénoncer ce qui se passait dans les coulisses de la politique, voire pour tirer à boulets rouges sur ses adversaires dans le camp conservateur en répétant à maintes reprises, et en public, que « La violence en Tunisie est le résultat de conflits au sein d'Ennahdha ... Nous sommes devant une aile d'Ennahdha qui refuse les élections. ». Et si cette dernière en a décidé ainsi...les propos de Chokri Belaid dans un passage télévisé seraient prémonitoires « Ennahdha a ouvert la porte à des assassinats politiques. » On y est, en plein dedans Hélas. Mais que Nenni. Car au risque de décevoir les assassins de la liberté, piètres apôtres de la dictature, Chokri Belaid n'est pas mort. « Nous sommes tous des Chokri Belaid. » scandait la foule à la sortie de la dépouille en ce matin triste et brumeux... « Je suis de la race des guerriers. Ils peuvent me tuer mais ils ne me feront jamais taire. Je préfère mourir pour mes idées que de lassitude et de vieillesse. » aurait dit un jour le défunt. Adieu Chokri Belaid. Adieu le patriote aguerri que tu étais. L'ambulance transportant la dépouille arborait le drapeau national... La foule compacte qui s'est entassée sur les lieux par centaines, entonnait l'hymne national dont l'écho se mélangeait à des youyous et des voix brisées par l'émotion clamant « Adieu le martyr »


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