La Commission d'enquête indépendante sur le blackout généralisé qui a touché la Tunisie le 31 août 2014 vient de publier son rapport final sur l'incident. Ainsi, la commission a conclu que la cause principale de la coupure d'électricité d'envergure nationale est la superposition de 4 événements, survenus sur le système de production et distribution de l'électricité, qui se sont déclenchés en même temps et dont la concomitance a été à l'origine du blackout. La foudre a frappé le réseau haute tension dans la région du Sahel. Sa force a provoqué la lésion du câble électrique ce qui a conduit à un court-circuit au niveau du réseau de haute tension. Il s'agit donc bien d'une panne technique due à des facteurs naturels et qui ne peut être imputée en aucune façon à un acte de sabotage ou à une erreur humaine. Autre point, la commission a remarqué que le manuel des procédures d'urgence de la Société tunisienne de l'électricité et de gaz (STEG) ainsi que l'efficacité et le professionnalisme des agents, malgré la gravité de la situation, ont permis le redémarrage des stations, en un temps record par rapport à d'autres pays qui ont connu le même incident, notamment l'Italie, l'Amérique du Nord, l'Allemagne et l'Inde. Le courant a été rétabli rapidement grâce aux efforts de tous les agents de la STEG, y compris ceux en congé annuel ou à la retraite qui se sont précipités pour aider et soutenir leurs collègues. En outre, la connexion électrique avec l'Algérie a permis d'accélérer le rétablissement de l'électricité. La commission a présenté un certain nombre de recommandations, notamment la nécessité d'effectuer un entretien périodique des différents systèmes, un examen continu de l'ensemble du matériel sensible et la modernisation de la centrale électricité du Sahel. Elle préconise la création d'une unité spécialisée au sein de la STEG qui analysera et traitera les pannes au niveau des réseaux de transport et étudiera les solutions pour les éviter. Elle recommande aussi la création d'un système d'alerte pour les foudres. Elle conseille la révision de la gestion des grands projets d'infrastructure et de préparer une étude permettant de connecter les réseaux d'électricité tunisien et italien dans le cadre de la coopération avec l'Europe. Elle insiste sur la nécessité d'informer les citoyens instantanément afin qu'ils puissent prendre les précautions nécessaires, en particulier pour les secteurs sensibles et stratégiques et d'éviter tout ce qui pourrait produire confusion et désordre. Notons que la commission dirigée par l'expert mondial Kamel Rekik est composée de l'expert Abdelaziz Halleb (rapporteur), des deux membres de l'ANC Mounir Ben Hnia et Mohamed Gahbich, ainsi que des professeurs Khadija Ben Kilani, Ilhem Slama et Mekki Ksouri.